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Aline Andree et Marguerite Deval
Conference sur les casse pieds
Noel Noel et Madeleine Barbulee
Paul Frankeur et Henri Cremieux
Pierre Destailles et Bernard Blier
Pierre Destailles et Jean Tissier
NOËL-NOËL Lui-même Bernard BLIER Lui-même Jean TISSIER Lui-même Marguerite DEVAL Elle-même Claire OLIVIER Mme Poupinot Henri CREMIEUX Lui-même Paul FRANKEUR Le blagueur René BLANCARD Thomas, le raseur Elisa LAMOTHE La dame au volant Pierre DESTAILLES L'employé du gaz Aline ANDRE L'épouse de Noël-Noël Charles VISSIERES Le speaker ennuyeux Georges QUESTIAU Le postillonneur Madeleine BARBULEE La chanteuse Marion TOURES Georges ROLLIN Jean-Pierre MOCKY Maryse MARTIN
LES CASSE-PIEDS ou PARADE DU TEMPS PERDU est une réalisation de Jean Dréville (1948) sur un scénario de Noël-Noël. Le succès du film de René Clément "Le père tranquille" (1946) - avec Noêl-Noël en vedette - convainquit les producteurs de faire confiance au comédien-scénariste.
A la manière de Molière dans "Les Fâcheux", Noël-Noêl se fait conférencier pour disserter sur "les fâcheux modernes". Défilent alors dans une succession de sketches : la dame qui ne sait pas conduire ; le garçon de café ironique ; la raseuse mondaine ; l'importun qui débarque sans cesse chez vous ; les raseurs qui téléphonent au moment des repas ; le vieux raseur qui a tout son temps alors que vous êtes pressé ; le postillonneur ; "l'inconnu connu" (il vous reconnaît mais vous ne savez plus de qui il s'agit) ; la bavarde impénitente et l'incorrigible blagueur. N'oublions pas, dans leurs propres rôles, Jean Tissier débarquant chez Bernard Blier alors que celui-ci a un rendez-vous galant ou Marguerite Deval qui s'improvise infirmière et veut absolument piquer les fesses de Noêl-Noêl ! Au final, le conférencier improvisé se rend compte, en racontant son film à un ami, qu'il devient lui-même un raseur.
La conférence de Noël-Noël mêle de façon plaisante le théâtre de Guignol, le cinéma et "un tableau radioactif de démonstration" (ancêtre de nos tableaux inter-actifs !). Aujourd'hui encore, les sketches demeurent amusants ; si certains peuvent paraître misogynes - comme celui de la mauvaise conductrice - il faut reconnaître que la plupart des raseurs présentés sont ici des hommes. Noël-Noêl et Jean Dréville ont trouvé de bonnes astuces pour varier les plaisirs : ainsi on voit le conférencier enjamber le cadre de l'écran pour entrer ou sortir du film (bien avant "la rose pourpre du Caire" ! ) ; à un autre moment, Madeleine Barbulée - pour sa première prestation au cinéma - apparaît sur une grande feuille de papier tenue par le conférencier : l'image s'anime soudain et l'actrice se met à chanter un air d'opéra jusqu'au moment où le conférencier la range dans un carton à dessins !
Le film fut très bien accueilli (500 000 entrées en 5 semaines) et reçut cette année-là le prix Louis-Delluc et le Grand Prix du Cinéma Français. L'association entre Jean Dréville et Noël-Noël - née au moment de "La cage aux rosssignols" (1945) - se perpétua sur grand écran jusqu'à "La sentinelle endormie" (1965) puis à la télévision pour "Le voyageur des siècles " (1971).
Jean-Paul Briant, mai 2018