Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves. En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
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Catherine Hessling et Jean Angelo
Catherine Hessling et Raymond Guerin Catelain
Jacqueline Ford et Pierre Lestringuez
Jean Angelo et Raymond Guerin Catelain
Karl Harbacher et Valeska Gert
Valeska Gert et Catherine Hessling
Werner Krauss et Catherine Hessling
Werner Krauss et Catherine Hessling
Catherine Hessling Nana Werner Krauss le comte Muffat Jean Angelo le comte de Vandeuvres Pierre Lestringuez Bordenave Jacqueline Forzane la comtesse Sabine Muffat Raymond Guérin-Catelain Georges Hugon Claude Autant-Lara Fauchery Pierre Champagne Hector de la Faloise Jacqueline Ford Rose Mignon Karl Harbacher Francis, le coiffeur Valeska Gert Zoe, la femme de chambre Luc Dartagnan Maréchal, le bookmaker Gorieux le médecin Price le jockey de Nana Gresham le jockey de Lusignan Nita Romani Satin Roberto Pla Bosc André Cerf The Tiger René Koval Fontan Marie Prevost Gaga Raymond Turgy un spectateur Pierre Braunberger un spectateur
SCENARIO Pierre Lestringuez et Jean Renoir d'après Emile Zola ; IMAGES Jean Bachelet et Carl Edmund Corwin ; DECORS et COSTUMES Claude Autan-Lara ; MUSIQUE Maurice Jaubert ; ASSISTANT REALISATEUR André Cerf ; PRODUCTION Les Films Jean Renoir ; DUREE 121 minutes ;
Bien que la partie du film tournée dans les studios berlinois ait été financée par la coproduction allemande, Jean Renoir dut engager sa fortune personnelle pour mener à bien son projet. Le film ne rencontra pas un succès suffisant pour couvrir le coût de sa production :
« (…) J’y perdis mon million. NANA amena quelques partisans à Catherine Hessling et peut-être à moi-même, mais le gros du public ne marcha pas et encore moins les gens du métier. (…) L’essentiel de ma fortune consistant en tableaux que m’avait légué mon père, mes essais cinématographiques se soldaient par la disparition de ces toiles qui étaient comme une partie de moi-même. C’était comme si une conversation avec mon père était interrompue à jamais. (…) Je passais mes journées à ressasser ma honte. Chaque vente de tableaux me semblait une trahison (…) Une nuit, je demandais à Catherine de me rejoindre au salon. Je ne sais plus ce qui s’est passé exactement. Tout ce que je peux dire, c’est que devant ces cadres vides nous nous sentions comme des orphelins sans abri. Nous décidâmes d’abandonner le cinéma et de conserver à tout prix les quelques œuvres de mon père qui restaient. Mais il était trop tard. Il me fallut régler les dernières factures de NANA.(…) » - Jean Renoir, Ma vie et mes films, 1974.
« Le choix du sujet témoigne de la fascination de Renoir pour le naturalisme, tandis que la forme exprime, avec maladresse et confusion, un désir de métamorphoser ce réalisme. Par la nudité d’un certain nombre de décors (sauf ceux du palais de Nana qui sont baroques et subissent l’influence de Stroheim), par un jeu stylisé, souvent mécanique et saccadé imposé aux acteurs (Catherine Hessling en petite poupée exsangue maquillée à la japonaise), le film tend vers l’abstraction. (…) En tous cas le naturalisme de NANA manque singulièrement de chair, de réalisme et d’émotion. Les dernières scènes se déroulent dans un climat quasi fantastique et tragique qui correspond lui aussi à l’aboutissement des œuvres les plus abstraites de Renoir. Ce film relativement expérimental ne laissa pas indifférent le public mais fut un échec financier car il avait coûté très cher. (…) » - Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma ; Les films, coll. Bouquins, 1992.