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Alice Sapritch et Dominique de Keuchel
Alice Sapritch et Gilette Barbier
Brasse Bouillon Chiffe et Cropette
De Keuchel alias Brasse Bouillon
Guy Bonnafoux et Marcel Cuvelier
Marcel Champel et Dominique de Keuchel
Alice SAPRITCH Marthe Rezeau dite Folcoche Marcel CUVELIER Jacques Rezeau Dominique DE KEUCHEL Jean Rezeau dit Brasse-Bouillon Benjamin BODA Ferdinand Rezeau dit Chiffe Éric FRISDAL Marcel Rezeau dit Cropette Germaine DELBAT la grand-mère Rezeau Gilette BARBIER Alphonsine dite Fine Marie SERVANNE Ernestine Lion Lucien FREGIS le Père Vadeboncoeur Jacques SÉRIZIER Abbé Vivien Marcel CHAMPEL Abbé Traquet Frédéric BOULAY Petit-Jean Guy BONNAFOUX Lambillon Christiane LOCQUIN l'infirmière
Ce n’est pas une révélation : Folcoche est le plus grand rôle d’Alice Sapritch, adoubée par Hervé Bazin lui-même. La comédienne insuffle au personnage la cruauté nécessaire à ce rôle de mère indigne mais, plus subtilement, la fin du film permet d’éprouver une certaine pitié pour celle qui aurait connu un premier amour impossible avant le mariage arrangé avec Jacques Rezeau. Marcel Cuvelier est très bon dans ce rôle et même si Catherine Frot et jacques Villeret dans l’adaptation ultérieure de Philippe De Broca ont tendance à nous faire oublier cette première version, le film de Pierre Cardinal est bien plus fidèle à l’esprit du roman, tout en concentrant l’action sur une période plus brève. Il manque des épisodes secondaires, comme la mort de la grand-mère, la fugue à Paris ou la liaison avec la petite paysanne Madeleine, car tout le film est centré sur l’affrontement mère-fils.
Interprète de Brasse-Bouillon adolescent, Dominique de Keuchel est plus crédible dans ce rôle que le petit Jules Sitruk chez De Broca. La scène fameuse de « la pistolétade » - opposition des regards entre Folcoche et son fils – est excellente de même que le moment où « la loi est donnée » ou la danse de sioux des trois frères révoltés scandant « La folle ! La cochonne ! » à l’origine du surnom de « Folcoche ».
La mise en scène de Pierre Cardinal privilégie les gros plans du visage des protagonistes et les ellipses – ainsi, un abbé chasse l’autre et au lieu de sept précepteurs ecclésiastiques, il n’y en a ici que trois. Alors qu’une fumée noire annonce l’arrivée de la micheline qui ramène la mère indigne, les couleurs chaudes d’une nature bucolique correspondent à une parenthèse de répit lors de l’hospitalisation de Folcoche. Comme dans le roman, la dénonciation d’une conception religieuse abusive est très présente de même, mais en mode mineur, que l’ironie à l’égard de la petite bourgeoisie provinciale.
Jean-Paul Briant, Juin 2021