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    Naissance : 1909
    Décès : 2005
     
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    Jany Holt
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    Jany HOLT 

    L’adolescente rousse qui débarque à Paris de sa Roumanie natale devait, selon le vœu de ses parents, entreprendre des études de commerce mais lorsqu’elle s’inscrit, pour parfaire son français, au cours de diction de Gabrielle Fontan, le chemin de Jany Holt est tracé. Charles Dullin puis Georges Pitoëff seront ses maîtres et c’est auprès de deux géants - Harry Baur dans « David Golder » et Raimu dans « Ces messieurs de la Santé » - qu’elle fait ses débuts à la scène. Elle est très remarquée en 1936 dans « Les innocentes » de Lilian Hellman ; plus tard, on l’applaudira dans « Sainte Jeanne » ou « Les Monstres sacrés », parmi tant d’autres rôles marquants : selon ses propres mots, le théâtre sera « son métier, son amour, son sport et son violon d’Ingres ». La rencontre de Dalio, dont elle sera l’épouse, l’oriente pourtant vers le cinéma où son étrangeté - à chaque fois soulignée par la critique - lui vaudra de défendre de saisissantes partitions. 

    Sur grand écran aussi, c’est Harry Baur qui supervise ses premiers pas, frêle jeune fille du ghetto de Prague dans « Le Golem » (1935), immortelle bien-aimée du musicien dans « Un grand amour de Beethoven » (1936) et enfin religieuse illuminée décidée à tuer Raspoutine dans « La tragédie impériale » (1937). Elle marque le public en femme déchue dans « Les bas-fonds » (1936) de Jean Renoir ou en prostituée tuberculeuse dans « La maison du maltais » (1938) de Pierre Chenal. Entraîneuse mêlée à une enquête criminelle dans « L’alibi » (1937), elle obtient enfin le premier rôle face à de prestigieux partenaires - Louis Jouvet et Erich Von Stroheim - dans une intrigue embrouillée à plaisir où le happy end l’unit à Albert Préjean.

    Le cinéma de l’Occupation confirme son accès au vedettariat. Serge de Poligny la dirige dans deux beaux films mâtinés de fantastique : « Le baron fantôme » (1942), écrit par Cocteau, lui fait vivre une histoire d’amour exaltée avec Alain Cuny tandis que « La fiancée des ténèbres » (1944) lui donne le personnage étonnant d’une descendante des Cathares que son père adoptif veut sacrifier par fanatisme. Entre temps, dans « Les anges du péché » (1943) de Robert Bresson, elle joue Thérèse, détenue réfugiée au couvent de Béthanie où la novice Renée Faure entreprend de sauver son âme égarée. Le film enthousiasme l’actrice et les cinéphiles mais, hélas, la suite de sa carrière ne tiendra pas ces promesses. 

    Espionne et résistante dans « Mission spéciale » (1945), égérie romantique de Gérard Philipe dans « Le pays sans étoiles » (1945), elle hérite de rôles plus conventionnels comme celui de la maîtresse de Michel Simon dans « Non coupable » (1947), femme infidèle que l’on retrouve assassinée ; c’était déjà le cas dans son deuxième film, « Le domino vert » (1935). Les scénaristes n’hésitent pas à charger la barque comme dans « Le furet » (1949) où, en dix minutes à peine, son personnage de nymphomane, que son époux tient prisonnière, subit un interrogatoire gratiné tandis que sa belle-sœur lui flanque des gifles ; pour se débarrasser du duo infernal, elle n’a d’autre issue que de mettre le feu à la baraque ! Comtesse réfugiée dans un château à l’abandon, devenue folle depuis la mort de son fils, elle converse en anglais avec Glenn Ford dans « Le gantelet vert » (1951). 

    Malgré un rôle de premier plan dans « Mademoiselle de La Ferté » (1949), malgré « Gervaise » (1955), où elle est excellente en belle-sœur haineuse de Maria Schell, elle disparaît des écrans pendant dix ans ; curieusement, elle s’essaie à la réalisation pour un court-métrage, « La pharmacienne » (1965), qui n’aura pas de suites ; au début des années 70, elle révèle dans une interview toucher des droits d’auteur pour avoir raccommodé en douce bon nombre de scénarios mais son nom n’apparaît jamais au générique. On la revoit au théâtre ou à la télévision, en particulier dans « Les parents terribles » où elle reprend le rôle créé par son amie Yvonne de Bray. Au milieu des années 80, son activité cinématographique redémarre avec « Target » (1984), « La passerelle » (1987), « Saxo » (1988) et « Métisse » (1992) - où elle joue la grand-mère malicieuse (aux cheveux rouges !) de Mathieu Kassovitz. A 80 ans bien sonnés, elle apparaît pour la dernière fois à l’écran dans « Roulez jeunesse » (1992), ode au troisième âge en goguette, et « Noir comme le souvenir » (1994), un bon polar signé Mocky.    

    En 1945, cette remarquable comédienne fut décorée de la Croix de Guerre par le Général de Gaulle pour sa participation active à la Résistance, preuve si besoin était que l’on pouvait, au cœur des années noires, concilier le courage et la notoriété.

    Jean-Paul Briant

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