Marcel Delaître | Naissance : 1888 Décès : 1963 | Partager cette page sur Facebook : | Commentaire |
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1927
Belphégor
1931
Paris-Beguin
1932
Coeur de lilas
1932
Les croix de bois
1935
Le roman d'un jeune homme pauvre
1935
Napoléon Bonaparte
1935
Crime et châtiment
1938
J'accuse
1938
Prisons de femmes
1939
Paradis perdu
1942
Pontcarral, colonel d'empire
1943
Le corbeau
1943
Premier de cordée
1943
Le val d'enfer
1943
L'homme de Londres
1944
Le père Goriot
1946
Raboliot
1946
Le père tranquille
1946
L'affaire du collier de la reine
1947
Le village perdu
1947
Histoire de chanter
1951
Mammy
1952
La fugue de Monsieur Perle
1952
Ouvert contre X
1953
Jeunes mariés
1953
Quand tu liras cette lettre
1956
Énigmes de l'histoire : Le mystère de la...
1956
Énigmes de l'histoire : Le secret de May...
1957
Énigmes de l'histoire : La double mort d...
1957
Énigmes de l'histoire : L'énigme de Mari...
1958
La caméra e...
La Mort de M...
1958
La caméra e...
L'étrange mo...
1959
En votre âm...
Le secret de...
1959
Clarisse Fenigan
Marcel DELAÎTRE
Qui se souvient que ce vieux grognard de l’écran parut dans « Belphégor » ? Il faut dire que c’était en 1926 pour un film muet signé Henri Desfontaines. Il croisa tout de même Juliette Gréco mais en fin de parcours dans « Quand tu liras cette lettre » de Melville où il joue son grand-père.
S’il fut un fidèle interprète des mises en scène de Gaston Baty au Studio des Champs-Elysées dans les années 20, sa carrière au cinéma ne prend son essor qu’avec le parlant. Partenaire de Gabin à trois reprises en 1931 - « Cœurs joyeux », « Cœur de lilas » et « Paris Béguin » - il devient le comédien fétiche d’Abel Gance de « Napoléon Bonaparte » (1935) à « Paradis perdu » (1939) en passant par « J’accuse » (1937) ; « Le roman d’un jeune homme pauvre » (1935) est peut-être le titre qui lui permet sa plus belle composition : grand-père de Marie Bell, il arbore un look de vieux pirate barbichu au regard fou, bonnet et anneau à l’oreille ; accessoirement, il est l’un des seuls personnages intéressants de ce film désuet !
D’autres classiques sont à porter à son crédit : « Les croix de bois » (1931), « Crime et Châtiment » (1935), « Abus de confiance » (1937) pour les années 30, « Le corbeau » (1943), « Le Val d’Enfer » (1943) ou « Le père tranquille » (1946) pour les années 40. Dans « Pontcarral, colonel d’empire » (1942), il tient un second rôle important, celui d’Austerlitz, fidèle ordonnance de Pierre Blanchar. Vieille baderne galonnée, il nous fait bien rire dans une comédie de Gilles Grangier, « Les femmes sont folles » (1950) mais son apparence rude lui valut aussi quelques rôles antipathiques comme celui du père ivrogne de « Jeunes filles de Paris » (1936).
Marcel Delaître clôt sa longue carrière en participant aux dramatiques tournées en direct par la télévision des années 50 : il s’illustre valeureusement dans cinq « Enigmes de l’Histoire » et deux « Caméra explore le temps » entre 1956 et 1958 : il jouera tour à tour un vieux marin dans « Le mystère de la Mary Céleste », Lochek - dévoué serviteur de l’archiduc Rodolphe - dans « Le secret de Mayerling » ou le bras droit du gouverneur de la Bastille dans « L’homme au Masque de Fer » ; on le retrouve dans « La double mort du tsar Alexandre 1er » en brave paysan qui a recueilli le sosie du tsar et témoigne en sa faveur avant de le veiller lors de son agonie. A chaque apparition, son interprétation est remarquable de sobriété et fait regretter la brièveté des rôles qui lui furent attribués. Il fit ses adieux avec un dernier film pour le grand écran et ce sera encore un classique, « La vérité » (1960) de Clouzot : bien joué !
Jean-Paul Briant