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Daniel Cauchy et Philippe Lemaire
Fernand Sardou et Philippe Richard
Irene Galter entre Jane Morlet et Delaitre
Irene Galter et Juliette Greco
Jacques Deval et Philippe Lemaire
Juliette Greco et Robert Hebert
Juliette Greco et Yvonne De Bray
Philippe Lemaire apprenti boxeur
Philippe Lemaire apprenti chauffeur
Philippe Lemaire apprenti mecanicien
Philippe Lemaire et Claude Borelli
Philippe Lemaire et Fernand Sardou
Philippe Lemaire et Irene Galter
Philippe Lemaire et Robert Dalban
Philippe Lemaire et Roland Lesaffre
Philippe Lemaire et Yvonne Sanson
Yvonne Sanson et Daniel Cauchy
Yvonne Sanson et Jean Marie Robain
Yvonne Sanson et Philippe Lemaire
Juliette GRECO Thérèse Voise Philippe LEMAIRE Max Trivet Irène GALTER Denise Voise Yvonne SANSON Irène Faugeret Daniel CAUCHY Biquet Fernand SARDOU le garagiste Robert DALBAN Carlo, le barman Marcel DELAITRE le grand-père Yvonne DE BRAY la voyageuse Jacques DEVAL le juge d’instruction Roland LESAFFRE Roland, le boxeur Claude BORELLI Lola Colette REGIS la mère supérieure Léon LARIVE le greffier Jane MORLET la grand-mère Colette FLEURY Cécile, la serveuse du buffet de la gare Suzy WILLY Madame Gobert, la voisine Louis PERAULT le portier de l'hôtel Philippe RICHARD le boucher Jean-Marie ROBAIN Maître Gauthier, le notaire d'Irène Suzanne HEDOUIN la patronne du buffet de la gare Robert HEBERT le médecin Alain NOBIS un employé du dancing Claude HENNESSY Marcel ARNAL Louise NOVA
« En 1953, Jean-Pierre Melville m’offre un rôle principal dans « Quand tu liras cette lettre ». Pour la seconde fois, je porte la coiffe de bonne sœur. Drôle de rôle pour celle qui incarne à cette époque les folies de la jeunesse de la rive gauche et des fêtes délirantes du Club Saint-Germain. » C’est ainsi qu’en trois lignes Juliette Greco fait un sort à ce film dans ses mémoires, « Je suis faite comme ça », parus en 2012. Quelques mots tout de même sur son partenaire Philippe Lemaire, « avec son regard de séducteur et de mauvais garçon », qu’elle épouse, qui devient le père de sa fille Laurence et dont elle divorce rapidement, et c’est tout !
Il faut dire qu’il paraît impossible de repérer la signature du futur réalisateur du « Samouraï » et du « Cercle rouge » dans cet improbable mélo. Melville dut accepter cette commande qui lui permit de s’atteler ensuite à « Bob le flambeur ».
« Lèvres interdites » - selon le titre plus suggestif utilisé dans certains pays francophones – met en scène deux sœurs devenues orphelines suite à la disparition brutale de leurs deux parents. L’aînée, Thérèse, était sur le point de prononcer ses vœux ; pour défendre les intérêts de sa cadette, Denise, elle accepte d’y renoncer et les deux jeunes femmes prennent en charge la gestion de la papeterie familiale. Denise tombe amoureuse de Max Trivet, apprenti mécanicien et boxeur amateur, qui est devenu le chauffeur et l’amant d’une femme riche et désœuvrée, Irène Faugeret. Avec son complice, « Biquet », Max projette d’exploiter au maximum Irène afin de se faire assez d’argent pour s’installer au Maroc. Alors qu’elle vient livrer une commande à Irène, absente, Denise est violée par Max. Elle tente de se suicider. Thérèse veut obliger Max à réparer et épouser la jeune fille mais Thérèse et Max s’éprennent l’un de l’autre…
Juliette Greco et Philippe Lemaire peinent à nous intéresser à leurs personnages ; il faut dire que certains dialogues, très appuyés, ne les aident pas vraiment. Jacques Deval ne ménage pas sa veine mélodramatique et finalement s’en sort mieux comme acteur puisqu’il joue aussi avec finesse le rôle du juge d’instruction. Coproduction oblige, le duo vedette est secondé par deux vedettes italiennes : Irène Galter, révélée l’année précédente dans « Onze heures sonnaient » de Giuseppe De Santis, est belle et émouvante, bien valorisée par la photo en noir et blanc de Henri Alekan ; Yvonne Sanson, dans le personnage conventionnel d’Irène, a un rôle important dans la première moitié du film mais lorsque le scénario en fait la victime inattendue d’un accident de voiture, il se désintéresse totalement de son sort si bien qu’on ne saura jamais ce qu’elle devient…
Au rayon des seconds rôles, Marcel Delaître est très bien dans le rôle du grand-père, de même que Fernand Sardou qui joue le patron de Max mais Robert Dalban n’a qu’un rôle très bref comme Yvonne de Bray, qui n’apparaît qu’à la toute fin du film dans ce qui fut son dernier rôle à l’écran. Curieusement, sur les tracts annonçant la rencontre de boxe au dancing, Roland Lesaffre porte son vrai nom face à Max Trivet alias Philippe Lemaire. Finalement, c’est peut-être Daniel Cauchy que l’on remarque vraiment : en groom du Carlton, acoquiné à Philippe Lemaire, il est cynique et intéressé à souhait, son sourire en coin ne dissimulant guère son absence totale de scrupules.
Jean-Paul Briant, Avril 2021