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Canale avec Van Eyck et Pascal
Daniel Sorano avec Dinan et JC Pascal
Gianna Maria Canale et JC Pascal
Gianna Maria Canale et Jean Claude Pascal
Jean Claude Pascal et Erich Von Stroheim
Jean Claude Pascal et Jean Murat
Jean Claude Pascal et Jean Tissier
Jean Murat avec Thomy Bourdelle et JC Pascal
Jean Tissier et Gianna Maria Canale
Peter Van Eyck et Gianna Maria Canale
Richard Francoeur et JC Pascal
Jean-Claude PASCAL Jean Pasquier Gianna Maria CANALE Nathalie Provence Erich von STROHEIM Conrad Nagel Peter Van EYCK Howard Jean MURAT le chef du service de renseignements Jean TISSIER Guillaume, imprésario de Nathalie Lia AMANDA Michèle Daniel SORANO Serge Dapoigny Albert DINAN Roland Petit Antoine BALPÊTRÉ le juge Daniel LECOURTOIS Commandant Verdier Thomy BOURDELLE Commandant Berthier Simone BACH Solange Dario MICHAELIS le balafré Paulette ANDRIEUX la fausse soeur Marcel PÉRÈS le général Richard FRANCOEUR le commissaire Gérard BUHR Bernis
Un savant allemand qui n'a pas admis la défaite a construit dans le désert marocain une base militaire secrète d'où il continue la guerre à sa façon : grâce à un mystérieux rayon vert de son invention, il élimine les avions qui survolent sa base... Tel est le point de départ d'ALERTE AU SUD, le film que Jean Devaivre tourne en 1953. Pour le cinéaste, seul Erich Von Stroheim peut tenir ce rôle central - même si le personnage n'apparaît qu'au bout d'une heure de film. Son ami et co-scénariste, Jean-Paul Le Chanois, essaie de le dissuader : Von Stroheim est ingérable ! Mais Devaivre tient à son idée et, miracle, Von Stroheim accepte le rôle et, mieux, en plus des huit jours de tournage prévus aux studios de Billancourt,il propose de participer sans contrepartie financière au tournage marocain !
Dans son livre de mémoires, "Action !", Jean Devaivre raconte avec force détails le tournage épique d'ALERTE AU SUD, qui mène l'équipe de Zagora à Marrakech. L'armée participa au tournage et l'on sent encore aujourd'hui la jubilation qui fut celle de Jean Devaivre à diriger la centaine de figurants mis à sa disposition. Les effets spéciaux paraîtront aujourd'hui naïfs, dans un esprit proche des BD d'Edgar P. Jacobs. L'interprétation est inégale : coproduction italienne oblige, les deux actrices principales sont doublées, Gianna Maria Canale étant également doublée pour les scènes où elle danse ; le charme de Jean-Claude Pascal en costume de légionnaire paraît suranné ; en revanche, Daniel Sorano, très présent dans le premier quart du film - jusqu'à son assassinat ! - est naturel et amusant. Jean Devaivre retrouve quelques bons complices comme Jean Tissier et Albert Dinan, ainsi que Marcel Pérès, habitué aux rôles de brute bougonnante, qui se fait gifler sans broncher par Jean-Claude Pascal. Bien sûr, c'est Erich Von Stroheim qui emporte le morceau : attentif aux moindres détails, il étoffe ses dialogues et choisit lui-même son costume d'officier hitlérien. Pour sa première apparition dans le film, il épate son réalisateur : "affublé d'un mouchoir sur la tête, il s'évente avec un long chasse-mouches de crins épais en marchant vers la caméra. L'équipe est subjuguée." Le spectateur aussi ! Une belle amitié était née entre le cinéaste et son mythique interprète ; malheureusement, aucun de leurs projets communs ne put se réaliser.
La première du film eut lieu à Casablanca en novembre 1953. La sortie française fut un succès au point que le film se classa parmi les douze meilleures recettes sur quatre ans. L'année suivante, Jean-Claude Pascal revêtait de nouveau le costume du légionnaire pour le remake du "Grand Jeu" ; trois ans plus tard, il retrouvait Gianna Maria Canale dans "La châtelaine du Liban".
Jean-Paul Briant, juillet 2020