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Fernandel et Jacqueline Pagnol
Germaine Kerjean et Jacqueline Pagnol
Jacqueline Pagnol et Fernandel
Paule Langlais et Raymond Pellegrin
Paule Langlais et Raymond Pellegrin
Raymond Pellegrin et Jacqueline Pagnol
Raymond Pellegrin et Jacqueline Pagnol
Raymond Pellegrin et Jacqueline Pagnol
Raymond Pellegrin et Jacqueline Pagnol
Fernandel Toine Jacqueline Pagnol Naïs Micoulin Raymond Pellegrin Frédéric Henri Poupon Micoulin Henri Arius Maître Rostaing Germaine Kerjean Madame Rostaing Charles Blavette Honoré Bernier, l'ingénieur Paule Langlais Simone Marthe Marty Amélie
Réalisation : Marcel Pagnol, Raymond Leboursier
Scénario et dialogues : Marcel Pagnol, d'après Naïs Micoulin d'Émile Zola
Images : Charles Suin, Walter Wottitz
Montage : Jeannette Rongier
Son : René Privat, Jacques Legras
Musique : Vincent Scotto, Henri Tomasi
Décors : Robert Giordani
Tournage : 12 mai - juin 1945
Directeur de production : Jean Martinetti
Production : Marcel Pagnol - Société Nouvelle des Films Marcel Pagnol
Société de distribution : Gaumont
Sortie le 22 novembre 1945
Toine cache sous sa bosse un grand cœur et un amour aussi immense que désespéré pour la jolie Naïs, qu’il connaît depuis l’enfance. Un ami lui donne un peu d’espoir en lui racontant l’histoire du duc de Lauzun, un célère bossu, qui malgré sa difformité fut aimé des femmes, de toutes les femmes, même des princesses. Toine sait aussi qu’il faut redouter la colère de Micoulin, le père de la jeune fille, qui ne plaisante pas avec la bagatelle. Pour lui, le destin de Naïs est tout tracé. Sa fille unique restera sous son toit pour l’assister dans ses vieux jours. Puis l’inéluctable arrive. Naïs tombe amoureuse de Frédéric Rostaing, le fils de riches bourgeois d'Aix propriétaires du domaine qu’exploite Micoulin…
CRITIQUE(S):
« (…) Comme tout artiste, Pagnol creuse le sillon qu‘il a tracé, presse sa muse jusqu’à saturation. NAIS réunit en un faisceau irréprochable, proche de l‘archétype, les caractères de ses précédents héros (…) Nais, jolie campagnarde de dix-huit ans, pure comme le lis (…) cumule la santé robuste de Fanny, la soumission presque masochiste d‘Angèle et d‘Arsule, l‘humilité noble et gracieuse de Patricia, la dignité tragique de Florence, le tout corrigé par le charme un peu félin de Jacqueline Pagnol, qui "rodait" ici en quelque sorte son personnage de Manon des sources. Enfin et surtout Toine, le bossu magnanime, magistralement incarné par Fernandel, c’est tout ensemble saturnin, Merlusse, Albin, Felipe et Ugolin, pauvre hère portant sur ses épaules renforcées tout le malheur de la terre, bête se consument d’amour impossible pour sa belle, Christ perpétuellement aux outrages et qui rayonne de bonté, confident et souffre-douleur de la communauté, celui grâce auquel le scandale n’arrive pas, en bref parfait rédempteur - si parfait qu’il en devient irréel. Il y a plus : il y a l’antagonisme maintes fois accusé par Pagnol, mais qui atteint ici sa phase cruciale, entre la ville porteuse de tous les vices et la campagne régénératrice (…) ce qui sous-entend que la belle enfant n’est pas au bout de ses peines en acceptant d’aller vire à Paris avec sa nouvelle famille (…) Qu‘adviendra-t-il de la pauvre Nais, qui n‘est même pas sûre de devenir Mme Rostaing, après cet exil ? Il se pourrait que la fin du film soit moins heureuse qu‘elle en a l‘air. Peu de critiques, découvrant NAIS au lendemain de la guerre, ont perçu la véritable dimension de l‘œuvre, qui est, nous semble-t-il, proprement allégorique (…) » - Claude Beylie, Marcel Pagnol, Cinéma d’Aujourd’hui, Seghers 1974
Fiche réalisée par Stéphane Bruyère pour BDFF, 2017