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Henri Cremieux et Edmond Ardisson
NOUS sommes sur la colline de Montmartre, le
22 mai 1871. La Commune
de Paris est en train de vivre ses dernières heures.
Déjà, l'armée versaillaise
est entrée dans Paris, et le
massacre impitoyable a
commencé.
Pourtant, au carrefour du
Point-du-Jour, on ignore encore que tout est perdu. Au
loin, on entend le canon
tonner. On se prépare à se
battre, on construit de bric
et de broc une barricade.
Autour de cette barricade,
symbole héroïque et dérisoire d'une résistance désespérée, la vie continue avec
ses joies, ses peines, ses espoirs : la naissance d'un enfant, l'agonie d'un vieillard,
un premier amour...
A travers le quotidien
Un jeune peintre impressionniste recrute ses modèles chez les blanchisseuses.
Un journaliste socialiste et
un vieux propriétaire se
querellent. Les commères du
quartier continuent leurs
babillages tandis qu'on se
met en quête d'un canon
pour défendre la barricade...
Le soir, une assemblée se
réunit, on danse au son d'un
orchestre improvisé et on
reçoit la visite d'Eugène
Pottier ( Philippe Noiret ),
qui récite pour la première
fois son "Internationale"...
La répression sera brutale,
aveugle, atroce.
Comme, jadis, Jean Renoir avec "La Marseillaise", René Richon a voulu
regarder l'Histoire à travers
le quotidien. Tout se passe
en vingt-quatre heures, dans
ce village montmartrois et,
si les comédiens sont nombreux, le personnage principal est le petit peuple de
Paris.
On sent que ce nouveau
réalisateur a voulu réussir
un film populaire : l'image
est en scope, la photographie riche de références
picturales, la musique d'Antoine Duhamel somptueuse...
Pourtant, il lui manque quelque chose pour être vraiment réussi : un degré dans
le lyrisme, l'émotion. Il est
dommage que l'ensemble ne
soit pas au niveau de cette
scène où un jeune homme,
revenant bouleversé de l'Hôtel de Ville, raconte ce qu'il
vient de voir. C'est un film
soigné, estimable, ce n'est
pas le chef-d'œuvre espéré pour un tel sujet.