L'affaire Ledru
Stellio Lorenzi - 1965
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La caméra explore le temps : L'affaire Ledru
La caméra explore le temps : L'affaire Ledru
Jean Laroquette et Marc Cassot
Madeleine Clervanne et Regine Blaess
Maurice Garrel et Martine Ferriere
La caméra explore le temps : L'affaire Ledru
Marc CASSOT Charles Ledru Jean-Roger CAUSSIMON le procureur Hébert Régine BLAESS Henriette Lévêque Louis ARBESSIER le bâtonnier Duvergier HARRY-MAX Courrèges Andrée TAINSY Mme Schwebich Jean LAROQUETTE Lestoquois, adjoint de Ledru Martine FERRIERE Madame Nutz, concierge Maurice GARREL Nutz Pippo MERISI Abbé Contrafatto Madeleine CLERVANNE l'habilleuse d'Henriette François MAISTRE Martin du Nord, Garde des Sceaux Guy KERNER De Boucly Jacques LALANDE Monmerqué Yvon SARRAY Hély d'Oissel Jacqueline RIVIERE Mme Le Bon Martine VATEL Simplicie, la bonne de Ledru Roger PELLETIER l'avocat Saunières Claude LEBLOND le jeune homme
Très belle réalisation de Stellio Lorenzi, l’une des toutes dernières « Caméra explore le temps », L’AFFAIRE LEDRU fut diffusée le 22 juin 1965. L’intérêt vient aussi de l’histoire racontée qui, contrairement à d’autres dramatiques de la série, est restée méconnue.
Sous la Monarchie de Juillet, l’intègre avocat Ledru affronte une cabale politique menée par le redoutable procureur Hébert qui finira Garde des Sceaux sous le Second-Empire. Marc Cassot, très bonne tête d’affiche, est fort bien entouré, entre autres par Harry-Max et Louis Arbessier ; Martine Ferrière et Maurice Garrel sont de parfaits faux témoins quand Andrée Tainsy joue comme souvent les âmes charitables. Madeleine Clervanne, habilleuse de la maîtresse de Ledru, apporte une note comique lorsqu’elle jacasse dans la loge de la comédienne en évoquant sa jeunesse et sa beauté à l’époque bénie où le roi Louis XVIII lui fit de l’œil !
Toutefois, comme souvent, le comédien qui m’a le plus impressionné est l’excellent Jean-Roger Caussimon dans le rôle du procureur. Poète et comédien, Caussimon est non seulement l’auteur de quelques unes de nos plus belles chansons – « Les cœurs purs » !! – mais aussi l’un des grands seconds rôles de l’écran français. On se souvient de la dégaine amusante de l’anglais inconscient des risques encourus dans « L’auberge rouge » ou, à l’inverse, de sa réincarnation de Barbe-Bleue dans « Juliette ou la clef des songes ». Dès la fin des années 50, c’est à la télévision que son talent de composition va se déployer, tout particulièrement sous l’égide du trio Castelot-Decaux-Lorenzi pour une dizaine d’Enigmes de l’Histoire ou de « Caméra explore le temps » : il tient avec brio le premier rôle d’« Un nommé Charles Naundorff » et « L’étrange mort de Paul-Louis Courier », joue Colbert dans « Le drame des poisons », alterne les personnages sympathiques comme l’ambassadeur Hamilton de « L’énigme de Pise » et les êtres machiavéliques comme, ici, ce procureur Hébert qui a fait du trop brillant Ledru sa bête noire : plusieurs scènes mettent en évidence son fiel venimeux comme celle où il interroge la concierge sur la véracité de sa première déposition après lui avoir fait comprendre qu’elle risque quinze ans de travaux forcés si elle se récuse ! Sa feinte gentillesse est aussi glaçante lorsqu’il reçoit « amicalement » Ledru chez lui pour lui soutirer la déclaration écrite qui mettra définitivement fin à sa prometteuse carrière. Un très grand comédien !
Jean-Paul Briant, septembre 2021