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1980 : Si vous regardez la télévision, si vous écoulez la radio, si vous lisez les journaux, vous savez déjà tout du nouveau film de Gérard Oury. Au départ, un fait divers. Des exilés bulgares à Londres puis à Paris étaient, il y a deux ans, frappés de la pointe d'un parapluie empoisonné. Le premier en mourut, le second, qui connaissait le coup, courut immédiatement chez un médecin qui le sauva.
Objet dangereux et gens bizarres
L'accessoire et la vedette du film c'est ce parapluie au cyanure. Un comédien ringard et plus sot que nature (Pierre Richard) se voit remettre cet objet dangereux par des gens bizarres qui lui ont fait signer un contrat. Il se voit déjà tout en haut de l'affiche, en fait il a signé un contrat de tueur à gages. Il met une heure et quarante minutes à s'apercevoir de sa méprise tout en faisant des moulinets inquiétants avec ce parapluie bulgare. Dans le même temps, il tente d'échapper à sa régulière, une contractuelle qu'il trompe avec une grosse blonde qui se révélera excellent tireur. Le matraquage dont a bénéficié « Le Coup du parapluie » vous a permis d'en voir de larges extraits, vous avez pu entendre Gérard Oury expliquer tout au long ses angoisses d'auteur comique et combien un gag, tel que la marche de Pierre sous le tapis, coûtait de matière grise, d'efforts, de temps et d'argent. Des académiciens encore verts et dont certains ont écrit des livres très fins sont venus dire que rien n'était plus ingrat que la carrière d'auteur comique glorieux en proie aux envieux et aux jaloux. Eux, ils trouvaient tous les gags irrésistibles et les films de Gérard Oury admirables. Chicanerai-je M.Jean Dutourd parce qu'il a assimilé Gérard Oury à un bon artisan ? Je pense qu'il est depuis longtemps un grand capitaine d'industrie. Jean Renoir avait coutume de rappeler que des quantités de trouvailles cinématographiques étaient nées du manque de moyens. La politique du bout de ficelle, disait-il, ce n'est pas celle qui a présidé à l'élaboration du « Coup du parapluie », un film très coûteux et si pauvre, en vérité. Mais quoi, toutes les célébrités distinguées et les messieurs du quai Conti s'enthousiasment à qui mieux mieux devant ce film comique et j'oserais vous dire que je l'ai trouvé lourd et laborieux ? Pierre Richard vaut sûrement mieux que le Ballandar appliqué qu'il incarne, mais il n'est certes ni Danny Kaye ni Harpo Marx. J'oserais vous dire cela, moi ? Mais je devrais avoir honte et je vous souhaite un regard plus académique.