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Distribution :
Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves.
En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
Images du film :
Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.
Document sans nom
Lino Ventura Philippe Gerbier Paul Meurisse Luc Jardie Jean-Pierre Cassel Jean-François Jardie Simone Signoret Mathilde Claude Mann Claude Ullmann, dit Le Masque Paul Crauchet Félix Leperc Christian Barbier Guillaume Vermersch, dit Le Bison Serge Reggiani Le coiffeur Alain Dekok Legrain, le jeune communiste Alain Mottet Le commandant du camp allemand Alain Libolt Paul Dounat/Vincent Henry Jean-Marie Robain Le baron de Ferté-Talloire Albert Michel Le gendarme dans le fourgon Georges Sellier Le colonel Jarret du Plessis Marco Perrin Octave Bonnafous Hubert de Lapparent Aubert, le pharmacien Anthony Stuart Le major de la Royal Air Force Jeanne Pérez Marie, la bonne de Luc Jardie Pierre Vaudier L'antiquaire à Lyon Gérard-Antoine Huart Un condamné Michel Dacquin Un condamné Jacques Marbeuf Le général allemand Adrien Cayla-Legrand Le général de Gaulle Gaston Meunier Le policier contrôleur des bagages Marcel Bernier L'adjudant des douanes, sur la plage Nathalie Delon L'amie de Jean-François Jardie Roland Malet Le conducteur du fourgon, au début du film
Document sans nom
Paul Meurisse : Pour que je joue dans "L'Armée des ombres", Melville me faisait voyager en ambulance !
De « L'Armée des ombres », tourné, il y a près de dix ans, par JeanPierre Melville, Paul Meurisse a le souvenir d'une tornade gui aurait traversé sa vie : « Je jouais à l'époque « L'Escalier » en tournée et j'avais expliqué à JeanPierre Melville qu'il m'était impossible de concilier mon itinéraire en France avec les besoins de son scénario. Il avait décidé que je ferais le film coûte que coûte. Melville, que j'aimais beaucoup, avait horreur de ce qu'il appelait le « miscas
ting », autrement dit,l'erreur de distribution. Il mettait très longtemps à choisir ses interprètes, les attendait au besoin, mais ne supportait pas de remplacer un comédien, qu'il pensait être son personnage, par un autre. Il a tout arrangé pour que je puisse matériellement tourner. C'est ainsi qu'une
ambulance (pour que je puisse dormir couché) était venue me chercher à la sortie du Théâtre de Marseille, m'avait transporté à Toulon, où, après avoir eu le temps de prendre un bain et de me raser, je devais tourner une scène dans un sousmarin jusqu'à 4 heures de l'aprèsmidi.
Le respect du comédien
La même ambulance me déposait, le soir même,devant le théâtre où je jouais à Avignon. Quand Melville tenait son personnage, poursuit
Paul Meurisse, il laissaitlibre le comédien mais, si,par malheur, son interprète le décevait ou n'était pas ce qu'il avait imaginé,on lisait une sorte de re
proche muet, de chagrin dans ses yeux. Il aimait être le maître absolu. Il y avait en lui un grand désir de puissance toujours teinté de respect du comédien ».
JeanPierre Melville et Paul Meurisse s'étaient connus en 1963. Melville était venu voir le comédien dans la pièce d'Anouilh, « La Foire d'empoigne », pour lui proposer un rôle dans un de ses films. « Je ne me souviens plus duquel il s'agit,avoue Paul Meurisse. Sans doute parce que le rôle ne me plaisait pas, j'ai refusé.Je ne l'ai plus revu pendant deux ans. Il est revenu au théâtre, où je jouais une pièce difficile de Bernard Shaw, « Don Juan aux enfers ». Il ne
m'a pas dit un mot de la pièce (peutêtre s'étaitil ennuyé ou avaitil dormi) m'a entraîné chez Maxim's pour souper et m'a proposé un rôle dans « Le
Deuxième souffle ».
La griserie du théâtre
A la suite de ce film,JeanPierre Melville et Paul Meurisse sont devenus très amis. « Puis, nous
nous sommes fâchés pour une broutille dont je n'ai plus le souvenir, puis réconciliés comme si nous ne nous étions jamais quittés. Je crois que je ne
suis pas allé à la première du film pour bouder,ajoutetil, à moins que j'aie eu une meilleure raison. Ah oui c'est vrai, c'est parce que je jouais
le « Sale Egoïste ». Je n'étais pas libre» Tous les repères de la vie de Paul Meurisse, les vraies pierres blanches qui jalonnent son chemin,sont les pièces qu'il a jouées au théâtre. Bienqu'il ne le dise pas, aucun succès ne remplace, pour lui, ce qu'il appelle la griserie du théâtre. « Quand le rideau tombe et que vous entendez mille personnes battre des mains au rythme du plaisir qu'ils ont pris, quand vous savez que les gens sont venus parce qu'ils vous aiment,
la joie qui vous envahit est une récompense unique. C'est pour préserver la qualité de cette joie, éviter de l'user, que je laisse toujours passer un
an d'une pièce à l'autre. Il reconnaît volontiers qu'il a réussi sa vie et sa carrière ou, plutôt, qu'il les a menées avec méthode et précision, là où il voulait aller. « J'ai été clerc de notaire, j'ai chanté dans des bouisbouis infâmes ; aujourd'hui, je peux prendre mon téléphone et appeler n'importe quel directeur de théâtre en disant :« Je veux jouer chez vous ! », avouez que ça n'est pas si mal ! » Son amour pour lethéâtre le pousse à refuser tout projet de dramatique pour la TV ou de théâtre télévisé, mais il n'est pas hostile à l'idée de tourner un téléfilm ou une série : quant au cinéma, il a décidé de ne pas en faire avant juin 1979, par ce qu'il trouve, aujourd'hui, trop fatigant de tourner l'aprèsmidi et de se trouver sur une scène le soir. « La dernière fois
que j'ai entrepris les deux à la fois, dit-il, j'ai eu une sérieuse attaque de tachycardie. Notez qu'il n'est pas grave que le cœur batte trop vite, l'en
nui, c'est qu'il ne batte plus ! »
Danièle SOMMER.
LA MISE EN IMAGES D'UN RÊVE
C'EST JeanPierre Melville qui s'est chargé de l'adaptation et des dialogues du livre de Joseph Kessel, « L'Armée des ombres ». Très fidèle au texte de l'acadé
micien français, il disait : « C'est mon livre de chevet depuis vingt ans ! On y pourrait trouver matière à vingt-cinq films et, en particuJier,à un grand documentaire sur la Résistance et à une œuvre réaliste. J'ai opté moi,pour la mise en images d'un certain rêve rétrospectif et nostalgique,pour la représentation d'une vérité suggestive qui, répétée pendant deux heures vingtcinq, donnera au spectateur l'impression d'une vérité objective assimilable
aux souvenirs toujours un peu déformés. » Melville, qui aimait tendrement le noir et blanc, en habitué de la cinémathèque, s'était difficilement résigné à tourner en couleurs. « L'Armée des ombres » n'est que son troisième film en couleurs, et encore, sont-elles pâles et très nuancées.
Complément photos Mai 2020 : Mathieu Delannoy
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Lino Ventura Philippe Gerbier Paul Meurisse Luc Jardie Jean-Pierre Cassel Jean-François Jardie Simone Signoret Mathilde Claude Mann Claude Ullmann, dit Le Masque Paul Crauchet Félix Leperc Christian Barbier Guillaume Vermersch, dit Le Bison Serge Reggiani Le coiffeur Alain Dekok Legrain, le jeune communiste Alain Mottet Le commandant du camp allemand Alain Libolt Paul Dounat/Vincent Henry Jean-Marie Robain Le baron de Ferté-Talloire Albert Michel Le gendarme dans le fourgon Georges Sellier Le colonel Jarret du Plessis Marco Perrin Octave Bonnafous Hubert de Lapparent Aubert, le pharmacien Anthony Stuart Le major de la Royal Air Force Jeanne Pérez Marie, la bonne de Luc Jardie Pierre Vaudier L'antiquaire à Lyon Gérard-Antoine Huart Un condamné Michel Dacquin Un condamné Jacques Marbeuf Le général allemand Adrien Cayla-Legrand Le général de Gaulle Gaston Meunier Le policier contrôleur des bagages Marcel Bernier L'adjudant des douanes, sur la plage Nathalie Delon L'amie de Jean-François Jardie Roland Malet Le conducteur du fourgon, au début du film
Paul Meurisse : Pour que je joue dans "L'Armée des ombres", Melville me faisait voyager en ambulance !
De « L'Armée des ombres », tourné, il y a près de dix ans, par JeanPierre Melville, Paul Meurisse a le souvenir d'une tornade gui aurait traversé sa vie : « Je jouais à l'époque « L'Escalier » en tournée et j'avais expliqué à JeanPierre Melville qu'il m'était impossible de concilier mon itinéraire en France avec les besoins de son scénario. Il avait décidé que je ferais le film coûte que coûte. Melville, que j'aimais beaucoup, avait horreur de ce qu'il appelait le « miscas
ting », autrement dit,l'erreur de distribution. Il mettait très longtemps à choisir ses interprètes, les attendait au besoin, mais ne supportait pas de remplacer un comédien, qu'il pensait être son personnage, par un autre. Il a tout arrangé pour que je puisse matériellement tourner. C'est ainsi qu'une
ambulance (pour que je puisse dormir couché) était venue me chercher à la sortie du Théâtre de Marseille, m'avait transporté à Toulon, où, après avoir eu le temps de prendre un bain et de me raser, je devais tourner une scène dans un sousmarin jusqu'à 4 heures de l'aprèsmidi.
Le respect du comédien
La même ambulance me déposait, le soir même,devant le théâtre où je jouais à Avignon. Quand Melville tenait son personnage, poursuit
Paul Meurisse, il laissaitlibre le comédien mais, si,par malheur, son interprète le décevait ou n'était pas ce qu'il avait imaginé,on lisait une sorte de re
proche muet, de chagrin dans ses yeux. Il aimait être le maître absolu. Il y avait en lui un grand désir de puissance toujours teinté de respect du comédien ».
JeanPierre Melville et Paul Meurisse s'étaient connus en 1963. Melville était venu voir le comédien dans la pièce d'Anouilh, « La Foire d'empoigne », pour lui proposer un rôle dans un de ses films. « Je ne me souviens plus duquel il s'agit,avoue Paul Meurisse. Sans doute parce que le rôle ne me plaisait pas, j'ai refusé.Je ne l'ai plus revu pendant deux ans. Il est revenu au théâtre, où je jouais une pièce difficile de Bernard Shaw, « Don Juan aux enfers ». Il ne
m'a pas dit un mot de la pièce (peutêtre s'étaitil ennuyé ou avaitil dormi) m'a entraîné chez Maxim's pour souper et m'a proposé un rôle dans « Le
Deuxième souffle ».
La griserie du théâtre
A la suite de ce film,JeanPierre Melville et Paul Meurisse sont devenus très amis. « Puis, nous
nous sommes fâchés pour une broutille dont je n'ai plus le souvenir, puis réconciliés comme si nous ne nous étions jamais quittés. Je crois que je ne
suis pas allé à la première du film pour bouder,ajoutetil, à moins que j'aie eu une meilleure raison. Ah oui c'est vrai, c'est parce que je jouais
le « Sale Egoïste ». Je n'étais pas libre» Tous les repères de la vie de Paul Meurisse, les vraies pierres blanches qui jalonnent son chemin,sont les pièces qu'il a jouées au théâtre. Bienqu'il ne le dise pas, aucun succès ne remplace, pour lui, ce qu'il appelle la griserie du théâtre. « Quand le rideau tombe et que vous entendez mille personnes battre des mains au rythme du plaisir qu'ils ont pris, quand vous savez que les gens sont venus parce qu'ils vous aiment,
la joie qui vous envahit est une récompense unique. C'est pour préserver la qualité de cette joie, éviter de l'user, que je laisse toujours passer un
an d'une pièce à l'autre. Il reconnaît volontiers qu'il a réussi sa vie et sa carrière ou, plutôt, qu'il les a menées avec méthode et précision, là où il voulait aller. « J'ai été clerc de notaire, j'ai chanté dans des bouisbouis infâmes ; aujourd'hui, je peux prendre mon téléphone et appeler n'importe quel directeur de théâtre en disant :« Je veux jouer chez vous ! », avouez que ça n'est pas si mal ! » Son amour pour lethéâtre le pousse à refuser tout projet de dramatique pour la TV ou de théâtre télévisé, mais il n'est pas hostile à l'idée de tourner un téléfilm ou une série : quant au cinéma, il a décidé de ne pas en faire avant juin 1979, par ce qu'il trouve, aujourd'hui, trop fatigant de tourner l'aprèsmidi et de se trouver sur une scène le soir. « La dernière fois
que j'ai entrepris les deux à la fois, dit-il, j'ai eu une sérieuse attaque de tachycardie. Notez qu'il n'est pas grave que le cœur batte trop vite, l'en
nui, c'est qu'il ne batte plus ! »
Danièle SOMMER.
LA MISE EN IMAGES D'UN RÊVE
C'EST JeanPierre Melville qui s'est chargé de l'adaptation et des dialogues du livre de Joseph Kessel, « L'Armée des ombres ». Très fidèle au texte de l'acadé
micien français, il disait : « C'est mon livre de chevet depuis vingt ans ! On y pourrait trouver matière à vingt-cinq films et, en particuJier,à un grand documentaire sur la Résistance et à une œuvre réaliste. J'ai opté moi,pour la mise en images d'un certain rêve rétrospectif et nostalgique,pour la représentation d'une vérité suggestive qui, répétée pendant deux heures vingtcinq, donnera au spectateur l'impression d'une vérité objective assimilable
aux souvenirs toujours un peu déformés. » Melville, qui aimait tendrement le noir et blanc, en habitué de la cinémathèque, s'était difficilement résigné à tourner en couleurs. « L'Armée des ombres » n'est que son troisième film en couleurs, et encore, sont-elles pâles et très nuancées.
Complément photos Mai 2020 : Mathieu Delannoy
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