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Jean Pierre Marielle et Daniel Ceccaldi
Jean Pierre Marielle et Lisbeth Hummel
Marie Jose Nat et Mireille Darc
Marie Jose Nat et Mireille Darc
Mireille Darc et Marie Jose Nat
Mireille Darc et Marie Jose Nat
POUR Bertrand, sa femme, Victoire, représente
essentiellement le repos du
guerrier. Pour Richard, sa
Charlotte n'a qu'à s'occuper
des enfants (puisqu'elle a
eu la chance qu'il lui en
fasse deux), tirer son chariot au golf et, à la maison,
le laisser regarder en paix
le foot à la télé. Le repos
du guerrier et la femme
soumise se révoltent le
même jour et flanquent à
la porte ces hommes qui les
comprennent si mal.
C'est ainsi que Bertrand
et Richard, deux copains de
travail (ils font dans la publicité), se retrouvent un
beau soir en train de camper dans leur bureau. Youpi ! Ils vont retrouver la
joyeuse insouciance, l'âge
d'or de leur liberté perdue.
Et d'autant mieux que Lucien, leur ami, va leur offrir
sa somptueuse hospitalité :
sa femme, à lui, vient de
s'enfuir avec le maître
écuyer du club hippique
qu'il dirige. Plus on est de
fous... A trois, ceux-là épuisent assez vite les charmes
indiscrets du célibat retrouvé et c'est avec un immense
soulagement que deux d'entre eux reprennent le chemin du bercail conjugal.
Quant au troisième, sa misogynie n'était pas une passade, il en prend aisément
son parti. En somme tout
rentre dans l'ordre.
Le plus étonnant de cette
petite comédie française
dans le goût, sinon dans le
ton, des grandes comédies
américaines des années 30,
c'est que la scénariste-dialoguiste Annette Wademant
en soit l'auteur. Insidieusement mais sûrement, ce film, écrit par une femme,
est profondément misogyne.
Le travail des femmes est
secondaire, leurs aspirations
professionnelles ou leurs
possibilités de réussite
comptent pour du beurre.
Si le couple Victoire-Bertrand ne peut avoir d'enfant c'est, évidemment, la
faute de Victoire ; oserait-on déposséder un séducteur
mâle d'un soupçon de sa
virilité active? Quant à
Charlotte, lorsqu'elle trouve
un emploi, c'est un secrétariat pour lequel elle n'a
d'autre compétence que de
plaire au patron.
Au gui l'an neuf
Tout cela relève du cliché
le plus éculé, d'une morale
bien de chez nous, déjà
vieillotte au temps de nos
ancêtres les Gaulois mais
qui ne désarme pas. N'en
doutez pas : c'est elle qui
a donné naissance à la gauloiserie. Il y en a ici de la
gauloiserie, un peu appuyée,
pour tout dire assez vulgaire mais j'ai sûrement
tort de prendre ce film au
sérieux. Les Gaulois devraient me rappeler qu'à
cette période de l'année
("au gui l'an neuf" , le
film-gadget est très prisé.
" Dis-moi que tu m'aimes"
est exactement un film-gadget, ce que Vittorio de
Sica avait baptisé : « Uno
telefono bianco », un de ces
films à téléphone blanc
dans lesquels on voyait des
gens de réve, dans des appartements de rêve, utiliser
inlassablement de luxueux
téléphones blancs, pour ne
rien dire. Ici c'est la mêmechose, le téléphone blanc est
remplacé par un golf très
vert, c'est tout, à cela près
que les gens que l'on y rencontre ont à peu près autant d'humanité et de
consistance que ceux dont
se moquait de Sica.
On espère tout de même
que les acteurs ont goûté
bien des agréments à travailler dans ce cadre de
verdure, c'est beau et sain.
Sous la direction décontractée de Michel Boisrond,
Daniel Ceccaldi, Jean-Pierre
Marielle, Jean-Pierre Darras échangent des propos
badins en poussant leurs
balles ; eux, ils ont l'air de
s'amuser, cela fait plaisir à
voir. Mireille Darc et
Marie-José Nat sont plus
appliquées sur le parcours
mais elles n'ont pas grand-chose à faire sinon servir
de faire-valoir à ces messieurs. Curieusement entrainée sur sa pente naturelle,
Marie-José Nat laisse paraître parfois une émotion
vraie qui résonne comme un
solo nostalgique dans la frivolité ambiante.