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Distribution :
Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves.
En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
Images du film :
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Document sans nom
Robert Party le comte Robert de Rhuys & Jean de Rhuys, dit Poker d'as (les 26 épisodes) Rachel Cathoud Huguette de Rhuys (1, 2, 3, 5, 10, 12, 15, 16, 18, 21, 22, 23, 24, 25, 26) Hélène Duc la comtesse de Rhuys (1, 2, 3, 4, 5, 6, 9, 10, 15, 16, 18, 21, 22, 23, 24, 25, 26) Christine Laurent Simone Servat (2, 3, 4, 5, 8, 9, 10, 12, 13, 15, 17, 20, 21, 22, 24,25, 26) Henri Piégay Hervé de Kergroix (2, 5, 8, 10, 15, 18, 21, 23, 24, 25, 26) Maurice Teynac Théodule, le maître d'hôtel des De Rhuys (les 26 épisodes) Bernard Waver le docteur Georges Brière (9, 10, 12, 13, 15, 17, 20, 21, 24, 25, 26) Bruno Balp Aristide Aryadès (1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12) Antoine Saint-John Benvenuto Soréno (1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12) Gérard Buhr Pierre Boureuil (5, 8, 10, 11, 14, 16, 17, 18, 21) Jean Louis Allibert Anselme Trincard (5, 8, 11, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 21) Jacques Debary l’inspecteur de la Sûreté Vallon (11, 12, 13, 15, 24) Louis Arbessier le Président de la Cour d’assises (24, 25) Marc Dudicourt le juge d'instruction (5, 16, 21, 22, 23) Philippe Castelli le greffier (5, 16, 21, 22, 23) Jacques Couturier le révérend père Pierre d’Everond (14, 15, 17) Christian Denis Julien, le valet (5, 15, 23, 24) Raoul Guillet l'avocat de Robert de Rhuys (24, 25, 26) Jean Rupert le brigadier de Levallois (20, 24) Lionel Baylac l’avocat général (25) Jean Marie Robain le notaire (8, 12) crédité Jean-Marie Robin Paulette Dubost Mme Norbert, la propriétaire de la pension (5) Antoine Mosin l’agent de police de Levallois (19, 20, 24) Jack Berard le frère portier (14, 17) Raoul Henry l’académicien lisant le discours de réception à l’Académie française (1, 2) Pierre Pernet le barman du Bar du Diable (7) Antoine Rogani l’avocat d’Hervé de Kergroix (16) Liliane Gaudet l'infirmière de la clinique (13, 20, 24) Yvon Sarray le commissaire Vaurguin (10) Claude Legros l’agent Galussard (10) Claude-Emile Rosen le guide des catacombes (13) Sylvain Levignac le concierge de l'usine (19) crédité Sylvain Robert André un monsieur distingué à l’auberge, observant Poker d’As (1) Jean Ghis un monsieur distingué à l’auberge, observant Poker d’As (1) Pierre Duncan le garçon de café qui recommande la pension Norbert (4) Pierre Barreau le commissaire de police de la rafle au Bar du Diable (7) Maurice Auzel le cocher (8) Gilbert Roimarmier l’agent du commissariat de Boulogne-Billancourt (14) Marc Arian le médecin légiste (24) Norbert Dorsay le juré qui pose une question (24, 25, 26) Annie Gaillard la baronne Strenheim (1) Sandra Miller la poétesse (1) Jean Paul Petit le policier (21, 23) Jean-Claude Batie un voleur (4) Roger Merle un voleur (4) Hubert Lassiat un juré (24, 25, 26) Gaston Meunier un militaire décoré à la réception de l’Académie française (1, 2) Georges Léon un invité à la réception de l’Académie française (1, 2) Raymond Pierson un invité à la réception de l’Académie française (1) Roland Malet le chauffeur de la Comtesse de Rhuys (9, 18) Note: Entre parenthèses, les épisodes
Document sans nom
Poker d'As
Réalisation: Hubert Cornfield (1973)
Adaptation : Hubert Cornfield
D’après le roman feuilleton d’Arthur Bernède [le générique indique fautivement Alfred Bernède]
Directeur de la photographie : Henri Decomps (N&B)
Cadreur : François Charles
Musique : François de Roubaix
Direction du montage : Pierre Houdain
Montage : Bernard Bourgouin
Ingénieur du son : Jacques Bougrier
Assistant son : Denis Carquin
Décoration : Michel Decaix & Daniel Sarmir
Accessoires : Gérard Seybald
Photographe spécialisé : Janos Klagyvik, assisté de Fabrice Rouland
Costumes : Jean-Yves Tavernier & Annick François
Assistante costumière : Sylvie de Segonzac
Maquillage : Gina Tzertzvadze
Coiffures : Chantal Durpoix
Chef électricien : Emile Loubet
Assistants réalisateurs : Louis A. Pascal & André Staut
Script : Claudine Kerzanet
Régie production : Mireille Tanguy
Directeur de production et producteur délégué : Roger Deplanche
Production : O.R.T.F. & Telfrance
Avec l’aimable collaboration de l’Automobile-Club de l’Ouest et de Monsieur Bernard De Lassée, Directeur des Musées Automobiles du Mans et de CHatellerault.
Durée : 26 x 13 mn
Diffusé à partir du 31/10/1973, du lundi au vendredi à 20h20, sur la 1ère Chaîne de l’O.R.T.F.
Titres des épisodes
1- La réception / 2- Le coeur de Simone / 3- La confrontation / 4- Le sacrifice / 5- Les complications / 6- Le chantage / 7- le bar du Diable / 8- Le pseudonyme / 9- Les coups de feu / 10- Un bonheur en péril / 11- Rebondissements / 12- Sur la piste / 13- Les catacombes / 14- La machination / 15- L'erreur judiciaire / 16- L'accusation / 17- L'appel au devoir / 18- Le nouvel emploi / 19- L'effraction / 20- L'arrestation / 21- Le bâillon de l'honneur / 22- Au pied du mur / 23- La reconstitution / 24- La cour d’assises / 25- Le verdict / 26- La conclusion.
Notes :
Le cinéaste Hubert Cornfield (1929 – 2006) est reconnu par la critique comme un petit maître du polar américain. Sa carrière n’a pas dépassé les dix longs-métrages. Jean Tulard voit en lui un « talent mineur mais certain », dont le peu de films bénéficie d’une « violence contrôlée » et de « scénarios subtils ». Coursodon et Tavernier sont plus sévères et pointent un « excès d’ambition », en particulier pour son dernier film américain, La Nuit du lendemain, tourné en France. Tous s’accordent pour reconnaître la qualité des interprétations : Edmond O’Brien dans Allô l’assassin vous parle, Richard Boone dans La Nuit du lendemain. Sans aucun doute, et malgré le faible budget et les conditions de tournage limitées de l’ORTF, la vision de Poker d’as, feuilleton français, permet une réévaluation appréciable du cinéaste. Il s’empare d’un monument du roman-feuilleton, écrit par l’auteur de Belphégor, Arthur Bernède, et mène avec brio et ironie une intrigue incroyable par ces coups du sort, coups de théâtre, retenant les leçons des cliffhangers du serial. Il semble beaucoup s’amuser avec les comédiens, tous excellents, se délectant parfois dans l’emphase du genre. Cornfield souligne en fait l’irrésistible absurdité d’une intrigue qui condamne le comte de Rhuys, un homme de bien, prix Nobel à peine promu à l’Académie française, à se faire passer pour mort, à abandonner la gloire et la fortune, à fuir et à multiplier les fausses identités. Tout cela pour sauvegarder l’honneur de son nom et le bonheur de sa fille. Il faut dire qu’il vient de tuer accidentellement son frère quasi-jumeau, le fameux Poker d’As, une fripouille peu recommandable, échappé du bagne et revenant faire chanter sa mère, Hélène Duc, remarquable de gravité. Poker d’As tué sera donc considéré comme le comte lui-même, victime d’un cambrioleur. A partir de là, l’intrigue s’emballe jusqu’au dénouement grandiose. Dans sa fuite, le comte de Rhuys croise sur un pont une jeune fille suicidaire qui n’est autre que la propre fille naturelle de Poker d’As. Elle croit donc retrouver son vrai père ! Le comte, n’écoutant que son sens aigu de l’abnégation, du renoncement et de la charité, décide donc de devenir ce père qu’il vient de tuer… tandis que sa propre fille doit épouser le bel entrepreneur qu’aimait cette femme désespérée. Ah, le mélodrame étreint de tous ses tentacules les personnages. Des intrigues secondaires complexifient davantage l’intrigue, faisant surgir d’infâmes malfaisants. Tout mène à l’excès. Les bois de la guillotine se dressent face à l’innocent drapé dans son honneur. Les dialogues sont-ils extraits de Bernède ? Ils font en tout cas mouche, avec ce sérieux grandiloquent qui fait rire.
- Vous oubliez que vous jouez votre tête.
- J’en ai fait le sacrifice depuis longtemps.
C’est probablement le rôle de sa carrière pour Robert Party, soutenu par une équipe chevronnée. Pour Hélène Duc, comme il se doit, le mélodrame est une poignante tragédie. Contrairement à quelques acteurs de second plan, elle n’a pas le droit à l’humour, elle s’enfonce dans la souffrance. Maurice Teynac est un majordome qui exerce une dérision délicate, chargé, en début de chaque épisode, de résumer de sa voix somptueuse, les péripéties précédentes. Jacques Debary est un inspecteur soupçonneux, aux manières cassantes qui rend palpable la menace policière ; le plus étonnant est certainement Antoine Saint-John, voyou qui semble d’une intelligence limitée mais dont l’understatement instille une ambiguïté réjouissante ; il avait été découvert dans le rôle du colonel Gunther Reza dans Il était une fois la révolution de Sergio Leone et jouait, la même année que Poker d’As, dans Mon nom est personne. Son acolyte, Bruno Balp, forme avec lui un duo parfait, sorte de Laurel et Hardy du crime, terrifiants de bêtise. Saint-John/Laurel susurre à Balp/Hardy un mémorable : « - Ton intelligence quelquefois m’inquiète. » Ce sont les méchants qui se distinguent toujours le mieux : pour preuve Jean-Louis Allibert, ex-vedette en 1931 du Million de René Clair, qui débuta dans le Muet, tourna pour Guitry, Diamant-Berger, Rex Ingram, Jean Renoir, Jean Boyer et Marcel L’Herbier. Le premier plan s’était éloigné de lui dès l’après-guerre ; il trouve, dans le souriant, aimable mais dégueulasse Trincard, machiavélique comptable, un chant du cygne éclatant. Gérard Buhr aussi n’a pas si souvent eu à défendre un rôle aussi substantiel : il est l’incarnation même du bourgeois, prêt à toutes les ignominies s’il croit tout risque écarté. « Le hasard peut être une éventualité redoutable », dit-il, craintif. Mention spéciale encore pour Philippe Castelli, greffier de Marc Dudicourt : il semble sortir d’une eau forte d’Honoré Daumier. Même les tout petits rôles sont bien campés : Jean Rupert, Antoine Mosin, Jean-Marie Robain, Pierre Pernet.
Parmi les grands romans feuilletons adaptés par l’ORTF, Poker d’As, méconnu, ne démérite pas et vaut largement Chéri-Bibi ou La Poupée sanglante. Cornfield parvient même à donner un cachet de poésie désuète grâce aux transparences des décors en noir et blanc, réels ou peints, projetés derrière les acteurs.
Christophe Bier
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Inconnu Helene Duc et Gaston Meunier
jury Hubert Lassiat avec lunettes
Marc Dudicourt et Philippe Castelli
Party et Laurent dans les catacombes
Robert Party le comte Robert de Rhuys & Jean de Rhuys, dit Poker d'as (les 26 épisodes) Rachel Cathoud Huguette de Rhuys (1, 2, 3, 5, 10, 12, 15, 16, 18, 21, 22, 23, 24, 25, 26) Hélène Duc la comtesse de Rhuys (1, 2, 3, 4, 5, 6, 9, 10, 15, 16, 18, 21, 22, 23, 24, 25, 26) Christine Laurent Simone Servat (2, 3, 4, 5, 8, 9, 10, 12, 13, 15, 17, 20, 21, 22, 24,25, 26) Henri Piégay Hervé de Kergroix (2, 5, 8, 10, 15, 18, 21, 23, 24, 25, 26) Maurice Teynac Théodule, le maître d'hôtel des De Rhuys (les 26 épisodes) Bernard Waver le docteur Georges Brière (9, 10, 12, 13, 15, 17, 20, 21, 24, 25, 26) Bruno Balp Aristide Aryadès (1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12) Antoine Saint-John Benvenuto Soréno (1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12) Gérard Buhr Pierre Boureuil (5, 8, 10, 11, 14, 16, 17, 18, 21) Jean Louis Allibert Anselme Trincard (5, 8, 11, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 21) Jacques Debary l’inspecteur de la Sûreté Vallon (11, 12, 13, 15, 24) Louis Arbessier le Président de la Cour d’assises (24, 25) Marc Dudicourt le juge d'instruction (5, 16, 21, 22, 23) Philippe Castelli le greffier (5, 16, 21, 22, 23) Jacques Couturier le révérend père Pierre d’Everond (14, 15, 17) Christian Denis Julien, le valet (5, 15, 23, 24) Raoul Guillet l'avocat de Robert de Rhuys (24, 25, 26) Jean Rupert le brigadier de Levallois (20, 24) Lionel Baylac l’avocat général (25) Jean Marie Robain le notaire (8, 12) crédité Jean-Marie Robin Paulette Dubost Mme Norbert, la propriétaire de la pension (5) Antoine Mosin l’agent de police de Levallois (19, 20, 24) Jack Berard le frère portier (14, 17) Raoul Henry l’académicien lisant le discours de réception à l’Académie française (1, 2) Pierre Pernet le barman du Bar du Diable (7) Antoine Rogani l’avocat d’Hervé de Kergroix (16) Liliane Gaudet l'infirmière de la clinique (13, 20, 24) Yvon Sarray le commissaire Vaurguin (10) Claude Legros l’agent Galussard (10) Claude-Emile Rosen le guide des catacombes (13) Sylvain Levignac le concierge de l'usine (19) crédité Sylvain Robert André un monsieur distingué à l’auberge, observant Poker d’As (1) Jean Ghis un monsieur distingué à l’auberge, observant Poker d’As (1) Pierre Duncan le garçon de café qui recommande la pension Norbert (4) Pierre Barreau le commissaire de police de la rafle au Bar du Diable (7) Maurice Auzel le cocher (8) Gilbert Roimarmier l’agent du commissariat de Boulogne-Billancourt (14) Marc Arian le médecin légiste (24) Norbert Dorsay le juré qui pose une question (24, 25, 26) Annie Gaillard la baronne Strenheim (1) Sandra Miller la poétesse (1) Jean Paul Petit le policier (21, 23) Jean-Claude Batie un voleur (4) Roger Merle un voleur (4) Hubert Lassiat un juré (24, 25, 26) Gaston Meunier un militaire décoré à la réception de l’Académie française (1, 2) Georges Léon un invité à la réception de l’Académie française (1, 2) Raymond Pierson un invité à la réception de l’Académie française (1) Roland Malet le chauffeur de la Comtesse de Rhuys (9, 18) Note: Entre parenthèses, les épisodes
Poker d'As
Réalisation: Hubert Cornfield (1973)
Adaptation : Hubert Cornfield
D’après le roman feuilleton d’Arthur Bernède [le générique indique fautivement Alfred Bernède]
Directeur de la photographie : Henri Decomps (N&B)
Cadreur : François Charles
Musique : François de Roubaix
Direction du montage : Pierre Houdain
Montage : Bernard Bourgouin
Ingénieur du son : Jacques Bougrier
Assistant son : Denis Carquin
Décoration : Michel Decaix & Daniel Sarmir
Accessoires : Gérard Seybald
Photographe spécialisé : Janos Klagyvik, assisté de Fabrice Rouland
Costumes : Jean-Yves Tavernier & Annick François
Assistante costumière : Sylvie de Segonzac
Maquillage : Gina Tzertzvadze
Coiffures : Chantal Durpoix
Chef électricien : Emile Loubet
Assistants réalisateurs : Louis A. Pascal & André Staut
Script : Claudine Kerzanet
Régie production : Mireille Tanguy
Directeur de production et producteur délégué : Roger Deplanche
Production : O.R.T.F. & Telfrance
Avec l’aimable collaboration de l’Automobile-Club de l’Ouest et de Monsieur Bernard De Lassée, Directeur des Musées Automobiles du Mans et de CHatellerault.
Durée : 26 x 13 mn
Diffusé à partir du 31/10/1973, du lundi au vendredi à 20h20, sur la 1ère Chaîne de l’O.R.T.F.
Titres des épisodes
1- La réception / 2- Le coeur de Simone / 3- La confrontation / 4- Le sacrifice / 5- Les complications / 6- Le chantage / 7- le bar du Diable / 8- Le pseudonyme / 9- Les coups de feu / 10- Un bonheur en péril / 11- Rebondissements / 12- Sur la piste / 13- Les catacombes / 14- La machination / 15- L'erreur judiciaire / 16- L'accusation / 17- L'appel au devoir / 18- Le nouvel emploi / 19- L'effraction / 20- L'arrestation / 21- Le bâillon de l'honneur / 22- Au pied du mur / 23- La reconstitution / 24- La cour d’assises / 25- Le verdict / 26- La conclusion.
Notes :
Le cinéaste Hubert Cornfield (1929 – 2006) est reconnu par la critique comme un petit maître du polar américain. Sa carrière n’a pas dépassé les dix longs-métrages. Jean Tulard voit en lui un « talent mineur mais certain », dont le peu de films bénéficie d’une « violence contrôlée » et de « scénarios subtils ». Coursodon et Tavernier sont plus sévères et pointent un « excès d’ambition », en particulier pour son dernier film américain, La Nuit du lendemain, tourné en France. Tous s’accordent pour reconnaître la qualité des interprétations : Edmond O’Brien dans Allô l’assassin vous parle, Richard Boone dans La Nuit du lendemain. Sans aucun doute, et malgré le faible budget et les conditions de tournage limitées de l’ORTF, la vision de Poker d’as, feuilleton français, permet une réévaluation appréciable du cinéaste. Il s’empare d’un monument du roman-feuilleton, écrit par l’auteur de Belphégor, Arthur Bernède, et mène avec brio et ironie une intrigue incroyable par ces coups du sort, coups de théâtre, retenant les leçons des cliffhangers du serial. Il semble beaucoup s’amuser avec les comédiens, tous excellents, se délectant parfois dans l’emphase du genre. Cornfield souligne en fait l’irrésistible absurdité d’une intrigue qui condamne le comte de Rhuys, un homme de bien, prix Nobel à peine promu à l’Académie française, à se faire passer pour mort, à abandonner la gloire et la fortune, à fuir et à multiplier les fausses identités. Tout cela pour sauvegarder l’honneur de son nom et le bonheur de sa fille. Il faut dire qu’il vient de tuer accidentellement son frère quasi-jumeau, le fameux Poker d’As, une fripouille peu recommandable, échappé du bagne et revenant faire chanter sa mère, Hélène Duc, remarquable de gravité. Poker d’As tué sera donc considéré comme le comte lui-même, victime d’un cambrioleur. A partir de là, l’intrigue s’emballe jusqu’au dénouement grandiose. Dans sa fuite, le comte de Rhuys croise sur un pont une jeune fille suicidaire qui n’est autre que la propre fille naturelle de Poker d’As. Elle croit donc retrouver son vrai père ! Le comte, n’écoutant que son sens aigu de l’abnégation, du renoncement et de la charité, décide donc de devenir ce père qu’il vient de tuer… tandis que sa propre fille doit épouser le bel entrepreneur qu’aimait cette femme désespérée. Ah, le mélodrame étreint de tous ses tentacules les personnages. Des intrigues secondaires complexifient davantage l’intrigue, faisant surgir d’infâmes malfaisants. Tout mène à l’excès. Les bois de la guillotine se dressent face à l’innocent drapé dans son honneur. Les dialogues sont-ils extraits de Bernède ? Ils font en tout cas mouche, avec ce sérieux grandiloquent qui fait rire.
- Vous oubliez que vous jouez votre tête.
- J’en ai fait le sacrifice depuis longtemps.
C’est probablement le rôle de sa carrière pour Robert Party, soutenu par une équipe chevronnée. Pour Hélène Duc, comme il se doit, le mélodrame est une poignante tragédie. Contrairement à quelques acteurs de second plan, elle n’a pas le droit à l’humour, elle s’enfonce dans la souffrance. Maurice Teynac est un majordome qui exerce une dérision délicate, chargé, en début de chaque épisode, de résumer de sa voix somptueuse, les péripéties précédentes. Jacques Debary est un inspecteur soupçonneux, aux manières cassantes qui rend palpable la menace policière ; le plus étonnant est certainement Antoine Saint-John, voyou qui semble d’une intelligence limitée mais dont l’understatement instille une ambiguïté réjouissante ; il avait été découvert dans le rôle du colonel Gunther Reza dans Il était une fois la révolution de Sergio Leone et jouait, la même année que Poker d’As, dans Mon nom est personne. Son acolyte, Bruno Balp, forme avec lui un duo parfait, sorte de Laurel et Hardy du crime, terrifiants de bêtise. Saint-John/Laurel susurre à Balp/Hardy un mémorable : « - Ton intelligence quelquefois m’inquiète. » Ce sont les méchants qui se distinguent toujours le mieux : pour preuve Jean-Louis Allibert, ex-vedette en 1931 du Million de René Clair, qui débuta dans le Muet, tourna pour Guitry, Diamant-Berger, Rex Ingram, Jean Renoir, Jean Boyer et Marcel L’Herbier. Le premier plan s’était éloigné de lui dès l’après-guerre ; il trouve, dans le souriant, aimable mais dégueulasse Trincard, machiavélique comptable, un chant du cygne éclatant. Gérard Buhr aussi n’a pas si souvent eu à défendre un rôle aussi substantiel : il est l’incarnation même du bourgeois, prêt à toutes les ignominies s’il croit tout risque écarté. « Le hasard peut être une éventualité redoutable », dit-il, craintif. Mention spéciale encore pour Philippe Castelli, greffier de Marc Dudicourt : il semble sortir d’une eau forte d’Honoré Daumier. Même les tout petits rôles sont bien campés : Jean Rupert, Antoine Mosin, Jean-Marie Robain, Pierre Pernet.
Parmi les grands romans feuilletons adaptés par l’ORTF, Poker d’As, méconnu, ne démérite pas et vaut largement Chéri-Bibi ou La Poupée sanglante. Cornfield parvient même à donner un cachet de poésie désuète grâce aux transparences des décors en noir et blanc, réels ou peints, projetés derrière les acteurs.
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