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L'attentat
Bouquet Bouchaud Richard
Daniel Ivernel
Francois Perier et Henri Gilabert
Francois Perier et Roland Blanche
Georges Staquet et Pierre Santini
Gian Maria Volonte
GM Volonte et Denis Manuel
GM Volonte et Michel Piccoli
GM Volonte et Pierre Santini
Jacques Francois
Jean Bouise et Sylvain Levignac
Jean Bouise
Jean Seberg
Jean Seberg
Jean Seberg et JF Calve
Jean Seberg et Trintignant
JL Trintignant et Jean Seberg
JL Trintignant et Philippe Noiret
Karin Schubert et JL Trintignant
Michel Beaune et Francois Perier
Michel Bouquet et JL Trintignant
Michel Bouquet et Philippe Noiret
Michel Bouquet
Michel Piccoli et Nigel Davenport
Michel Piccoli
Philippe Noiret
Roland Blanche
Roy Scheider et JL Trintignant
Trintignant et Daniel Ivernel
Document sans nom
Cela
se passait à Paris, le
31 décembre 1965, à midi,
au cœur de Saint-Gerrmain-des-Prés. Un homme s'apprêtait à entrer à la
brasserie Lipp où il avait
rendez-vous avec des amis.
A l'instant où il allait franchir le seuil du restaurant,
deux policiers français l'interpellèrent civilement pour
le conduire, toutes affaires
cessantes, à un rendez-vous
avec une personnalité de
son pays. On ne devait jamais revoir Mehdi Ben
Barka. Le leader de l'opposition marocaine, en exil à
Genève, avait quitté sa retraite suisse pour se faire
prendre dans un guet-apens
admirablement orchestré
qui devait le livrer à son
pire ennemi : feu le général
Oufkir.
Sur un scénario original
de Ben Barzam, adapté par
Jorge Semprun, le jeune
cinéaste Yves Boisset reconstitue assez magistralement « l'Affaire » et réalise un film politico-policier
d'autant plus captivant qu'il
n'a pas la gratuité un peu
pusillanime des habituelles
histoires de flics et de
truands. Outre ses qualités
techniques remarquables :
construction syncopée du
récit, passage de l'horreur
aux charmes discrets de
la "barbouze" , efficacité
du montage et du dialogue
de Semprun, la force d'impact de « L'Attentat » vient
de la palpitation d'une réalité vivante. Cette histoire
a été vécue dans le sang et
dans la boue. On s'en souvient.
Cependant, le film n'est
pas "pur" et ses limites
ne laissent pas d'être inquiétantes. Si les faits
authentiques dominent dans
"L'Attentat", d'autres,
imaginaires, y sont intimement liés : il sera bien difficile au public, à plus de
six ans d'écart, de démêler
la vérité dans cet échevau
ambigu de politique-fiction.
En musique, ces variations sur un thème connu
s'appellent un "arrangement". Dans le cas de
" L'Attentat" peutêtre
eût-il mieux valu ne pas
arranger, s'en tenir au document vrai et laisser ainsi
subsister les ombres et les
mystères d'une affaire qui
reste toujours une plaie ouverte, plutôt que la vouloir
cicatriser hâtivement en
quelques contre-vérités déplaisantes. Des hypothèses
vraisemblables ne sont pas
des certitudes.
Côté interprétation, Michel Piccoli est extraordinaire dans le rôle du général Oufkir et Trintignant
émouvant dans celui qui
confond Figon et Bernler.
En revanche, Gian Maria
Volonté ne ressemble nullement à Ben Barka, en outre sa forte personnalité a
récemment imprégné tant
de films engagés (« Un citoyen au-dessus de tous
soupçons », « La classe
ouvrière va au paradis »,
« L'Affaire Mattei », etc.)
qu'elle finit par cacher le
personnage derrière l'acteur. Cela devient génant.