Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves. En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
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Francoise Pascal et Hugues Quester
Francoise Pascal et Hugues Quester
Francoise Pascal et Hugues Quester
Hugues Quester et Francoise Pascal
Françoise Pascal Hugues Quester Natalie Perrey la vielle femme Mireille Dargent le clown Michel Delesalle le vampire Jean Rollin le rôdeur
Deux jeunes gens se rencontrent à l'occasion d'un mariage. Ils se retrouvent le lendemain pour une promenade qui les conduit jusque dans un cimetière. Ils pénètrent dans un caveau pour y faire l'amour. Les heures passent. Quand la nuit tombe, la peur gagne la jeune femme et le couple tente en vain de retrouver la sortie du cimetière.
SCENARIO Jean Rollin ; DIALOGUES Maurice Lemaître, d'après Tristan Corbière ; IMAGE Jean-Jacques Renon ; MONTAGE Michel Patient ; SCRIPTE Natalie Perrey ; MUSIQUE Pierre Raph ; PRODUCTION Sam Selsky, Pierre Levotsky et Jean Rollin (Les Films ABC)
« Durant cinq ans, tout en lui reconnaissant une indiscutable personnalité et un talent original, on a accusé Jean Rollin de se laisser aller à la complaisance. Maintenant qu'avec LA ROSE DE FER, Rollin, en pleine possession de son métier, récuse toute concession, va-t-on lui faire grief de son intransigeance ? (...) C'est une oeuvre grave, une réflexion poétique sur l'amour et la mort. (...) Jean Rollin, allant plus avant dans l'ascèse donne une oeuvre absolument dépouillée de toute facilité et de toute joliesse : scénario réduit à l'extrême linéaire, dialogue poétique résolument irréaliste, mise en scène dénuée de tout artifice. (...) Jean Rollin, avec une sincérité peut-être naïve et une sensibilité d'écorché vif, renoue avec les grands thèmes romantiques, volonté éperdue de pureté, refus d'un monde gangrené par les conventions, fuite vers l'absolu et la mort (les références à Tristan Corbière sont explicites). Ceux qui voyaient en Rollin un aimable illustrateur du vampirisme cinématographique n'ont plus l'excuse de l'aimer pour cette raison Il faut maintenant admirer ce réalisateur ou le rejeter comme un poison, il faut maintenant cesser de le considérer comme un fabricant pour voir en lui un auteur à part entière. Mais la question reste posée : Rollin, étiqueté un peu hâtivement dans un genre précis, gagnera-t-il son pari d'en sortir pour réaliser en toute liberté les oeuvres que lui dicte la générosité de son tempérament ? » - Jean-Marie Sabatier, La saison cinématographique 1973
« Alain Petit, que je ne connaissait pas encore, écrivait notamment : « Et puis vint LA ROSE DE FER ... Et pour la première fois m'apparaît évidente la personnalité de Jean Rollin :celle d'un poète, d'un surréaliste. » (...) Ainsi donc, autour de la plupart des collaborateurs de cinéma Bis s'amorçait un léger revirement. Je n'était plus unanimement méprisé. C'est un peu grâce à ces défenseurs qui sont devenus des amis, que j'ai pu continuer. Bouyxou, bien entendu, Alain Venisse, Alain Petit, Jean-Marie Sabatier, sans oublier Norbert Mouthier (...) LA ROSE DE FER avait en partie gagné son pari. C'était mon premier film « art et essai », comme on disait, épuré comme je l'avais voulu, sans vampires et sans érotisme. Je l'avais réalisé avec l'espoir secret d'être un peu jugé différemment (...) » - Jean Rollin, MoteurCoupez ; mémoires d'un cinéaste singulier, 2008
Pascal ou Pascal ? Francois ou Françoise ?
Jean Rollin souhaitait engager Marie-Georges Pascal pour tenir le rôle de la jeune femme, mais celle-ci n'étant pas disponible, il dut en passer par une recherche difficile : « Je vis des dizaines de comédiennes, mais toutes s'enfuirent à cause de ma réputation de proxénète ou à cause du scénario qu'elles trouvaient soit idiot soit incompréhensible. » Ce fut le producteur Sam Selsky qui ramena de Londres l'actrice d'origine mauricienne Françoise Pascal. Ce choix amena à changer d'interprète pour le rôle du jeune homme : « Nous avions un jeune comédien, François Pascal, mais à cause d'un quiproquo nous dûmes le remplacer à la dernière minutes par Hugues Quester. »
Le tournage fut difficile, Hugues Quester se brouillant successivement avec Selsky, avec Rollin et finalement avec sa partenaire. Il refusa que son nom apparaisse au générique qui crédite donc un certain Pierre Dupont...