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La rubrique à brac

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Une couverture

Si Pilote existait toujours, il fêterait ses 50 ans le 29 Octobre 2009.

Je tenais à marquer le coup en vous proposant ci-dessous quelques scans issus de ma propre collection de la revue Pilote.

J’ai quasiment appris à lire dans Pilote, et je penses même que mon humour est directement influencé par la célèbre revue, et en particulier par l’un de ses piliers : Marcel Gotlib.

Quelques mots déjà pour évoquer cette revue que la plupart d’entre vous n’ont jamais lu, ou ne connaisse même pas de nom.

 Le 1^er numéro de Pilote, revue de bandes-dessinées hebdomadaire, date donc du 29 octobre 1959.

A l’origine la revue était nettement destinée à la jeunesse et le succès fût immédiat.

Pour comprendre cet engouement, imaginez que vous soyez né en 1950, que feriez vous pour vous distraire en 1959 : pas de télé ou très peu à l’époque, un peu de radio, pas d’internet, peu de cinéma, des mœurs encore très rigides, une école beaucoup plus sévère qu’aujourd’hui …
Pilote avec ses pages de BD d'aventures ou comiques était le rendez-vous obligatoire des jeunes de l'époque. Les nombreuses histoires à suivre captivaient l'attention, et la façon humoristique de parler de l'école créait une complicité bienvenue avec les jeunes lecteurs.

Dans les premières années, la revue était plus austère que ce qu'elle deviendra par la suite, mais tout de même l’humour y est déjà présent et avec, excusez du peu, ni plus ni moins que Asterix en personne dés le N°1. Pilote était dirigé par 2 personnes : Charlier (dont j’ai toujours pensé qu’il était le responsable de la partie aventures, historiques, reportages etc donc le sérieux du duo) et un monument de la bande-déssinée française : René Goscinny qui pour moi est un des génie du 20me siécle. Goscinny c’est le scénariste d’Astérix, mais il prendra vite la direction seule de Pilote, et insufflera sa fantaisie à toute la revue (bien qu’il restera longtemps des pages d’aventures). Ma période préférée de Pilote se situe de 1965 à 1969. Je passerai les bandes réalistes (mais j’en ai quand même scanné ci-dessous), et je commencerai par Goscinny lui-même qui en plus d’astérix signait dans Pilote les histoires de Lucky Luke, d’Iznogoud et des Dingodossiers. Donc la crème de la revue c’était lui. Mais son génie ne s’arrêtait pas à son excellent travail de scénariste de BD, il dirigeait habilement la revue, lui donnait un souffle comme j’ai dit plus haut, il savait recruter les meilleurs auteurs de BD et les publier dans Pilote, il en a découvert plusieurs ainsi.

Donc Pilote, c’était ça, des BD réalistes qui se justifiait par l’absence d’autres médias à l’époque, et un vent de folie présent dans plusieurs BD déglinguées, bien qu’attention, je suis le 1^er à reconnaître que cet humour a parfois mal vieilli, mais faisons fi de ces considérations puisque de toute façon, tout passe, tout lasse, sauf certains traits de génie qui eux traversent les époques. Ce qui me permet d’en venir tout naturellement à celui qui est devenu mon maître à penser : Marcel Gotlib !

Gotlib, n’a pas commencé directement à Pilote, mais c’est là qu’il rencontra le succès qui ne l’a plus quitté depuis.

Il travailla comme un fou à la revue, son trait était tellement original, et ses histoires loufoques que Goscinny ne se gênait pas pour le mettre quasiment dans chaque numéro depuis 1965 environ.

Il commença comme dessinateur des Dingodossiers, en réalisant de temps en temps quelques pages sous sa propre plume, puis le succès de Pilote prenant de plus en plus de temps à Goscinny, Gotlib réalisa seul la double page d’histoires loufoques qui s’appela alors « La rubrique à brac »

Les auteurs et dessinateurs de BD qui ont passé par Pilote, sont innombrables, et les albums édités par Dargaud qui sont d’abord paru dans Pilote, ont fait, et continue à faire la richesse du célèbre éditeur.

Pilote était composé principalement d’histoires à suivre sur 2 pages, plus des gags sur 2 pages ou plus, une ou deux histoires complètes sur 6 ou 8 pages, le fameux Pilotorama au centre du numéro, puis au fil des années, des rubrique diverses, parfois même du sport, bref tout ce qui fait une revue papier traditionnelle, et une revue de bande-déssinées comme il en existe d’autres.

Mais comme je l’ai dit, l’esprit était différent des autres revues, il y avait clairement un coté « potache » les premières années (en gros l’humour écolier) puis un humour un brin plus adultes vers 1968 avec les fameuses pages d’actualités.

La revue pris un tournant vers 1970. Fini les BD d’aventures « bon enfant », le pilotorama, les pages d’actu… la société avait changé et pilote suivit ce mouvement et n’y survivra pas…

La cause en était inéluctable, le modernise aidant, les jeunes se tournaient vers d’autres distractions, je ne critique pas cette évolution, finalement la liberté ça a du bon, la télé, internet, la vie plus facile,etc … ont fait qu’une revue comme Pilote n’avait plus sa place.

Le dernier numéro de Pilote dans sa version hebdomadaire est paru en 1974.

Lui succéda Pilote Mensuel, puis Pilote & Charlie, puis quelques numéros sous le nom de Pilote seul à nouveau, et le titre disparu définitivement vers 1989.

De toutes façons ce qu’il faut retenir c’est l’âge d’or de la revue, c'est-à-dire les années 60 seules.

J’achète encore de temps en temps sur priceminister des numéros qu’il me manque, mais moi aussi j’ai évolué, je ne les lit pratiquement plus d’ailleurs. Mais bien évidemment comme cette revue a marqué ma jeunesse, je ne pouvais oublier que si elle existait toujours elle fêterait ses 50 ans le 29 octobre 2009 et ce serait l’occasion d’un superbe numéro !