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Nous sommes tous des assassins
Nous sommes tous des assassins
Claude Laydu Anouk Ferjac Line Noro et Henri Vilbert
Inconnu Maurice Dorleac et Roger Vincent
Jean Paul Moulinot et Pierre Sergeol
Jean Pierre Grenier et Mouloudji
Mouloudji et Jean Marc Tenneberg
Raymond Pellegrin et Antoine Balpetre
Rene Blancard et Alexandre Rignault
Nous sommes tous des assassins
Marcel Mouloudji René Le Guen Renée Gardès La mère Le Guen Jacqueline Pierreux Yvonne Le Guen, sa soeur Georges Poujouly Michel Le Guen, son petit frère Liliane Maigné Rachel dont Le Guen est amoureux Jean-Marc Tennberg Frédo, un ami de Le Guen Claude Laydu Philippe Arnaud, l'avocat de Le Guen Line Noro Mme Louise Arnaud la mère de Philippe Henri Vilbert M. Arnaud, le père de Philippe Anouk Ferjac Agnès, la fiancée de Philippe Solange Sicard La mère d'Agnès Raymond Pellegrin Gino le Corse un condamné à mort Sylvie La mère de Gino le Corse Georges Tabet Le pianiste corse qui doit venger Gino Pierre Sergeol L'avocat de Gino Antoine Balpêtré Le docteur Dutoit, un condamné à mort François Vibert Me Mousset avocat du Dr Dutoit Éliane Monceau L'amie de Dutoit Julien Verdier Marcel Bauchet, un condamné à mort Yvette Etiévant Mme Bauchet Henri Crémieux L'avocat de Bauchet Marcel Pérès Malingré un condamné à mort Louis Seigner L'abbé Roussard, aumonier de la prison André Reybaz Le père Simon, qui va remplacer l'abbé Roussard Paul Frankeur Le gardien Léon Edmond Ardisson Le gardien méridional Paul Faivre Biribi le bistrotier face à la prison Maurice Dorléac Le président de la Cour d'Assise Roger Vincent Un assesseur au tribunal Lucien Nat L'avocat général Louis Saintève Le président du tribunal pour enfants Louis Arbessier L'avocat du tribunal pour enfants Jean-Paul Moulinot Le directeur de la prison de la Santé Charles Lemontier Le procureur Léonce Corne Le capitaine du tribunal militaire Victor Vina Le directeur du patronage René Blancard Pichon, le paysan qui garde Michel Alexandre Rignault Le gendarme à la ferme Marie-France La petite fille à la ferme avec Michel Jean-Pierre Grenier Le docteur Detouche médecin de la prison Fernand René Un infirmier chez Biribi Jacques Muller Un infirmier à l'hôpital Jacques Denoël Un infirmier qui alerte l'hôpital pour une greffe Pierre Duncan Un employé de la prison Henri Coutet Un gardien Daniel Mendaille Un gardien Gabriel Gobin Un gardien Bernard Musson Un gardien Frank Maurice Un gardien Roger Hanin Un employé de la prison Jacques Marin Un gardien au café Paul Barge Le chauffeur au café Roland Lesaffre Le détenu coiffeur Gérard Darrieu Le détenu qui veut une mèche de cheveu Doudou Babet Un jeune détenu Rémy Clary Un jeune détenu Philippe Kellerson Un détenu Frédéric Bard Un détenu Guy Decomble Un inspecteur assassiné par Le Guen Jacques Morel Charlie, un bistrotier Benoîte Labb Une femme avec l'allemand au café de Charlie André Valmy Petit Louis, un bistrotier Édouard Francomme Un client chez Petit Louis Lise Berthier Une chiffonnière chez P'tit Louis Jérôme Goulven André Noblet alias Capitaine Bayard, un résistant François Joux Maurice Sautier, l'imprimeur résistant traitre Juliette Faber Francine Sautier, la femme de l'imprimeur Jean Daurand Girard, un résistant qui prévient Pierre Fromont Un FFI Joe Davray Un FFI René Berthier Un monsieur avec son fils pendant le couvre-feu Charles Bouillaud L'agent du couvre-feu René Lacourt Le chiffonnier assassiné par Le Guen Léon Larive Le locataire en pyjama lors du couvre-feu Jean Clarieux Le barman à la libération de Paris Yvonne de Bray La chiffonnière au café de Biribi Jean Sylvain Un client des bains Alinda Kristensen Mme Sanders, la femme du garçon de bains assassiné Élisabeth Hardy La mère de la fillette assassinée Marcelle Rexiane Une concierge Max Fromm Un soldat allemand Kurt Kronefeld Heinrich Stoll, l'allemand soupçonné de meurtre Nicole Regnault Andrée Le Dantec Maryse Paillet Jacques Morice Jean Brunel Claude Cernay Philippe Chauveau Henri Cote Marius David Gaston Garchery Maurice Juniot Émile Morel Pierre Morin Lucien Raimbourg Marcel Rouzé Jean-Jacques Steen
« Nous sommes tous des assassins » est un film réalisé par André Cayatte et Charles Spaak pour les dialogues.
Oeuvre au titre fort et provocateur, cet opus nous bouscule dans nos convictions quelles qu'elles soient et a le mérite de nous faire réfléchir sur la peine de mort.
Nous sommes plongés au sein d'une petite cellule de la santé où 5 condamnés à mort vont y séjourner pour des raisons très diverses, . Le Dr Dutoit (qui est accusé d'avoir tué sa femme), incarné par Antoine Balpêtré de façon impressionnante, Gino le Corse (Raymond Pellegrin) qui a tué pour venger l'assassinat de son père, Marcel Bauchet (Julien Verdier) qui a tué sa fillette, exténué de l'entendre pleurer, Malingré, un pédophile assassin (Marcel Pérès) et enfin René Le Guen (Mouloudji), le plus jeune des 5, qui après avoir été résistant chargé d'exécuter froidement les traîtres, a tué un chiffonnier puis les policiers venus l'arrêter.
Comme on le constate, les histoires les plus abominables sont mêlées. Mais au delà des faits, il y a toute l'ambiance de cette cellule avec les gardiens, qui la jouent sympa comme Edmond Ardisson qui leur lit le journal des sports, et un excellent Paul Frankeur qui, sur un ton paternaliste, essaie de faire son métier de la façon la plus humaine possible, sachant que la guillotine est déjà arrivée dans la cour. Une chose frappe : on s'habitue à tout et même au plus sordide. Ainsi dans une autre cellule, le futur exécuté est considéré comme un héros. L'ambiance est à la rigolade pour les gardiens, chauffeur, et infirmiers dans le bistrot en face de la prison. Des organes seront immédiatement prélevés sur le guillotiné.
André Cayatte a tenté de nous monter tous les cas de figure face à la peine capitale. Le Dr Dutoit nie le meurtre qui lui est reproché et même au moment suprême ne changera pas d'avis laissant l'avocat général avec sa conscience. On ne peut s'empêcher de penser : pourvu qu'il soit coupable !
L'exécution de Gino fait que ce dernier est dans la même nuit vengé : un cadavre de plus, la loi de la vendetta s'inspirant fortement de celle du Talion. Quand cette chaîne de violence va-t-elle s'arrêter ? On se penche avec encore plus d'attention sur le cas de Le Guen qui est analphabète, imbibé de boisson ce qui lui fait perdre tout contrôle, et maltraitant son petit frère Michel (Georges Poujouly). Hospitalisé pour du « rafistolage », il apprend à lire et à écrire avec un gardien. Son avocat (Claude Laydu) fait tout pour sauver la tête de son client, persuadé qu'il n'est pas foncièrement perdu. Il a raison, au moins en partie... En attendant de savoir s'il sera gracié ou non par le Président de la République, pour la première fois de sa vie, Le Guen pense avec affection à son petit frère et supplie son avocat de s'occuper de l'enfant pour qu'il n'ait pas la même vie que lui. L'avocat va chercher le petit Michel placé dans une ferme ; nous sommes chez les parents de l'avocat, le téléphone sonne... nous ne saurons pas si Le Guen sera exécuté, mais une image un peu optimiste termine cette histoire, celle du visage enfantin du garçonnet ; lui au moins va être pris en main...
Un film dur, à voir, car il est hélas encore d'actualité. Il est humain et automatique de juger à l'emporte-pièce quand un fait divers dramatique surgit. Beaucoup sont prêts à se transformer en bourreaux, mais les choses quand on les approche, ne sont pas si faciles à juger. Je l'ai personnellement éprouvé à chaque fois que je suis allée à un procès d'assises avec mes élèves.
André Cayatte a bénéficié d'un générique extraordinaire, la délégation officielle qui surgit dans la cellule à l'aube du jour, Procureur (Charles Lemontier) et avocat général (Lucien Nat) en tête, est glaçante. Louis Seigner et André Delbaz en aumôniers des prisons jouent juste. Tous les seconds rôles sont des comédiens connus.
Donatienne Roby, Octobre 2018