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Il n'y a pas de fumée sans feu
Il n'y a pas de fumée sans feu
Il n'y a pas de fumée sans feu
1973 : "Pas de fumée sans feu" est un film qui mérite l'attention a plus d'un titre. D'abord par son sujet : c'est l'histoire d'un médecin de la grande banlieue, honnête et sincère, que ses amis ont décidé à se présenter aux élections contre un député fort bien installé depuis longtemps et dont les manœuvres et les faiblesses ne sont que trop connues. Le député en titre donc, ni honnête ni sincère, donne à sa quadrilla machiavélique, rompue a tous les coups d'une campagne électorale et particulièrement aux coups bas, l'ordre de démolir l'adversaire. De la menace au chantage, du truquage de photos au piège brutal, rien ne lui est épargné. Jusqu'à ce que l'innocent concurrent se retrouve en prison. Quand il en sort — lavé de tout soupçon — il a perdu ses illusions, sa force de frappe et pas mal de supporters : "II n'y a pas de fumée sans feu. "
Le titre du film peut d'ailleurs se retourner comme un gant quand on connaît les difficultés auxquelles s'est heurté André Cayatte lorsqu'il a voulu faire son film. Il en a l'habitude, et ça ne lui a pas fait perdre son punch. Pour Cayatte. le cinéma n'est pas une fin. c'est un moyen, un outil de persuasion dont il se sert avec passion.
On lui a fait assez de chicanes pour que je ne lui chicane pas ici deux scènes inutiles et maladroites l'arrivée du petit garçon au pensionnat et le rêve. Le film aurait gagné en impact si Cayatte avait retranché cela. C'est peu de chose. En revanche, le dialogue de Pierre Dumayet. aussi sobre qu'efficace, fait mouche parce qu'il parle à tous. Grâce à sa clarté et a la conviction avec laquelle s'emploient à le reprendre au compte de leur personnage Bernard Frcsson (le candidat honnête), Annie Girardot. André Falcon (le député corrompu et Michel Bouquet, son âme damnée, ainsi que Mireille Darc, le film devient passionnant.
Ce n'est pas un grand film et les annales du septième art ne retiendront sans doute que son sujet ; mais ce n'est pas rien pour la première fois, un metteur en scène révèle certaines mœurs électorales françaises, en France. On pourrait remplacer les noms des personnages par d'autres qui ont longtemps défrayé la chronique. On ne nage pas Ici dans la politique-fiction : tout ce que Cayatte avance, peut, ou a pu, exister. Il était courageux et intéressant de le faire savoir.