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Daniele Delorme et Henri Jacques Huet
Daniele Delorme et Jacques Duby
Daniele Delorme et Jane Marken
Daniele Delorme et Nane Germon
Dominique Davray et Henri Jacques Huet
Francoise Delbart et Jacques Duby
Gabriel Cattand et Madeleine Barbulee
Jacques Duby et Daniele Delorme
Jacques Duby et Gabriel Cattand
Jacques Dynam et Daniele Delorme
Madeleine Barbulee et Jacques Duby
Michel Etcheverry et Georges Cusin
Danièle DELORME Alice Dumas Jacques DUBY René Vertin Véga VINCI Gigi Gabriel CATTAND l'avocat d'Alice Louis ARBESSIER le directeur de la prison Madeleine BARBULÉE Mme Dumas, mère d'Alice Jane MARKEN Mme Rémon, belle-mère d'Alice Germaine KERJEAN la sous-directrice de la prison Mireille PERREY Mme Vertin, mère de René Joëlle BERNARD Solange Henri-Jacques HUET Mario Michel ETCHEVERRY le substitut du procureur George CUSIN le juge d'instruction Françoise DELBART Suzanne, cousine de René Jackie SARDOU Lulu RAYMONE une vieille détenue Jacques DYNAM le médecin de famille Jean DAURAND Paul Rémon, mari d'Alice Bibi MORAT François, l'enfant d'Alice Geymond VITAL l'aumônier de la prison Georges LYCAN le médecin de la prison Jacques DHÉRY le juge Claude GOATY la détenue qui chante Dominique DAVRAY Ginette, collègue d'Alice Lina ROXA la vieille mendiante Nicolas AMATO un journaliste Nane GERMON une employée de l'administration pénitentiaire Monique VITA une détenue Anne-Marie COFFINET une détenue Chantal DEBERG une détenue Jacqueline RIVIÈRE une surveillante Vicki BORG une détenue Florence ARNAUD Simone ANGÈLE Nicole RICHE Lisa JOUVET Geneviève MAURY Nicole DESAILLY Jean LANIER France ASSELIN Gisèle GRIMM Yvonne CLAUDIE
Son film précédent, « Marchands de filles », évoquait la traite des blanches ; le suivant, « Filles de nuit », traite du même sujet comme le titre l’indique : le moins que l’on puisse dire est que l’inspiration de l’ineffable Maurice Cloche est constante et son style également. En 1948, il avait déjà soumis Danièle Delorme aux lois de la maison de redressement dans « La cage aux filles » ; dix ans plus tard, il récidive avec « Prisons pour femmes » où la pauvre Danièle, accusée à tort par son horrible belle-mère de l’empoisonnement de son mari, se retrouve derrière les barreaux, à la Petite Roquette puis à Fresnes, enfin à Lyon, cependant que son ancien patron (Jacques Duby) se démène pour l’innocenter…
La dimension sociale affichée par le film est vite reléguée au second plan et l’on sent surtout que le cinéaste s’ingénie à mettre en lumière les aspects scabreux amenés par le sujet. Certes, censure oblige, on ne bascule pas dans la lubricité qui se manifestera dès la fin des années 60 lorsqu’un tel thème sera traité avec des titres aussi explicites que « L’amour dans les prisons de femmes » (1969) ou « La vie sexuelle dans les prisons de femmes » (1973) ! Personnages et situations sont outrageusement chargés : une condamnation sans preuves, une naissance en prison, un suicide par défenestration, des femmes en cage devenant folles… Un passage en particulier laisse rêveur : l’une des filles se venge d’une rivale en l’enduisant de glu et de plumes après l’avoir dévêtue cependant que les autres détenues virent à l’hystérie (la palme à Raymone, bien loin de la petite bonne placide d’« Hôtel du Nord » !) ; Danièle Delorme contemple la scène, affligée, en se disant sûrement qu’il y a quelque chose qui Cloche chez son metteur en scène…
La distribution est riche mais n’innove guère et les comédiens chevronnés se contentent pour la plupart de leur emploi habituel : outre l’excellente Jane Marken qui se caricature elle-même en odieuse belle-mère, Germaine Kerjean est une directrice autoritaire en duo avec un Louis Arbessier plus compréhensif, Michel Etcheverry joue les procureurs intransigeants, Mireille Perrey les mères émotives et Jackie Sardou l’inévitable prostituée… On apprécie tout de même Joëlle Bernard dans le rôle d’une détenue plus amicale avec la pauvre héroïne. Au final, un film douteux sur un sujet sensible.
Jean-Paul Briant, Mai 2022