Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves. En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
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Il semble que Roland Dhordain ait voulu partir en beauté. Ses programmes d'été me semblent moins maigres que d'habitude. Pour la seconde semaine consécutive, après le « Pouchkine » de Troyat et « Comme avant, mieux qu'avant » de Pirandello, nous avons eu deux dramatiques intéressantes. A l'affiche, deux auteurs anglais. Agnès Delarive s'est attaquée au plus grand de tous, Shakespeare. Claude Loursais, lui, a été tenté par une pièce de Giles Cooper, « Par des chemins solitaires », dans la ligne du théâtre de Pinter. Il a traité avec beaucoup de rigueur cette œuvre à trois personnages, scrutant sans pitié les visages de ses héros, ce couple d'Anglais bien tranquilles auquel la présence d'un intrus sert de révélateur. Toutes les rancœurs accumulées au cours des années explosent brusquement, mettant à nu les sentiments cachés, les regrets étouffés et les rêves évanouis.
Ce thème de l'incommunicabilité entre les couples est d'ailleurs fort à la mode en ce moment à la télévision. Il avait déjà été traité fort médiocrement dans « Les Sous-locs » et plus intelligemment dans « Le Voyage ». Claude Loursais, un des talents les plus sûrs et les plus anciens de la télévision, est un excellent directeur d'acteurs. Huguette Hue, que l'on voit trop rarement, a su nous faire entrevoir le monde étroit et mesquin dans lequel la faisait vivre l'égoïsme de son mari, magistralement interprété par Alain Mottet. Pierre Trabaud a maintenu jusqu'au bout l'ambiguïté de son personnage. Une réussite totale.