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Brigitte Bardot Dominique Marceau Charles Vanel Maître Guérin Paul Meurisse Maître Éparvier Sami Frey Gilbert Tellier Marie-José Nat Annie Marceau Louis Seigner Le président des assises André Oumansky Ludovic Jacqueline Porel La secrétaire de Me Guérin Jean-Loup Reynold Michel Christian Lude M. Marceau Suzy Willy Mme Marceau Barbara Sommers Daisy (comme Barbara Sohmers) René Blancard L'avocat général Fernand Ledoux Le médecin légiste Claude Berri Georges Raymond Meunier Le cuistot du 'Spoutnik' Jacques Perrin Jérôme Paul Bonifas Un greffier ubert de Lapparent Un avocat Louis Arbessier Le professeur Simone Berthie rUne locataire Charles Bouillaud L'avocat d'Annie Colette Castel La jeune avocate Marcel Delaître Un journaliste Germaine Delbat Paulette Arlette Gleize Jacques Hilling Un client du 'Spoutnik' Jean Houbé Jacques Marin Le conducteur du bus Colette Régis La logeuse de Gilbert Jackie Sardou La concierge (comme Jackie Rollin) Marcel Cuvelier Un journaliste Betty Beckers (non crédité) Claudine Berg (non crédité) Yvonne Dany (non crédité) Jenny Doria (non crédité) Pierre Durou Un gardien de la paix (non crédité) Francis Lemonnier (non crédité) Marcel Loche (non crédité) Robert Mercier Un bistrot (non crédité) Albert Michel Un journaliste (non crédité) Georgette Peyron (non crédité) Pierre Roussel Un journaliste (non crédité) Louis Saintève (non crédité) Guy Tréjan Le médecin (non crédité) Dominique Zardi Un homme sortant du métro et à la terrasse d'un bar (non crédité)
Synopsis :
Une jeune femme est jugée pour le meurtre de son amant.
Résumé :
Dominique Marceau est jugée pour le meurtre de son amant Gilbert Tellier. Au cours des audiences se dessine petit à petit le véritable visage de l'accusée ... Dominique a séduit Gilbert, le jeune amoureux virtuel de sa sœur Annie. Pour Dominique, fille volage et de moeurs légères, c'est la première de ses aventures où des sentiments sont plus que "seulement sensuels". Néanmoins cela devient aussi pour elle un engagement trop important pour sa jeunesse instable. C'est pour Gilbert la révélation d'une passion dévorante, mais trop possessive pour Dominique. Pour Annie c'est evidemment un drame déchirant. Dominique, cependant, trompe Gilbert, et ce dernier, déçu, retourne auprès d'Annie et se fiance avec elle. Gilbert aura encore une dernière aventure, secrète et fugace avec Dominique, mais lui dira au matin qu'il n'est plus amoureux. Dominique, dépressive, se trouve un revolver pour éventuellement se suicider. Des semaines plus tard, Dominique, encore amoureuse, vient au domicile de Gilbert. Alors qu'elle vient menacer de se suicider devant lui, il la repousse avec une grande violence verbale, elle le tue en réaction immédiate. Elle cherche à se suicider à la suite, mais sans effet ... ayant vidé son chargeur dans la fureur de son acte. Elle tente alors de se suicider au gaz, sauvée in intremis, elle passe devant les assises pour meurtre.
Autour du film :
La Vérité fut le révélateur du talent de tragédienne de Brigitte Bardot. Sa prestation sera encensée unanimement par la critique.
Brigitte Bardot et Sami Frey vécurent une histoire d'amour après le film.
Henri-Georges Clouzot poussa tellement Brigitte Bardot à « cracher ses tripes », que cette dernière, trop imprégnée de son personnage bien après la fin du tournage, commit une tentative de suicide, comme Dominique à la fin du film.
Clouzot a déclaré avoir eu l'idée du scénario après avoir assisté à différents procès d'assises. Le film est notamment l'adaptation d'un fait divers bien réel, l'histoire de Pauline Dubuisson, jugée en 1953 pour le meurtre de son ex-fiancé Félix Bailly, qu'elle a tué après qu'il a rompu avec elle et s'est fiancé avec une autre jeune femme. Si Pauline Dubuisson avait quelques traits communs avec le personnage du film, notamment les mœurs légères, ce n'était pas la jeune femme oisive du film, Pauline Dubuisson était en effet étudiante en médecine. Le réalisateur a, par ailleurs, écarté l'épreuve vécue à 18 ans par Pauline Dubuisson, victime des règlements de compte de la libération, tondue et violée pour avoir été la maîtresse d'un médecin-colonel allemand.
Quand sort le film en 1960, Pauline Dubuisson est sortie de prison et tente de reprendre ses études à Paris. La sortie du film est un drame pour elle qui aspire à l'oubli. Elle part exercer comme interne à Essaouira au Maroc. Pauline Dubuisson s'est suicidée en 1963 au Maroc après avoir eu un projet de mariage avec un français.
Fiche technique:
Titre : La Vérité
Réalisation : Henri-Georges Clouzot
Scénario, Adaptation et Dialogue : Henri-Georges Clouzot, Véra Clouzot, Simone Drieu, Jérôme Géronimi (Jean Clouzot), Michèle Perrein, Christiane Rochefort
Assistant réalisateur : Serge Vallin
Images : Armand Thirard
Décors : Jean André
Son : William-Robert Sivel
Montage : Albert Jurgenson
Musique : Stravinski, Beethoven
Production : Raoul Lévy
Directeur de production : Louis Wipf
Sociétés : Iéna Productions (Paris), C.E.I.A.P (Rome)
Distribution : Columbia
Tournage à partir du 2 mai 1960, dans les studios de Joinville
Durée : 124mn
Genre : Drame
Date de sortie : France, 2 novembre 1960
Autre Article : Sorti en 1960, ce drame d'Henri-Georges Clouzot révèle une B.B. à la beauté du diable. Retour sur un tournage qui a marqué à vie l'actrice... Août 1959. Il règne une chaleur lourde dans les studios de Joinville, près de Paris, où Henri-Georges Clouzot tourne La Vérité. Ce film noir retrace l'histoire réelle de Pauline Dubuisson. En 1950, cette femme défraya la chronique pour le meurtre de son ex-fiancé : elle ne lui pardonnait pas de l'avoir quittée pour une autre. Le procès qui s'ensuivit en 1953 leva le voile sur la vraie personnalité de Dubuisson, mi-ange mi-démon, dotée d'une incroyable audace. Dans l'adaptation de Clouzot, Pauline Dubuisson s'appelle Dominique Marceau et c'est Brigitte Bardot qui incarne ce sulfureux personnage : " Pourquoi Bardot ? Regardez-la : ce ne peut être qu'elle ! " lance, d'un ton sec, Clouzot à un journaliste de France Soir. Le fiancé est joué par Sami Frey.
La jalousie de Jacques Charrier
Sur le plateau, le réalisateur, connu pour son caractère épouvantable, est à cran. Certes, il a voulu Bardot, mais il ne supporte plus cette gamine d'à peine 25 ans qui lui tient tête devant sa propre femme, Vera Clouzot, effarée par tant de provocations. Et il n'en peut plus de ses sautes d'humeur, de ses fous-rires qui alternent avec des crises de larmes. Il exècre cette moue boudeuse, ces œillades provocatrices sans cesse adressées à son partenaire. En fait, la comédienne, qui ne s'entend plus avec son mari Jacques Charrier, est en dépression. Elle cherche le réconfort et l'amour auprès de Sami Frey, déjà conquis... Pendant le tournage, il va d'ailleurs quitter sa fiancée, la comédienne Pascale Audret, la sœur du chanteur Hugues Aufray. Averti par des journalistes indélicats. Jacques Charrier, fou de jalousie, promet à sa femme de venir « casser la gueule » de Sami Frey sur le tournage, où la sécurité se trouve du coup renforcée.
Quand B.B. gifle Clouzot !
Dans une scène, l'actrice doit fondre en larmes face à son fiancé. Mais, en guise de pleurs, voilà qu'elle éclate d'un rire idiot. Clouzot explose : « Tu vas pleurer, oui ! » hurle-t-il en lui écrasant les pieds nus avec ses talons. B.B. grimace de douleur et retourne une gifle magistrale au réalisateur... Un silence de mort envahit le plateau. « Il était stupéfait, hors de lui, mortifié ! Jamais personne n'avait osé lui faire cela », se souvient Brigitte Bardot. Henri-Georges Clouzot est effectivement hébété : lui, le grand cinéaste perfectionniste qui tyrannise ses acteurs vient de vivre l'humiliation absolue. Sans se démonter, B.B. toise toute l'équipe et repart dans sa loge, tête haute, lâchant d'une voix amusée : « Je vais me reposer... » Les jours suivants, Clouzot, rancunier, ne laisse plus rien passer à l'actrice, parfois forcée de recommencer trente fois une scène : « Il m'a harcelée et laminée. J'etais à bout, physiquement et nerveusement », écrit-elle dans ses mémoires.
L'étoffe d'une actrice...
Elle n'est pas la seule à subir les foudres du réalisateur : Paul Meurisse, qui bafouille son texte, est gratifié d'une bruyante paire de baffes... Quant à Brigitte, chaque soir, elle quitte discrètement les studios de Joinville pour filer avec Sami Frey dormir dans un appartement parisien. À la sortie en salles, la critique encense la prestation de Bardot et La Vérité obtient l'Oscar du meilleur Film étranger en 1961. Lors d'une récente interview, B.B. a même avoué : «Je me fous de toute ma carrière cinématographique. Sauf de La Vérité. Seul Clouzot a su faire de moi une véritable actrice. »
Pour le rôle de Gilbert Tellier, le fiancé, Henri-Georges Clouzot avait d'abord pensé à Jean-Paui Belmondo et Hugues Aufray, avant de leur préférer Sami Frey.