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Gerard Depardieu et Valerie Mairesse
Catherine et Marie Pierre Castel
Venantino Venantini et Valerie Mairesse
L'INSPECTEUR BORNICHE a raconté, de long
en large, ses démêlés avec
le truand René la Canne.
Francis Girod et Jacques
Rouffio se sont inspirés (de
très loin) de son récit,
transformant cette saga
policière en burlesque débridé. L'inspecteur Marchand (Piccoli) est un ancien flic marron, trafiquant
de marché noir, ridicule, balourd et prétentieux. René
la Canne (Depardieu), est
un gavroche insolent, émule
de Lupin et de Bibi Fricotin. Frères ennemis ou complices farceurs, ils se livrent, sous les yeux éberlués de Sylvia Kristel, à un
duo extravagant, à un
conflit clownesque. De quoi
alllécher les amateurs d'iconoclastie, d'impertinence et
d'humour acerbe...
Il faut, hélas, déchanter.
Le parti pris d'aborder, par
la dérision, des périodes noires comme l'Occupation, des
sujets tabou comme le
S.T.O., n'était pas sans intérêt. Le projet de Girod et
Rouffio promettait de pulvériser la banalité narcotique d'un certain cinéma
comique français... Dans ce
sens, il réussit quelques
tours de force comme, par
exemple, de nous faire rire
de certaines pratiques policières : quand Piccoli, pour
faire parler un petit truand,
lui plonge la main dans une
friteuse d'huile bouillante.
Il y a d'amusantes énormités : Sylvia Kristel débarquant en Allemagne avec
ses jambons et ses saucisses. Il y a de savoureuses
compositions : Jean Rigaux
avec sa grenouille, Jean
Carmet en commissaire
gaffeur et repentant... Mais
trop souvent les gags sont
"téléphonés" : fabriquant
du papier peint à l'effigie
d'Adolf Hitler, Depardieu se
trompe dans les couleurs, et
le Führer sort de la machine avec des moustaches jaune canari. Trop souvent le
farfelu est appliqué : la
Libération-kermesse, les
ébats de nos deux lurons
avec les jumelles bavaroises, et jusqu'à la pirouette
finale.
On nage dans la dérision
La satire s'effiloche, les personnages s'agitent comme des pantins, l'irrévérence tourne à vide. On nage dans la dérision, on s'y noie, l'effervescence burlesque se substitue à la verve satirique. « René la Canne » aurait pu être une parodie désopilante des histoires de flics et de gangsters. Ce n'est qu'une caricature dont on oublie vite le modèle, et qui en perd tout impact.