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Jean Paul Belmondo et Charles Vanel
Michele Mercier et Jean Paul Belmondo
Stefania Sandrelli et Jean Paul Belmondo
AU départ, un roman de
Simenon : Ferchaux,
puissant banquier, accusé
d'un crime vieux de vingt
ans et sur le point d'être
arrêté, recrute un secrétaire qui l'accompagnera
dans sa fuite à l'étranger.
Michel Maudet a cru réussir dans la boxe ; il a
échoué, il est disponible
et les scrupules ne l'étouffent pas. Il accepte la situation que lui offre M.
Ferchaux.
Au cours du voyage, les
deux hommes (dont l'un
pourrait être le père de
l'autre) s'observent, se défient, s'affrontent. Aussi
durs, aussi retors, aussi
furieusement égoïstes l'un
que l'autre, ils se ressemblent au point d'être le
même à des âges différents. Ferchaux, en Maudet, se revoit lui-même,
tel qu'il était à vingt-cinq
ans, et Maudet sait qu'il
deviendra un Ferchaux.
A cette histoire, Jean-Pierre Melville imprime
la griffe de sa personnalité, qui est forte. Son
film possède une respiration très personnelle qui
s'impose tout de suite au
spectateur.
De grands mouvements
lyriques (l'arrivée à New
York, la découverte d'admirables paysages américains, la visite à la maison natale de Sinatra)
alternent avec les empoignades sournoises des
deux hommes, leur affrontement qui fait progresser
leur défiance commune
jusqu'à la mort du vieux.
Après « Le Doulos »,
qui traitait du mensonge,
Melville poursuit, avec
« L'Aîné des Ferchaux »,
son étude de caractères.
Ici, c'est l'égoïsme qu'il
traque et ce n'est pas tout
simple. Cependant, en dépit de l'âpreté des sentiments, le ton du film reste serein.
De New York à La Nouvelle-Orléans, il nous entraîne à travers des paysages d'une beauté fluide
aux couleurs vibrantes,
avec lesquelles la musique
de Georges Delerue trouve
des harmonies intimes. Ce
beau film, tout émaillé de
bonheurs de style, comme
l'ouverture dans la lumière poudrée d'un ring de
boxe, est joué par Charles
Vanel, Ferchaux étonnant
de naturel, et par Jean-Paul Belmondo, qui lui
renvoie très bien la balle.
Note BDFF : Malvina Silberberg n'est autre qu'Ewa Swann. Merci à Jean-Marc Cozic de me l'avoir signalé, et à Jean-Pierre Pecqueriaux de l'avoir confirmé.
Alain S.