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  • Lacombe Lucien 
    Louis Malle - 1974
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    Distribution :


     Aurore Clément dans Lacombe Lucien
     
     
    Aurore Clément 


     Stéphane Bouy dans Lacombe Lucien
     
     
    Stéphane Bouy 


     Loumi Iacobesco dans Lacombe Lucien
     
     
    Loumi Iacobesco 


     Jean Rougerie dans Lacombe Lucien
     
     
    Jean Rougerie 


     Jacqueline Staup dans Lacombe Lucien
     
     
    Jacqueline Staup 


     Gilberte Rivet dans Lacombe Lucien
     
     
    Gilberte Rivet 


     Jacques Rispal dans Lacombe Lucien
     
     
    Jacques Rispal 


     René Bouloc dans Lacombe Lucien
     
     
    René Bouloc 

    Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves. En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
    Images du film :
    Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien

    Lacombe Lucien Lacombe Lucien


    Document sans nom

    Le geste mou, il passe la serpillière sur le pavé de l'hospice où il est « videpots ». A dix-sept ans, il y a de quoi se ronger. Dans la cour, sur un arbre, un oiseau se met à chanter ; le garçon s'approche de la fenêtre, le repère, sourit... il tire de sa poche un lance-pierres, l'ajuste et, d'un geste d'une sûreté parfaite, tue l'oiseau. Il sourit plus clair : il n'a pas perdu la main dans les viles besognes citadines.
    Ce garçon, épingle là en deux gestes révélateurs, c'est Lacombe Lucien avant que le hasard, disposant de son ennui et de sa sottise, ne s'amuse, quelques jours plus tard, à en faire un traître.
    Nous sommes en juin 1944 : le commencement de la fin pour les armées allemandes ; pour les Français de la Gestapo, les dernières fureurs de vivre et de faire mourir.
    Lucien quitte l'hospice pour quelques jours de vacances dans son village. A bicyclette, il traverse la belle campagne du Lot sous un soleil glorieux, et Louis Malle commence une reconstitution historique aussi juste que fine. Il va la poursuivre tout au long du film, contrepoint du destin de Lucien.

    Le temps recréé

    Reconstitution n'est même pas le mot qui convient tout à fait ici. Louis Malle recrée le temps, mêlant la musique de Django Reinhardt, les voix d'André Claveau, de Léo Marjane et de Mlle Swing au vocabulaire de l'époque et à l'attente figée de cet été-là.
    A la ferme, Lucien n'est guère le bienvenu : son père prisonnier, d'autres métayers se sont installés chez lui et sa mère habite chez le maire du pays, dont elle est devenue la maîtresse. Mal venu, Lucien ne pourra rester comme il l'espérait, mais il a retrouvé son fusil et sa superbe. A la chasse, il a toujours été le meilleur. Des hécatombes de lapins jalonnent ses sorties et, pour tuer les poules en leur faisant valser la tête, il n'a pas d'égal.
    Tous ces gestes vrais, durs et sûrs, aucun acteur n'aurait su les exécuter. Louis Malle a choisi un amateur, Pierre Blaise, jeune paysan de Moissac, tailleur d'arbres de son état, pour incarner Lucien. De bout en bout, on croit à son personnage ; chaque geste le dévoile, fruste, solitaire, sadique et probablement rancunier. Peu à peu, sa densité devient si forte qu'elle oppresse. Le travail de Louis Malle est une approche extérieure du personnage ; pas question de l'appréhender de l'intérieur, de se mettre à sa place. Lucien est sot, opaque, imprévisible et inquiétant ; en même temps, c'est un gamin saisi par le hasard.
    L'instituteur, lieutenant de F.F.I., a allégué son jeune âge pour le repousser. Il se méfie de ce cancre : il ne suffit pas d'être un inégalable tueur de lapins pour entrer au maquis. Indésirable à la ferme et chez les Résistants, Lucien va donc rentrer à l'hospice, mais un pneu qui crève, son arrivée en ville après le couvre-feu, sa rencontre — dans leur luxueux hôtel réquisitionné — avec les Français de la Gestapo en disposent autrement. On le saoule, d'abord pour rire, puis pour le faire parler ; sans même s'en rendre compte, il "donne " l'instituteur qui sera arrêté au matin. Le piège est refermé. Lacombe Lucien est devenu un Français de la Gestapo. Cela ne lui déplaît pas : le voilà riche, puissant et craint.
    Comment il fait la connaissance de M. Horn, israélite distingué qui se cache dans cette ville ; comment il tombe amoureux de sa fille France ; comment il ose s'installer chez eux ; comment il emmène France au bal de la Gestapo, je vous laisse le découvrir en avançant dans la fascination d'un suspense qui ne se dément pas une seconde et ne tient qu'à un jeune homme ambigu dont les réactions demeurent insoupçonnables. Je voudrais pourtant vous signaler la scène où la mère de Lucien vient lui rendre visite chez les Horn. Voici face à face M. Horn et sa fille, Lucien et sa mère : deux mondes et des personnages placés comme dans le quadrille classique d'une demande en mariage dérisoire. C'est d'une force envoûtante.
    L'envoûtement même des romans de Patrick Modiano imprègne le film. Sa vision hallucinée d'une époque qu'il n'a pas connue et qu'il s'efforce de revivre à travers tous ses livres (« Rondes de nuit » et « Boulevards de ceinture »), Louis Malle (avec qui il a collaboré ici) l'a traduite, avec une maîtrise superbe et sobre, en images d'une précision d'orfèvre. Leur recherche d'un temps perdu que ni l'un ni l'autre n'ont vécu ne va ni sans nostalgie ni sans générosité. Une grande chaleur humaine habite l'approche de ce monde crépusculaire pour lequel la musique de Django sert de passeport comme à d'autres la petite sonate de Vinteuil.

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