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Daniel Moosmann et Genevieve Thenier
Guy Gilles filmant Romy Schneider
Jean Claude Brialy aime la nuit
Lili Bontemps en noir et blanc
Pierre Fabre et Daniel Moosmann
Daniel MOOSMANN Daniel Geneviève THÉNIER Geneviève Guy GILLES Guy, ami de Daniel Josette KRIEFF Josette, amie de Geneviève Simone PARIS Simone, la logeuse de Geneviève Lili BONTEMPS Lili Lamour Sophie DAUMIER l'entraîneuse chez Lili Bernard VERLEY l'ami de Catherine Jean-Pierre LÉAUD l'adolescent à l'entrée du cinéma Jean-Claude BRIALY l'homme qui n'aime pas dormir Juliette GRÉCO l'actrice du film Alain DELON l'acteur du film Pierre FABRE le parisien émèché Monique LEJEUNE Catherine Patrick JOUANÉ l'ami de Guy Romy SCHNEIDER elle-même (scène coupée) Guy BERTIL Jean-Daniel SIMON
Premier long métrage de Guy Gilles, "L'amour à la mer" ne trouvera pas de distributeur en France ; présenté en 1964 au Festival de Locarno, il reçoit le prix de la Critique.
Le film met en scène un couple, Daniel et Geneviève, qui se sont rencontrés à Deauville. Engagé dans la marine pour cinq ans, Daniel est muté à Brest. Geneviève travaille à Paris. Les jeunes gens s'écrivent, régulièrement d'abord, et le film suit tour à tour chacun des personnages. Geneviève est vraiment amoureuse mais Daniel se détache peu à peu et le titre du film semble d'une triste ironie...
Comédiens novices, Daniel Moosmann et Geneviève Thénier interprètent les personnages principaux et Guy Gilles lui-même joue le marin romantique qui reçoit les confidences de Daniel. Une brochette de "copains" prestigieux apportent leur soutien au film pour "un coup de pouce amical", selon les propres mots du réalisateur. Lorsque Geneviève et son amie Josette vont au cinéma, elles assistent à une scène d'un film fictif, "La traversée de l'Apparenzia", dont les vedettes sont Juliette Gréco et Alain Delon, ce-dernier écoutant en bel indifférent la tirade de sa compagne ; Romy Schneider jouait son propre rôle dans une scène finalement coupée au montage ; Jean-Claude Brialy joue l'homme qui ne voudrait jamais voir les villes s'endormir la nuit ; Sophie Daumier, en entraîneuse de bars à matelots, a droit a une tirade amusante sur le crachin brestois ; un Jean-Pierre Léaud de dix-huit ans, tout sourire, avoue qu'il fréquente modérément le lycée et qu'il cherche sa voie !
Procédé qui reviendra dans "Au pan coupé", le cinéaste utilise alternativement le noir et blanc et la couleur. Hélas pour Geneviève, les retrouvailles à Orly avec Daniel sont filmées en noir et blanc ; la couleur renvoie à la plage de Deauville où elle l'avait rencontré lors d'un été heureux ; Brest, où se rend Daniel, est d'abord filmée en couleurs mais Geneviève reste à Paris... en noir et blanc ! Dans les souvenirs de Guy, l'ami de Daniel, Paris est cette fois filmé en couleurs.
Pour un spectateur breton d'aujourd'hui, l'image donnée de la pointe du Finistère fait sourire : "A Brest, j'ai rendez-vous avec quelqu'un qui ne m'a pas posé un seul lapin, c'est la pluie !" énonce le héros en rappelant le poème de Prévert où "il pleuvait sans cesse sur Brest". La vie provinciale est présentée sans enthousiasme excessif : "Brest est une ville calme, j'ajouterai même que c'est très calme ! Une province tranquille, endormie, un peu vide, assez triste." On ne s'étonnera guère que l'office de tourisme local n'ait jamais mis à l'honneur ces citations !
Jean-Paul Briant, novembre 2020