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Carla Del Poggio et Fernand Ledoux
Fernand Ledoux et Louis de Funes
Marcel Herrand et Carla Del Poggio
Marcel Herrand et Roldano Lupi
Roldano Lupi et Carla Del Poggio
Jean-Pierre AUMONT Cyril Dormoy Carla DEL POGGIO Catherine Fernand LEDOUX Thomas Mollert Marcel HERRAND Pedro, directeur du cabaret Roldano LUPI Miguel Nicolas VOGEL Jim, chauffeur de Mollert Attilio DOTTESIO Baum alias Horner John KITZMILLER le domestique de Miguel Louis DE FUNES le barman Gianni RIZZO le commissaire italien Sophie SEL une employée de l'hôtel
Le journaliste Thomas Mollert, chef d'un réseau de contre-espionnage, fait venir à Trieste, un de ses agents, Cyril, dont il a besoin pour démasquer Miguel, un espion. Ils s'introduisent chez Miguel pour retrouver certains documents, pendant que Catherine, l'amie de Cyril, le retient dans un cabinet particulier. Un des tueurs de Miguel les surprend et prévient ce dernier… (WIKIPEDIA)
Jean-Pierre Aumont en agent secret, vous y croyez ? Pour son premier film, Bernard Borderie n’a pas bénéficié du meilleur casting et le choix d’Eddie Constantine pour les films suivants sera plus inspiré. Difficile ici de ne pas éclater de rire face aux deux scènes de baston où Aumont est censé triompher facilement de ses adversaires pendant que Fernand Ledoux maîtrise sans problème John Kitzmiller, l’ex-GI de « Vivre en paix » (1947) de Luigi Zampa ! Confronté à l’incongruité de la situation, Borderie escamote d’ailleurs les deux scènes.
L’action se passe à Venise et Trieste mais les prises de vue locales sont exploitées sans originalité. De même, le doublage de l’actrice italienne Carla del Poggio - belle interprète de Fellini et Lattuada dans « Les Feux du Music-Hall » – est maladroit, en particulier lorsqu’elle chante sur une musique de Joseph Kosma. Marcel Herrand hérite d’un rôle sans intérêt, celui du tenancier d’un cabaret louche : quelle décadence pour le Lacenaire des « Enfants du Paradis » ! Le dialogue n’hésite pas à demander, à propos de John Kitzmiller : « Qu’avez-vous fait du nègre ? » Les aspects déplaisants du film sont donc nombreux. Seul Fernand Ledoux, comme toujours, tire son épingle du jeu dans un personnage ambigu : d’abord antipathique, il contribue au « happy end », par ailleurs totalement invraisemblable.
A noter l’apparition inattendue de Louis de Funès : on le voit moins de deux minutes à l’écran en barman très insistant auprès de Fernand Ledoux qu’il oblige à boire un porto. Alors que plusieurs scènes se passent dans la boîte de nuit où il officie, on ne revoit jamais ce personnage : absurde et hors-sujet, ce bref échange est le meilleur moment du film !
Jean-Paul Briant, Avril 2025