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Alexandre Rignault en Chanoine Herrera
Alexandre Rignault et Jean Vinci
Alexandre Rignault et Leonce Corne
Alexandre Rignault et Mag Avril
Alexandre Rignault et Pierre Gallon
Jacqueline Noelle et Leonce Corne
Jane Marken et Alexandre Rignault
Jean Louis Jemma et Pierre Gallon
Luisa Da Sylva et Jacqueline Noelle
Magali Vendeuil et Pierre Gallon
Pierre Gallon en Lucien de Rubempre
Alexandre RIGNAULT Vautrin Jean VINCI Eugène de Rastignac Pierre GALLON Lucien Chardon de Rubempré Alfred ADAM Gondureau Jane MARKEN Madame Vauquer Léonce CORNE Nucingen Jacqueline NOËLLE Europe Magali DE VENDEUIL Esther Gobseck Mag AVRIL Mademoiselle Michonneau Jean-Louis JEMMA Bianchon Luisa DA SYLVA Asie Josette ARNO Victorine Renée BARELL Madame Couture Christiane DANCOURT la bonne de la pension Vauquer
Diffusé les 5, 6 et 7 décembre 1957, « Vautrin » est adapté de Balzac en trois parties par Jean Vertex : « La Pension Vauquer » adapte partiellement « Le Père Goriot » ; « La maison du chanoine » et « L’adjuration de Vautrin » sont tirés de « Splendeurs et misères des courtisanes ».
La brièveté des épisodes – de 30 à 45 minutes – ne peut donner qu’un aperçu des romans et c’est ainsi que le premier épisode, centré sur Vautrin, ne fait jamais apparaître Goriot mais introduit Lucien de Rubempré, le héros des « Illusions perdues ». L’un des problèmes de l’adaptation est justement l’obligation de proposer de longues tirades qui résument les actions qui ne sont pas montrées à l’écran. Le dialogue conserve toutefois de bonnes « punchlines » balzaciennes : « Vénus en loques, Pompadour du Père-Lachaise, vieille coquette, saloperie, je te pardonne ! » lance ainsi Vautrin à l’odieuse délatrice Michonneau.
Un autre problème vient de la distribution : Rastignac et Rubempré, qui sont censés avoir vingt ans au plus, sont joués par des acteurs – Jean Vinci et Pierre Gallon – âgés d’une bonne trentaine d’années, Rastignac paraissant de plus très antipathique, ce qui n’est pas le cas dans « Le père Goriot » ; Lucien de Rubempré sera bien mieux servi par le jeune Yves Rénier dans un célèbre feuilleton des années 60. A l’inverse, les vieux de la vieille s’en sortent mieux : Léonce Corne en Nucingen, Alfred Adam en Gondureau, Jane Marken en Maman Vauquer sont, comme toujours, de bons interprètes même si on peut regretter que le personnage de Madame Vauquer soit édulcoré : dans « Le père Goriot », c’est une femme mesquine, à la convivialité forcée, ici elle sourit et s’attendrit sur ses jeunes locataires.
Alexandre Rignault a pour une fois le rôle principal dont il se sort avec mérite, malgré la comparaison inévitable avec le Michel Simon du « Vautrin » de 1943. Le film de Pierre Billon tire mieux son épingle du jeu grâce à une production plus riche – sans toiles peintes ! – et aux spectaculaires interprétations de Louis Seigner, Lucienne Bogaert ou Line Noro.
Jean-Paul Briant, septembre 2021