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des clients de l office du tourisme
directeur chambre de commerce a gauche
directeur de la chambre de commerce au centre
Jean Paul Tribout et Catherine Sola
le visiteur mysterieux de Diane
Catherine Sola Agnès Chevalier (tous les épisodes) Henri Piegay Louis Chevalier (2, 3, 4, 5, 6, 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 30) Pierre Brice Guy Müller (18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 29, 30) Eva Pflug Diane Dénar (2, 4, 5, 6, 9, 11, 12, 13, 15, 16, 18, 19, 20, 21, 22, 24, 25, 26, 27, 30) Viviane Romance Rina (2, 5, 12, 13, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 24, 25, 27, 28, 30) Henri Vilbert M. Chevalier (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 14, 15, 17, 18, 19, 20, 23, 24, 28, 29, 30) Germaine Delbat Mme Chevalier (1, 2, 5, 6, 7, 9, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 24, 26, 28, 29) Jean Dalmain Küss, le père d’Agnès (8, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 28, 29) Catherine Rich France, la sœur d’Agnès (8, 9, 10, 13, 14, 15, 17, 20, 21, 23, 24, 26, 29) Jean-Paul Tribout Tim Keller (11, 12, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30) Claudia Golling Lucie Fritsch (11, 12, 13, 15, 17, 19, 21, 22, 23, 24, 27, 29, 30) Gabriel Gascon Schroeter, le mari de France (9, 10, 16, 17, 19, 20, 23) Hélène Dieudonné Alice (8, 10, 14, 17, 18, 20, 23, 25, 28) Jean-Pierre Sentier Gilbert Métayer (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 16, 18, 23, 24, 25, 27, 30) Anne Lauriault Georgette Métayer (1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 16, 23, 24, 27, 30) Pierre Nègre le professeur Robert (27, 28, 29, 30) Jean-Marie Robain Richard (17, 20, 21, 22, 23, 27, 30) Jean Zahnd Frantz Hardt, le chef de service (11, 12, 14, 15) Bernard Bloch Daniel, l’ouvrier-chauffeur (19, 20, 22, 23, 25, 26, 29) Annette Pavy Annette (5, 12, 16, 18, 23) Sylvie Deniau la cliente de Louis (17, 19, 21) Jean Berger Schutz, le directeur de l’Office du tourisme de Colmar (19, 26, 28) Bernard Giraudeau Jacquot (1, 5, 7) André Cassan le capitaine des pompiers (1, 2) Marius Balbinot le gendarme (12) [crédité Mario Balbinot] Louise Darlho la voisine des Chevalier (1, 2) Odette Duc la cliente commère (1, 3, 6, 23) Jeanne Hardeyn une cliente de l’épicerie (1, 7) Francia Séguy la boulangère des Essarts (1, 16) Jean Amadou André Jacquemin, l’artisan peintre (4) Alain Rimoux le chef de service (11, 15) Jean-Paul Sick Gustave, le restaurateur (8) Jean Fontaine l’expert de l’assurance (4) Jacques Le Glou (1) Max Amyl le client furieux de Louis (9) Nicole Desailly l’adjointe au maire (10) Marc Mussy le réalisateur (13) Paulette Hamman Schlegel la responsable du personnel (15) Jean Franval le marinier (16, 18) Jacques David le chef cuisinier de l’auberge des Tilleuls d’Or (18, 27) Claude Mura (18) Armand Tervel (18) Roger Bixel (19) Yvette Stahl la collègue de Lucie au vestiaire (19) [créditée Yvette Vonarb] Jeanine Trappler (20) Gérard Brillanti le directeur de l’hôtel de Brisach (21, 22) Michel Demongeot le fils de Richard (22) Régine Ginestet la fille de Richard (22) Joseph Schmidt (22) Tony Troxler Müller, l’oncle de Guy (22) Roger Rudel le docteur Husson (23) Jean-Paul Wenzel L’employé de l’Office du tourisme de Colmar venant à l’hôtel de Brisach (23) Jean Breyer le douanier (24) Monique Garnier L’employée du bureau de poste (26) Jacques Sempey Lestang, l’agent immobilier (30) Elisabeth Dulac l’infirmière à la réception (29, 30) le chien Bull Kibus (20, 25, 26, 27) Jean-Pierre Elga un consommateur à l’auberge des Tilleuls d’Or (11) [non crédité] Notes: les épisodes sont entre parenthèses
L’Éloignement
Réalisation: Jean-Pierre Desagnat (1973)
Adaptation : Victor Harter
Dialogues : Bernard Millet
Images : Jean-Jacques Guyard & Tony Laillard (couleurs)
Musique : Paul Berneuil
Son : Yvon Dacquay
Mixage : Pierre Vuillemin
Directeur du montage : Pierre Houdain
Montage : Wally Rebane
Costumes : Marie-France Duhoux
Accessoires : Daniel Sarmir
Electricien : Emile Loubet
Groupman : Jean-Pierre Lavarde
Machiniste : André Guyot
Assistant réalisateur : Alain Bertrand
Régie : Marina Gromoff
Stagiaire : Alain Alexandre
Etalonneur : Louis Calippe (Laboratoire Eclair)
Délégué de la production : J.A. Sevastopulo
Production : Roger Deplanche, pour Telfrance, O.R.T.F.
Extérieurs : Les Essarts, Coignières, Colmar, Brisach, Kaysersberg
Durée : 30 x 13mn
Diffusion : à partir du vendredi 13 juillet 1973, du lundi au vendredi à 19h45 sur la seconde chaîne.
Commentaire
Bel exemple du feuilleton dépressif que l’ORTF aimait produire. Chronique conjugale, sociale et familiale, d’une tonalité grise et mélancolique portée par l’érosion de Catherine Sola dans un rôle déprimant. Dès le premier épisode, la voix off d’Agnès Chevalier (C. Sola) laisse entrevoir l’ennui fatal qui sera disséqué pendant 30 épisodes. Le quotidien dans sa banalité la plus simple, un mari entrepreneur, une maison aux Essarts en cohabitation avec les vieux parents du mari, la vie quotidienne d’un bourg avec les commerces. Le drame de cette femme : ne pas pouvoir enfanter. Après huit ans de mariage sans excès, elle découvre que Louis, le gentil mari, la trompe avec une cliente, Diane Dénar, ex-comédienne tenant une auberge, forcément femme de caractère, plus âgée, séduisante (l’actrice allemande Eva Pflug). Elle décide de s’éloigner, retourne chez son père, vigneron en Alsace. Elle croit que Louis va se lasser et lui revenir, guette le moindre courrier. Ses proches, tous aimants et généreux, voudraient la voir tourner la page et s’épanouir.
L’Eloignement offre un beau portrait de femme fragile, une tranche de vie sans trépidations. Les valeurs familiales semblent tout écraser. La télévision française des années 1970, surtout quand elle occupe la case du feuilleton de 19h45, ignore superbement les bouleversements de la libération sexuelle, l’amour libre et la révolte des femmes. La famille est une valeur-refuge inébranlable. On frémit, presque fasciné, en contemplant le chemin douloureux d’Agnès, on espère un sursaut, on finit par parier que le couple, ce sacro-saint pilier du bonheur télévisuel, se reconstituera. La surprise, discrète, vient de cette attente trompée et du mari, Louis, plus fin et sensible que goujat. Lui sait que son couple est mort. Henri Piegay donne une profondeur soudaine dans les derniers épisodes. N’exigeons pas plus de transgression : Agnès trouve un autre homme, Guy Müller : le casting rêvé puisque c’est le beau Pierre Brice, buriné au climat yougoslave des Winnetou des Sixties. L’indien est devenu un chef de chantier aux yeux de velours, conduisant des poids-lourds. Et évidemment, le bonheur sera total et familial avec la promesse d’une fertilité retrouvée. Le feuilleton se rattrape aux ficelles du mélo. Guy manque d’écraser un enfant avec son camion et fait une embardée dans le fossé. Le grand-père est humide de reconnaissance. Il est son débiteur. Hasard merveilleux : l’homme est un grand gynécologue ; on se croirait dans un Delly.
Dans ce genre de petite histoire, la réalisation est fonctionnelle et sans surprises, mais les acteurs, toujours, sauvent la mise. Ils sont parfaits de justesse, ne sombrent pas dans l’excès. Les pièges du mélo sont évités par un jeu tout en retenue. Henri Vilbert toujours merveilleux, Hélène Dieudonné, Germaine Delbat. Acteur de théâtre formé par Louis Jouvet, Jean Dalmain est un père bourru idéal. Les jeunes comédiens ne déméritent pas : Jean-Pierre Sentier en tête, Catherine Rich, Jean-Paul Tribout. Bernard Giraudeau ne tient qu’un rôle très secondaire. Les spectateurs originaires d’Alsace reconnaîtront au détour d’une scène quelques figures du théâtre alsacien, professionnel et amateur. Des élèves du Théâtre National de Strasbourg y font leurs premiers essais. Yvette Stahl, figure marquante de la troupe de cabaret des Scouts, débute aussi. Paulette Hamman-Schlegel, présidente du Théâtre de Poche de Mulhouse, tient aussi un petit rôle, ainsi que Tony Troxler, poète et comédien, pilier du théâtre alsacien de Mulhouse.
Christophe Bier