Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves. En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
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Les vampires Le cryptogramme rouge
Les vampires Le cryptogramme rouge
Les vampires Le cryptogramme rouge
Les vampires Le cryptogramme rouge
Louis Lebas et Florense Simoni
Musidora Florense Simoni et Edouard Mathe
Édouard Mathé Philippe Guérande Musidora Irma Vep / la nouvelle bonne Jean Aymé le Grand Vampire / le Grand Julot Florense Simoni Mme Guérande Louis Leubas le Père Silence Marcel Lévesque Oscar Mazamette
SCENARIO Louis Feuillade ; IMAGES Manichoux ; PRODUCTION Léon Gaumont
Troisième épisode de la série LES VAMPIRES sorti le 4 décembre 1915
Philippe Guérande se consacre au décryptage d’un petit carnet de maroquin rouge, qui relate les activités des Vampires. Traqué par les Vampires, il doit cesser ses publications dans son journal. Il s’introduit dans un cabaret où se produit une certaine Irma Vep. Celle-ci, grimée en Bretonne, se fait engager comme bonne chez les Guérande. Mais Philippe, qui l’a reconnue, se tient sur ses gardes. Les Vampires parviennent à enlever la mère de Philippe. Grâce à un stylo empoisonné trouvé par Mazamet, elle parvient à se débarrasser de son geôlier et à s'évader.
Troisième épisode mais première apparition du personnage d’Irma Vep, incarné par Musidora, qui devait profondément marquer une génération de spectateurs :
« Ce qui nous attirait, c‘était tout ce dont nous privait une morale imposée, le luxe, les fêtes, le grand orchestre des vices, l’image de la femme aussi, mais héroïsée, sacrée aventurière. Il y a un document précis de cet état d’esprit, c’est à lui que je veux en venir. L’idée que toute une génération se fit du monde se forma au cinéma, et c’est un film qui la résume, un feuilleton. Une jeunesse tomba toute entière amoureuse de Musidora, dans LES VAMPIRES (…) Les théâtres étaient fermés ou entr’ouverts à peine. Le Moulin Rouge venait de flamber. Dans cet incendie qui pouvait être un désastre pour la sensualité de milliers de jeunes gens, que restait-il qui donnât sa forme et son sceau aux désirs d‘un peuple naissant ? Il appartint au maillot noir de Musidora de préparer à la France des pères de famille et des insurgés. Cette magnifique bête d‘ombre fut donc notre Vénus et notre déesse Raison. Au dernières pages des cahiers dans les facultés et les boîtes, elle apparaissait quand les mains devenaient rêveuses, tache d‘encre grossièrement modelée suivant un souvenir scabreux. Destin sans égal : elle aura été mêlée à tout ce qu‘il y eut de plus impur dans les songes de ceux-là qui furent tués, abrutis ou mutilés, et de ceux-ci qui survécurent avec un grand rire. (…) Oh ce n‘est pas une statue grecque sans bras,ni la sylphe ou la succube des rêveries romantiques, qui vint visiter nos nuits. Peut-être y a-t-il ici la raison des incompréhensions radicales qui nous éloignent de nos aînés. Nos sens ont eu une proie sans précédent dans l‘histoire humaine. (…) » - Louis Aragon, Projet d’histoire littéraire contemporaine, 1923.