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Christiane Delacroix et Robert Dalban
Emile Chopitel et Pierre Juvenet
Georges Brehat et Michel Simon
Henri Charrett et Jean Debucourt
Jean Debucourt et Michel Simon
Michel Simon et Ariane Muratore
Michel Simon et Charles Vissieres
Michel Simon et Georges Brehat
Pierre Juvenet et Andre Darnay
Michel SIMON Docteur Michel Ancelin Jany HOLT Madeleine Bodin Jean DEBUCOURT Inspecteur Chambon Georges BREHAT Jacques Aubignac Jean WALL Docteur Dormont François JOUX Lieutenant Louvet Henri CHARRETT Inspecteur Noël Robert DALBAN Gustave, le patron du café Charles VISSIERES le brocanteur Ariane MURATORE Madame Bastard Pierre JUVENET Maître Gillois Émile CHOPITEL Tournier Christiane DELACROIX l'épouse de Gustave Jean BRUNEL Rifardont André DARNAY Maître Corneau Jean SYLVERE un curieux Max TREJEAN
« Tu ne tueras point » affiche en sous-titre ce film de Henri Decoin : une belle ironie puisque le scénario aligne quatre morts violentes successives ! Le responsable, Michel Ancelin, est un médecin déchu qui a sombré dans l’ivrognerie. La première victime est un motocycliste écrasé par sa voiture conduite en état d’ivresse ; retrouvant ses esprits, Ancelin efface les traces de pneu de son véhicule et prend la fuite. La gendarmerie conclut que le motocycliste, qui ne connaissait pas la route, est seul responsable de sa mort. Lorsqu’il découvre par hasard que sa maîtresse, Madeleine, le trompe, Ancelin décide d’éliminer l’amant : il veut commettre un crime parfait afin de prouver sa supériorité sur ses médiocres concitoyens qui le méprisent…
La comparaison avec l’excellent « Panique » de Duvivier, sorti l’année précédente, est intéressante : Michel Simon y était également détesté de tous mais à tort puisqu’il était innocent ; ici, il est encore capable d’humanité – on le voit soigner gratuitement une enfant malade – mais à force de ruminer l’échec d’une vie et d’une carrière, il finit par prendre goût au crime. Michel Simon exprime avec force l’amertume de son personnage : « A quoi pense-t-il, le meurtrier ? Peut-être aux ambitions de son enfance, de belles ambitions pures, magnifiques ; il doit se dire que c’est fini, qu’il ne les retrouvera jamais, qu’il ne pourra jamais revenir en arrière. Au fond, ça doit être ça le remords : s’apercevoir qu’on a tué ses 20 ans. »
Jany Holt avait trouvé ses plus beaux rôles au début des années 40 grâce à Serge de Poligny qui la dirigea dans deux films matinés de fantastique, « Le baron fantôme » (1942) et « La fiancée des ténèbres » (1944), sans parler du chef d’œuvre de Robert Bresson, « Les anges du péché » (1943). Elle hérite ici d’un rôle plus conventionnel dont elle se tire fort bien même si le scénario n’exploite pas suffisamment son personnage.
Jean-Paul Briant, Mai 2021