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Une gifle, mais à tout prendre qu'est-ce ? Un poing sur l'i du verbe aimer... C'est parce qu'il aime trop sa fille, Isabelle Adjani, que Lino Ventura lui en flanque une. Pas volée ! Isabelle est tellement in que sa dernière trouvaille est d'être out. A dix-huit ans, en première année de médecine, cette bonne élève devient une insolente petite coureuse et décide de quitter son papa, qui l'a élevée pratiquement seul, pour aller vivre avec ce rigolo de Francis Perrin. La moutarde monte au nez de Lino Ventura prof d'histoire-géo. Il voit poindre son abandon au bénéfice du rigolo, son élève en terminale. D'où la gifle, point de départ, ou presque, du nouveau film de Claude Pinoteau et Jean-Loup Dabadie. Ne tergiversons pas. Si l'on est désappointé, ce n'est pas que le film soit mauvais ou ennuyeux, il est seulement décevant par rapport à ses auteurs dont on espérait plus et mieux.Prétexte à « La Gifle », le conflit parents-adolescents est un bateau qui n'est pas prêt à sombrer. Hélas ! le sujet est noyé dans une sauce qui se fige et une accumulation de situations si exceptionnelles qu'on n'y croit pas plus de dix minutes. Papa Lino est divorcé, sa femme vit en Australie, avec un Anglais, mais elle ne parle que le français. Sa maîtresse, Nicole Courcel, le quitte on ne sait trop pourquoi, au moment où nous arrivons.
Cabotinage
C'est dommage, elle est très bien Nicole Courcel, sensible, émouvante et on aura tout le temps de la regretter pendant les numéros de cabotinage de Francis Perrin et d'Annie Girardot qui échappent totalement, l'un et l'autre, au contrôle de leur metteur en scène et à la crédibilité. Moins grave, mais tout de même... les détails vestimentaires : Ventura en prof, ce n'est déjà pas très convaincant mais habillé par Cifonelli, le bon faiseur, et une montre Cartier au poignet, ça ne marche plus du tout. On a du mal à « adhérer » comme on dit dans l'intelligentsia. Pour tout dire, on trouve cette fantaisie longuette, gentillette et Isabelle Adjani bien jolie ; elle aurait besoin, elle aussi, d'être plus fermement dirigée.On peut faire confiance à Claude Pinoteau, il va se reprendre. On peut aussi compter sur Jean-Loup Dabadie, il vient de prouver superbement son talent avec « Vincent et les autres... » mais il tricote peut-être trop de dialogues et pas seulement pour Vincent, pour Pierre, et Jacques, et Annie... Alors, cette fois, quelques mailles ont glissé par où passent des clichés et des facilités indignes de lui.