Aucune vidéo à voir ou à télécharger sur ce site dont l'unique objet est de rendre hommage aux comédiens français, le lien Amazon permettant de se procurer légalement les oeuvres que je présente ici uniquement en photo
Distribution :
Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves. En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves. En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
Images du film :
Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.
Document sans nom
Silvia MONFORT la jeune femme Philippe NOIRET le jeune homme
Document sans nom
Lorsqu'elle envisage de tourner LA POINTE-COURTE, Agnès Varda n'est encore connue que comme la photographe attitrée du Théâtre National Populaire de Jean Vilar. C'est justement à deux comédiens du TNP, Georges Wilson et Nina Peinado, qu'elle pense confier les rôles principaux de son film, les seuls à être tenus par des comédiens professionnels. Le tournage est programmé à Sète pendant l'été 1954 mais les deux comédiens prévus sont alors indisponibles : Agnès Varda fait appel à deux autres comédiens estampillés TNP, Philippe Noiret et Silvia Monfort, qui venaient de créer "Cinna" de Corneille dans une mise en scène de Vilar. Pour Noiret, à l'exception de quelques figurations, ce sont de vrais débuts à l'écran. Le montage du film sera assuré par Alain Resnais.
Le film comporte deux facettes : d'une part, une dimension quasi-documentaire consacrée aux pêcheurs de la Pointe-Courte, quartier de Sète situé près de l'étang de Thau ; d'autre part, l'histoire d'un couple qui se retrouve dans ce quartier au moment des vacances : ils sont mariés depuis quatre ans mais vont peut-être se séparer, lui est originaire de Sète, elle est parisienne. Agnès Varda voulait que dans son film, "de dix minutes en dix minutes, on change de plan et l'on passe du social - le village - au psychologique - le couple - puis du couple au village, etc." On doit reconnaître que l'idée ne fonctionne pas totalement. La partie documentaire est intéressante, qui évoque les problèmes des pêcheurs avec l'administration ou la justice, les difficultés de ces familles pauvres, la mort d'un enfant, la naissance d'un jeune couple... Par le fait même, les états d'âme du couple de vacanciers paraissent artificiels, d'autant que le texte déclamé par Monfort et Noiret est trop littéraire. Les images sont toutefois superbes - filets de pêche jetés à la mer, draps qui sèchent au vent, intérieur d'un bateau en construction où le couple se retrouve - et Silvia Monfort est d'une beauté exceptionnelle.
Se jugeant finalement trop jeune pour le rôle, Philippe Noiret porta lui-même un regard très critique sur sa première expérience cinématographique si l'on en juge par ces propos recueillis en 1978 par Dominique Maillet : " J'ai été physiquement malade en voyant les premiers rushes car je me suis découvert : je me suis vu de dos, je me suis vu marcher, et ça m'a été très pénible. Je pensais que ça demeurerait une expérience unique, d'autant que dans les quelques critiques qu'il y a eues, je me suis fait descendre en flamme." Heureusement, ce fut au contraire le premier jalon d'une carrière extraordinaire mais quatre ans devaient se passer avant le vrai départ grâce à l'oncle Gabriel de "Zazie dans le métro".
Jean-Paul Briant, octobre 2020
Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.
Philippe Noiret et Silvia Monfort
Silvia Monfort et Philippe Noiret
Silvia MONFORT la jeune femme Philippe NOIRET le jeune homme
Lorsqu'elle envisage de tourner LA POINTE-COURTE, Agnès Varda n'est encore connue que comme la photographe attitrée du Théâtre National Populaire de Jean Vilar. C'est justement à deux comédiens du TNP, Georges Wilson et Nina Peinado, qu'elle pense confier les rôles principaux de son film, les seuls à être tenus par des comédiens professionnels. Le tournage est programmé à Sète pendant l'été 1954 mais les deux comédiens prévus sont alors indisponibles : Agnès Varda fait appel à deux autres comédiens estampillés TNP, Philippe Noiret et Silvia Monfort, qui venaient de créer "Cinna" de Corneille dans une mise en scène de Vilar. Pour Noiret, à l'exception de quelques figurations, ce sont de vrais débuts à l'écran. Le montage du film sera assuré par Alain Resnais.
Le film comporte deux facettes : d'une part, une dimension quasi-documentaire consacrée aux pêcheurs de la Pointe-Courte, quartier de Sète situé près de l'étang de Thau ; d'autre part, l'histoire d'un couple qui se retrouve dans ce quartier au moment des vacances : ils sont mariés depuis quatre ans mais vont peut-être se séparer, lui est originaire de Sète, elle est parisienne. Agnès Varda voulait que dans son film, "de dix minutes en dix minutes, on change de plan et l'on passe du social - le village - au psychologique - le couple - puis du couple au village, etc." On doit reconnaître que l'idée ne fonctionne pas totalement. La partie documentaire est intéressante, qui évoque les problèmes des pêcheurs avec l'administration ou la justice, les difficultés de ces familles pauvres, la mort d'un enfant, la naissance d'un jeune couple... Par le fait même, les états d'âme du couple de vacanciers paraissent artificiels, d'autant que le texte déclamé par Monfort et Noiret est trop littéraire. Les images sont toutefois superbes - filets de pêche jetés à la mer, draps qui sèchent au vent, intérieur d'un bateau en construction où le couple se retrouve - et Silvia Monfort est d'une beauté exceptionnelle.
Se jugeant finalement trop jeune pour le rôle, Philippe Noiret porta lui-même un regard très critique sur sa première expérience cinématographique si l'on en juge par ces propos recueillis en 1978 par Dominique Maillet : " J'ai été physiquement malade en voyant les premiers rushes car je me suis découvert : je me suis vu de dos, je me suis vu marcher, et ça m'a été très pénible. Je pensais que ça demeurerait une expérience unique, d'autant que dans les quelques critiques qu'il y a eues, je me suis fait descendre en flamme." Heureusement, ce fut au contraire le premier jalon d'une carrière extraordinaire mais quatre ans devaient se passer avant le vrai départ grâce à l'oncle Gabriel de "Zazie dans le métro".
Jean-Paul Briant, octobre 2020
Vous pouvez déposer un commentaire :