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Francois Perier et Ottavia Piccolo
Marie Dubois et Jacques Dutronc
C'est un film sympathique et même attendrissant. Jean-Marie Périer s'est appliqué pour mettre en scène son grand comédien de père, François Périer, dans une histoire pleine de sentiments. Un parfum d'autobiographie flotte sur les relations privilégiées qui lient Antoine et Sébastien. Leur affection passionnée, leur complicité de copains, à la vie à la mort, leurs blagues et cet état d'enfance que ni l'un ni l'autre ne souhaite quitter, reflètent peut-être bien les sentiments intimes de François et de Jean-Marie Périer.
A soixante-cinq ans, Antoine est encore un alerte jeune homme. Il joue de son âge avec coquetterie pour qu'on cède à ses caprices. Tour à tour bougon et enjôleur, il ne s'épanouit vraiment que lorsque Sébastien est près de lui ; alors il devient farceur.
Sébastien est le fils adoptif d'Antoine. Son père était l'équipier d'Antoine dans l'Aéropostale, quand il s'est tué en avion. Antoine, lui, était seul. Sa femme l'avait quitté pour un Américain. Il en garde une sourde rancune à l'Amérique tout entière. Il n'en parle pas tous les jours ; il n'a pas le temps : maire de son village, il anime un aéroclub qui l'occupe beaucoup. S'il y repense soudain, c'est que Nathalie, la fille de Mathilde, avec laquelle il vit depuis longtemps déjà, a un amoureux américain. Or, lui, Antoine, n'est heureux que lorsque tout son monde est bien serré autour de lui. Il a décidé que Sébastien et Nathalie se marieraient. Sébastien, il le convaincrait mais, pour Nathalie, Sébastien, c'est un frère ; elle tient à son Américain et sa mère l'approuve.
Alors Antoine déclenche tous les moteurs de ses hangars et fait une si grosse colère que son cœur n'y résiste pas. Mais il ne saurait mourir à l'hôpital. Sébastien accède à son dernier caprice : il le tire du lit, le hisse dans un biplan, prend le manche à balai et lui laisse croire qu'ils vont retrouver Nathalie... en Amérique.
A la gloire de son père
Cette dernière partie du film, un peu mélodramatique, tranche sur le ton farceur de l'ensemble. C'est, contre toute attente, celle où Jacques Dutronc témoigne d'un réel talent de comédien : au chevet de François Périer mourant, il est naturel et sensible. En revanche, tout au long des scènes décontractées, il affiche une sorte de noblesse qui n'a rien à voir avec la désinvolture à laquelle il aspire. Son sourire en maraude au coin des lèvres est rien moins que décontracté. Ottavia Piccolo, pleine de charme ; Marie Dubois, en une seule séquence ; Jacques François, en quelques traits ; Pierre Tornade, à chaque apparition, montrent qu'ils sont des artistes à l'aise, bien dans leur peau devant la caméra. Le grand vainqueur c'est tout de même François Périer, à la fois drôle, émouvant. Ce n'est que justice : c'est à sa gloire que son fils Jean-Marie a fait ce film, plein d'amour et de complicité.