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  • Paul Pauley

    Naissance : 1886
    Décès : 1938
     
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    Paul PAULEY

    Au panthéon des poids lourds du cinéma français, le brave Paul Pauley se pose un peu là : ne pèse-t-il pas ses 110 kilos tout ronds sur la balance ? Hélas pour sa postérité, sa filmographie ne sera pas du même tonneau. A ses débuts précoces au café-concert, il rejoint la cohorte des comiques troupiers en vogue à l’époque et, déjà obèse, chante, pour compenser sans doute, des airs très légers comme « Je m’décolle » mais aussi des titres aussi coquins que « Son p’tit machin »... Notre homme promène son impressionnante bedaine dans les revues de Rip ou sur les scènes du boulevard, jouant tout ce qu’on lui propose, les cocus, les noceurs ou « Le roi Bobard », parodiant même à l’occasion Mussolini et Lucienne Boyer ! Le Théâtre des Variétés le met sans cesse à l’affiche, de « Ciboulette » (1923) de Reynaldo Hahn au « Miracle » (1927) de Sacha Guitry. Avec « Topaze » de Marcel Pagnol, il assure son passage à la postérité en créant auprès d’André Lefaur le rôle de Castel-Bénac, le conseiller municipal prévaricateur. Exception notable dans une carrière consacrée au vaudeville, il sera Argan, « Le malade imaginaire », au Théâtre Antoine en 1933 puis au Vieux Colombier deux ans plus tard où il met la critique dans sa poche par la « truculence de son interprétation ».

    A l’écran, sa popularité est réelle si l’on en juge par le nombre de films tournés : une quarantaine de longs métrages en sept ans de carrière ! Au temps du muet, il joue un pope rondouillard dans « Le comte Kostia » (1924) aux côtés de Conrad Veidt et c’est presque tout. L’adaptation de la pièce de Guitry, « Le blanc et le noir » (1930), va lancer sa carrière cinématographique : second rôle à l’ombre de Raimu, il récidive en valet de chambre grassouillet de Fernand Gravey, « Un homme en habit » (1931). Interprète du rôle-titre de « Rothchild » (1933), Harry Baur quant à lui le traite méchamment de « truie ». Une vingtaine de courts métrages aux titres parfois évocateurs - comme « Popaul veut dormir » (1931) – lui permettent rapidement de passer au premier plan comme on le voit dans « Une cliente pas sérieuse » (1934) où il joue M. Schlamp, un pharmacien qui se trompe comiquement dans ses préparations. Côté prestige, il faut chercher plutôt du côté de « Topaze » (1932) où, face à Jouvet, il reprend son rôle de conseiller véreux, adipeux, presque répugnant. Son statut de vedette se confirme grâce à « L’affaire Coquelet » (1934) - où il joue le gendarme Piédalouette - et surtout « L’école des contribuables » (1934) où il campe un redoutable contrôleur des impôts. Les affichistes adorent ses bonnes joues et son triple menton, surtout s’il côtoie ce grand flandrin d’Armand Bernard, son gendre empoté de « Sacré Léonce » (1935) ou « La famille Pont-Biquet » (1935). Le tandem récidive dans « Œil-de-lynx, détective » (1936).

    Qu’ils se nomment Duc de Rocheterre, Marquis de la Tour-Barrée ou simplement Eugène Tapin ou Emile Fromentel, les personnages campés par Pauley, avec la grâce insoupçonnée de l’éléphant, ne doutent pourtant pas de leur charme. Aussi les voit-on régulièrement associés à de girondes créatures comme la mutine Paulette Dubost, sa pupille dans « La petite sauvage «  (1935), et surtout la capiteuse Colette Darfeuil : comme leur première rencontre est prometteuse - le titre affirme « Et moi j’te dis qu’elle t’a fait de l’œil » (1935) - pourquoi ne pas tenter sa chance auprès de « La petite dame du wagon-lit » (1936) ou de « La belle de Montparnasse » (1937) ? « Au son des guitares » (1936), le voilà même en grossier rival du sirupeux Tino Rossi. On comprend bien que l'amour de la bonne chère puisse le rapprocher de la plantureuse Milly Mathis dans « Une femme qui se partage » (1936) mais le mariage avec l'austère Alice Tissot dans « On ne roule pas Antoinette » (1936) laisse songeur ; dans « La famille Pont-Biquet », ce duo est bien mal barré puisque Pauley devient sourd à chaque fois qu’il remplit le devoir conjugal !

    On se doute que la plupart de ces titres tournés « Histoire de rire » (1932) sont tombés aux oubliettes. « Mon curé fait des miracles » (1935) certes, mais on ne peut en dire autant d’André Chotin, Pierre-Jean Ducis ou Maurice Cammage… Retenons tout de même un court métrage de Sacha Guitry qui lui passe un coup de fil pour l’inviter au « Dîner de gala des Ambassadeurs » (1934) ou André Hugon qui lui donne un premier rôle de prestige dans « Le faiseur » (1936) d’après Balzac. On s’étonne lorsqu’Abel Gance l’engage pour jouer le violoniste Schuppanzigh, fidèle confident du compositeur, dans « Un grand amour de Beethoven » (1936) : dans le seul chef-d’œuvre de sa filmographie, il tient avec finesse une partition parfois comique certes mais aussi émouvante. Etait-ce l’aube d’une nouvelle ère ? Incorrigible noceur, il fait presque jeu égal avec le classieux Victor Boucher à l’affiche de « Chipée » (1937). Dans le remake de « La rue sans joie » (1938), il joue l’escroc Voss et impressionne à nouveau la critique. Ce sera malheureusement son dernier film : épuisé de s’être agité sans compter pendant trois décennies, Pauley succombe à une crise cardiaque à 52 ans. Dans l’opérette « Florestan 1er, Prince de Monaco », il chantait gaiement « Amusez-vous, foutez vous d’tout », refrain célèbre dont les vers parurent alors prémonitoires : « la vie entre nous est si brève, la vie passera comme un rêve.»

    Jean-Paul Briant

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