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Distribution :
Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves.
En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
Images du film :
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Document sans nom
1975 : DROLE, brillant, étourdissant, éblouissant, irrésistible... on n'en finirait
pas d'aligner des adjectifs
pour célébrer « L'Incorrigible ». Le nouveau film de
Philippe de Broca est un
cadeau. On en sort comme
d'une fête : épanoui, ravi,
jetant sur notre monde gris
des regards roses. Si cela
ne s'appelle pas une réussite exceptionnelle, alors
disons que c'est le meilleur
film français, que l'on puisse voir en ce moment.
Aucun autre cinéaste
hexagonal n'a, comme Philippe de Broca, le goût du
divertissement et le sens du
rythme. Il l'a prouvé au
cours d'une carrière parsemée de bonheurs comme
«L'Homme de Rio »,« Le
Roi de cœur », « Le Diable
par la queue », «Les Caprices de Marie », « Le
Magnifique », pour citer ses
meilleurs films. Jamais encore il ne l'avait démontré
avec autant de verve et de
superbe que dans « L'Incorrigible ». Il faut dire
que chaque fois qu'il retrouve Jean-Paul Belmondo, l'entrain de Philippe de
Broca monte d'une octave.
Belmondo incarne précisément l'Incorrigible Victor,
héros de cette comédie
alerte, farcie de détails pittoresques et poétiques et de
touches dignes des meilleurs tableux naïfs.
Victor, voyou fantaisiste,
vient de tirer trois mois de
prison pour carambouille,
l'inaction commence à lui
peser, mais il lui suffit
d'un seul jeton de téléphone pour rentrer dans la vie,
dynamique et désinvolte.
Je me garderai bien de
vous conter par le menu les
entreprises de cet escroc
de charme, mythomane et
séducteur a tout va : chaque trouvaille du scénario
vaut d'être découverte sans
préambule. Cependant, dans
une carte du tendre déjà
compliquée comme un rallye où il doit contourner la
grande bourgeoise pour atteindre la petite blanchisseuse en passant par la
cantatrice replète, voici
que Victor doit caser impérativement l'assistante
post-pénale que la justice
lui a délivrée en même
temps que sa levée d'écrou.
Marie-Charlotte est d'ailleurs adorable et son père
est le conservateur du Musée de Senlis qui recèle un
admirable Greco. Voilà qui
va faire sortir de sa retraite philosophique le père
spirituel de Victor, Gourou
de la Roulotte, qu'incarne
l'admirable Julien Guiomar.
Tous ces rebondissements
sont prétextes à un jeu si
vivace de tous les Interprètes qu'on jurerait assister à
une commédia del'arte,
l'improvisation semble permanente. C'est d'autant
plus magnifique qu'il n'en
est rien : Broca impose le
tempo et Michel Audiard,
qui a écrit un dialogue
époustouflant de brio, envoie les répliques, mais les
comédiens les attrapent au
vol et les relancent avec
une précision de jongleurs.
Mi-Scapin, mi-Lupin, Belmondo fait de son Victor un étourdissant Frégoli
dont les avatars sont plus
drôles les uns que les autres. Fantaisie, brio et décontraction, il s'impose
vraiment comme le numéro
un du cinéma français. Auprès de lui, Geneviève Bujold déploie un charme
tranquille, une spontanéité
naturelle, la grâce sereine
d'une comédienne fine et
juste. Tous leurs partenaires sont à leur mesure, je
ne saurais trop vous conseiller d'aller en juger vous-mêmes pour votre joie.
« L'Incorrigible » est une
comédie française aussi
brillante que furent en
leur temps les grandes comédies américaines.
J.M.
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