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1973 : GABIN voûté, accablé, marche dans la rue, il grommelle, à notre adresse, que la justice il n'y croira plus, jamais plus, et aussi que le destin a joué sa partie dans le drame de Gino.
La mauvaise étoile
« Gino, je l'ai connu... »
Après ce prélude, flash
back classique : Gino (Delon) est un droit commun
remis dans le droit chemin
par un vieil éducateur de
prison, intelligent et cornpréhensif (Gabin). Hélas,
Gino est né sous une mauvaise étoile : la malchance
et la fatalité vont le faire
tomber, tête baissée, dans
le piège tendu par un policier haineux et rancunier,
rôle dans lequel on voit
venir, sans surprise, Michel
Bouquet, préposé, au cinéma, à la méchanceté vicelarde.
Ce « méchant » fait tant
et si bien que Gino, au
cours d'une crise de colère
justifiée, le tue. Il est
condamné à mort et exécuté sous nos yeux.
A travers le scénario
dont il est l'auteur, José
Giovanni voulait traiter
trois grands sujets : la prévention de la criminalité,
la réforme pénitentiaire,
l'abolition de la peine de
mort. Hélas, la réalisation
de José Giovanni trahit
José Giovanni : son manichéisme, sa maladresse, son
lyrisme de pacotille, ses ralentis faussement poétiques,
enfin son manque absolu
d'inspiration derrière la caméra, rendent son scénario
tout à fait inefficace. Sans
doute est-il toujours émouvant de voir la guillotine
en action mais autrement
convaincant était le film de
Claude Lelouch « La Vie,
l'Amour, la Mort ». Ici, les
vrais sujets disparaissent
dans les brumes lointaines
du mélo que nous raconte
Giovanni. Reste un face à
face Gabin-Delon qui a déjà
fait ses preuves et qui, au
niveau du travail d'acteurs,
ne manque pas d'intensité
ainsi que la présence sensible de Mimsy Farmer.
Si l'abolition de la peine
de mort vous intéresse,
mieux vaut lire le livre
vraiment fort que vient de
publier Pierre Joffroy :
« 20 têtes à couper ».