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Christine Fabrega Delphine Desyeux
Delphine Desyeux Christine Fabrega
Delphine Desyeux Christine Fabrega
Delphine Desyeux Christine Simon
Marius Laurey Christine Fabrega
Catherine Wagener Michel Dietch
Jacques Brel (Jean Doucet) Emmanuelle Riva (Suzanne Doucet) Jacques Harden (Robert Arnaud) Nadine Alari (Madame Arnaud) Christine Fabréga (Madame Roussel) René Dary (Monsieur Beaudoin - le maire) Jacques Dynam (L'inspecteur de police Michaux) Muriel Baptiste (Martine Augier) Albert Michel (Le contremaître Lucien Canet) Nathalie Nell (Hélène Arnaud) Christine Simon (Brigitte Canet) Dominique Zardi (Un prisonnier) Delphine Desyeux (Catherine Roussel) Gabriel Gobin (Le juge d'instruction) Marius Laurey (Maurice Roussel) Jean Mauvais (L'inspecteur de police Lambert) Chantal Martin (Josette Monnier) Catherine Wagener (Sylvie) Claudine Berg (Madame Canet) Maurice Nasil (Le médecin) Christine Delpin (Annette Thomas) Gilberte Géniat (Madame Monnier) Janine Darcey (Madame Beaudoin - la femme du maire) Nicole Desailly (Madame Thomas) Marcel Pérès (Vignol, un paysan) Michel Buades (Miguel Amado) Michel Charrel (Un détenu) Michel Dietch (Philippe Augier) Michel Ferrand (Monsieur Monnier) Michel Such (Le marchand de glaces) René Berthier (Le garde-champêtre) Robert Desvaux (Le greffier) Robert Le Béal (L'avocat de Doucet) Robert Piatte (Monsieur Bourgeon) Roger Trapp (Monsieur Thomas) Roland Demongeot (Gérard)
Fiche technique : (origine Wikipédia)
Réalisation : André Cayatte
Scénario : André Cayatte, Armand Jammot d'après un roman de Simone Cornec et Jean Cornec / Dialogues : Armand Jammot
Assistants réalisateurs : Jacques Bourdon, Patrick Saglio
Musique : Jacques Brel, François Rauber
Directeur de la photographie : Christian Matras
Cadreurs : André Domage, Alain Boisnard
Photographe de plateau : Roger Corbeau
Montage : Hélène Plemiannikov
Son : Jean Labussière
Décors : Paul-Louis Boutié
Script-girl : Monique Herran
Producteur : Alain Poiré / coproducteur : Jean Le Duc
Directeurs de production : Robert Sussfeld, Ulrich Pickardt
Production : Gaumont International
Société de distribution : Gaumont
Pays de production : France
Langue : français
Genre : Film dramatique
Durée : 105 minutes
Procédés : 35 mm (positif, négatif), Eastmancolor, format : 1 x 1,37, son mono
Sortie nationale : 21 décembre 1967
Résumé : Un petit village campagnard, en 1967, n’importe où en France.
Après les cours, Catherine Roussel court chez elle en pleurs et déclare à ses parents que l’instituteur a essayé de la violer. Prévenu, le maire du village, va essayer, en vain, d’intervenir auprès de la famille pour empêcher celle-ci de porter plainte contre Jean Doucet , l’instituteur. Celui-ci nie farouchement mais ne peut rien faire d’autre.
Les policiers interrogent les élèves de l’instituteur et bientôt, une deuxième élève, Hélène Arnaud, avoue qu’elle n’est plus vierge parce qu’elle a eu des rapports sexuels avec l’instituteur.
A son tour, une troisième élève, Josette Monnier, raconte que le maître l'a caressée.
Devant ces états de fait, Jean est conduit en prison, laissant sa femme seule. Cette dernière, qui pense que son mari est innocent, va essayer de prouver que les filles mentent.
Le juge d’instruction va faire correctement son travail mais les jeunes filles refusent de modifier leurs accusations.
Celle qui va finir par craquer ; c’est Brigitte Canet, la copine d’Hélène. Elle aussi a été obligée de mentir aux policiers en servant d’alibi à son amie. Elle sait qu’Hélène a un petit ami ; un ouvrier portugais dont elle est tombée amoureuse et qui travaille pour son père. Celui-ci est un homme violent et en mentant aux policiers, elle a voulu défendre son amoureux... Brigitte n’arrivant plus à vivre sereinement va tout avouer à ses parents.
Dans la classe, la reconstitution de la scène de tentative de viol de l’instituteur sur Catherine apportera le petit grain de sable à la version de l’écolière et Jean Doucet sera disculpé.
Josette avouera aussi qu’elle a menti et qu’elle a raconté ses mensonges juste parce qu’ « il ne lui arrivait jamais rien ».
Jean, malgré les élèves qui l’aiment bien, restera – t –il au village ?
L'analyse d'Alain Bourgeois :
On n’oublie pas les films d’André Cayatte. Je n’ai vu qu’une fois « Piège pour Cendrillon » où l’héroïne (Dany Carrel) finissait par se suicider pour m’en souvenir encore. « Œil pour œil » et « Le glaive et la balance » m’ont beaucoup marqué aussi et que dire de « Nous sommes tous des assassins » film où il abordait le problème de la peine de mort.
« Les risques du métier » a un avantage et de taille sur ces autres films que je viens d’évoquer c’est qu’il finit à peu près bien pour le héros (Jacques Brel).
Il fait beau dans ce printemps (le maître dit qu’il distribue l’avant-dernier cahier de notes mensuelles), on est donc en Mai ou début Juin et dans sa classe mixte (cela n’existait que dans les petits villages : on est avant mai 68) de certificat d’études. Les élèves sont donc dans leur 14° voire 15° année. Le certificat d’études était, à l’époque, le diplôme important qu’on devait avoir avant d’entrer dans la vie active. Les bonnes élèves de la classe vont être les protagonistes de l’histoire. Les garçons, ils sont là mais ne comptent pas même s’il y aura Philippe (Michel Dietch) qui aura son problème au cerveau. On ne verra jamais le maître enseigner. Toutes les scènes de classe sont basées sur les relations entre lui et les élèves.
Les enfants sont bien élevés. Ils ne parlent entre eux que durant les récréations. Mais ils ne parlent pas avec les adultes. Ils se contentent seulement de « Oui monsieur » ou « non monsieur ». Tous les sentiments des enfants (amour, haine, colère, jalousie…) passent par les regards. Les enfants sont tous beaux avec pour « les accusatrices » de grands yeux bleus clairs qui leurs donnent un air d’innocence.
Au départ, Jean Doucet est bien aimé par les gens du village. Il a tendance à s’ennuyer un peu.et fait de la photo pour se changer les idées. Sa femme, Suzanne (Emmanuelle Riva), s’ennuie aussi dans ce village et aimerait aller ailleurs. Au moment des problèmes, elle va essayer de comprendre ce qui pousse les filles à mentir car elle ne doute pas de l’innocence de son mari. Jacques Brel qui tournait son premier film montre déjà son grand talent de comédien Emmanuelle Riva joue sobrement son rôle de femme aimante.
Le maire (René Dary) a un rôle important au début du film. Il essaie de calmer le conflit entre les parents et l’instituteur. Son rôle va diminuer puis disparaître au profit du juge d’instruction (Gabriel Gobin enfin dans un rôle important) qui mènera correctement son instruction.
Certains parents vont s’opposer à Jean Doucet. Le père d’Hélène (Jacques Harden) est un patron qui dirige d’une main de fer son entreprise. Il est brutal avec ses ouvriers, sa femme malade (Nadine Alari) et a une maitresse (la jolie Muriel Baptiste). Sa fille a très peur de ses réactions et c’est en voulant protéger son amoureux, qu’elle accusera Jean Doucet. Sa fille est très importante pour lui et il voudra aller « casser la gueule » à l’instituteur.
La mère de Catherine (Christine Fabréga épatante) défend sa fille en allant jusqu’à la mauvaise foi. La tentative de viol, sur sa fille, lui donne une certaine notoriété et elle n’hésite pas à exhiber sa fille afin d’apparaître dans les radios et les journaux. Heureusement que le père de Catherine (Marius Laurey dans un rôle plus intéressant qu’à l’accoutumé) est un homme simple et bon et il innocentera Jean Doucet.
Un mot aussi sur Martine Augier (Muriel Baptiste) : elle est la sœur de Philippe qui a un problème à la tête. Elle voudrait bien aider Jean Doucet qu’elle aime beaucoup mais elle est la maitresse de Robert Arnaud qui lui permet de vivre décemment et elle ne peut donc pas agir. Muriel Baptiste jolie et talentueuse comédienne n’a que très peu tourné pour le cinéma.
Les adolescents ont les rôles importants et c’est assez rare à l’époque :
Hélène Arnaud (Nathalie Nell) semble un peu plus mure que les autres élèves de la classe. Elle est en train de devenir femme. Elle a peur de son père mais s’oppose à lui. Elle a aussi un caractère fort et choisit un amant qui est une victime de son père. Elle n’a rien contre l’instituteur mais elle s’en sert afin de détourner les soupçons. Nathalie Nell joue dans son premier long métrage Elle est à l’aube d’une jolie carrière qui lui permettra de jouer, une dizaine d’année après le rôle de Nicole dans « L’amour violé ».
Catherine Roussel (Delphine Desyeux) : Pour une peccadille ; une photo de l’instituteur en maillot de bain, elle n’hésitera pas à faire condamner Jean Doucet. Elle n’avouera jamais sa méchanceté et il faudra la preuve de l’innocence du maître pour qu'elle s’écroule. Delphine Desyeux est une grande comédienne. Elle venait d’être connu et reconnu grâce à deux feuilletons : « L’âne culotte » et surtout « L’âge heureux » Son amour pour la danse la fera partir vers d’autres horizons.
Josette Monnier (Chantal Martin) : Elle veut avoir aussi son moment de gloire mais elle ne résistera pas longtemps sous la pression du juge d’instruction. Chantal Martin ne fera pas carrière dans le cinéma. Elle tournera un téléfilm « Don Juan revient de guerre » avec Jean Rochefort mais aussi avec Delphine Desyeux et Christine Simon.
Brigitte Cannet (Christine Simon) : elle est la fille des employés de la famille Arnaud. Sa copine est Hélène qui a davantage de moyens qu’elle (elle a un vélo alors qu’Hélène a un solex par exemple). Elle est fidèle à son amie et la défend. Et pourtant, elle voit bien qu’Hélène la délaisse et s’intéresse plus à Miguel qu’à elle En classe, lorsque Hélène ne sera plus là, elle va être complètement perdue. C’est elle qui va craquer car elle est gentille : elle a des remords et cela va jusqu’à l’empêcher de dormir et elle finira par avouer avoir mentie. Christine Simon était déjà connue et avait tourné dans plusieurs films dont « L’âge ingrat » lorsqu’elle tourne « Les risques du métier ». Elle aussi parle peu dans le film, garde tout pour elle mais son jeu est basé sur les regards en particulier lorsqu’elle s’aperçoit qu’Hélène est plus intéressée par Miguel que par elle. Son jeu est donc tout en subtilité et elle s’en tire fort bien. Elle est en train de tourner sa série la plus connue « Vive la vie » qui la fera connaître à la France entière.
Il y a aussi dans un petit rôle Roland Demongeot qui deviendra célèbre l’année suivante en devenant « Tom Sawyer ».
Sylvie (Catherine Wagener) : c’est la vraie gentille de l’histoire. Elle est douce et a déjà choisi l’homme de sa vie Philippe. Elle va voler ses parents afin d’acheter un briquet à l’instituteur qu’elle adore. Catherine Wagener a tourné une dizaine de films (heureusement, elle a une fiche BDFF). « Les risques du métier » était son premier film. Sa carrière s’est malheureusement mal terminé et elle est décédée seule dans la misère en 2011
Techniquement le film est très bien fait et les gros plans sur les visages des comédiens sont nombreux et de qualité.
« Les risques du métier » est donc un grand film qu’il faut voir et revoir.