Base de données de films français avec images

Années 30

1931

La chienne

1932

La tête d'un homme

1934

Liliom

1934

L'aventurier

1934

Justin de Marseille

1934

Maria Chapdelaine

1935

Crime et châtiment

1936

François 1er

1936

La terre qui meurt

1936

Les réprouvés

1937

Les filles du Rhône

1937

La femme du bout du monde

1937

Courrier sud

1937

La tragédie impériale

1938

Café de Paris

1939

La charrette fantôme

1939

L'or dans la montagne

Années 40

1940

Sérénade

1940

Campement 13

1940

Les musiciens du ciel

1941

Volpone

1942

Le Comte de Monte-Cristo

1942

Le bienfaiteur

1942

Pontcarral, colonel d'empire

1943

Le voyageur de la toussaint

1943

L'éternel retour

1943

Les mystères de Paris

1943

L'homme de Londres

1945

Le capitan

1946

Torrents

1946

Raboliot

1947

Ruy Blas

1947

Fantômas

1948

Fantômas contre Fantômas

Années 50

1950

Les joueurs

1950

Le furet

1951

Bibi Fricotin

1951

Le costaud des Batignolles

1952

Piédalu fait des miracles

1952

La fête à Henriette

1952

Brelan d'as

1952

Nous sommes tous des assassins

1953

Le retour de Don Camillo

1954

Le rouge et le noir

1954

Piédalu député

1954

Leguignon guérisseur

1956

Les aventures de Till L'Espiègle

1956

Les carottes sont cuites

1957

Pot Bouille

1957

Vautrin

1957

Les sorcières de Salem

1958

Clara et les méchants

1958

Les jeux dangereux

1959

Les yeux sans visage

1959

Le bossu

Années 60

1960

Les vieux de la vieille

1960

Le cousin de Rose

1960

Le baron de l'écluse

1961

Un coeur simple

1961

La déesse d'or

1961

La justice du corregidor

1961

Don Camillo Monseigneur

1962

Carillons sans joie

1962

Le gentleman d'Epsom

1962

L'inspecteu...
Mort sans po...

1962

Le théâtre ...
Gargantua

1963

La charrue et les étoiles

1963

L'esprit et la lettre : Jacques le Fatal...

1963

La route

1964

Le roi des montagnes

1965

Verdict : Pour le meilleur et pour le pi...

1965

Bob Morane
Le démon sol...

1965

Mon royaume pour un lapin

1966

Illusions perdues

1966

La sentinelle endormie

1967

Les quartiers de Paris : Le pont neuf

1967

L'homme aux cheveux gris

1967

Jean de la Tour miracle

1968

Thibaud (Saison 1)

1968

L'esprit et la lettre : La Beauté sur la...

1969

Café du square

1969

Le révizor

Années 70

1970

La fenêtre

1970

Une demande en mariage

1971

Quentin Durward

1971

Un mystère ...
Le colonel e...

1971

Le prussien

1971

Bouvard et Pécuchet

1971

La maison des bois

1972

Figaro-ci, Figaro-là

1972

Les évasion...
L'étrange tr...

1972

L'oeuf

1972

Pas folle la guêpe

1972

Les Boussar...
Les enfants ...

1972

Les rois maudits

1973

La porteuse de pain

1973

Un tyran sous la pluie

1973

Là-haut, les quatres saisons

1973

Coup de sang

1973

Les trois morts d'Emile Gauthier

1973

Pierre et Jean

1973

Les aventures du capitaine Luckner

1974

La sonate à Kreutzer

1974

Chéri Bibi

1974

Le fol amour de Monsieur de Mirabeau

1974

Étranger, d'où viens-tu?

1974

Lucien Leuwen

1975

La preuve par treize

1975

Il faut vivre dangereusement

1975

Les prétendants de Madame Berrou

1977

La lune papa

1977

La famille Cigale

1977

Le diable dans la boîte

1978

Caméra je : Un professeur d'américain

1978

Le temps des as

1978

nouveau
Le paradis des riches

1979

Les grandes...
Le coup d'ét...

1979

La ville des silences

1979

Par devant notaire : La saison des brume...

1979

Avoir été

Années 80

1980

Mon oncle d'Amérique

1980

La grêle

1980

Les amours ...
Les solitair...

1980

T'inquiéte pas, ça se soigne !

1980

La Peau de chagrin

1982

Y a-t-il un français dans la salle ?

1983

L'ami de Vincent

1983

Père Noël et fils

1983

Les amours ...
Les prétendus

1984

Partenaires

1985

Chateauvallon

Document sans titre

Alexandre RIGNAULT

En 1926, un comédien amateur adresse une lettre au metteur en scène le plus célèbre de l’époque : contre toute attente, Louis Jouvet reçoit ce jeune homme à la grande carcasse et l’engage pour un petit rôle dans « Le Revizor ». Jusqu’au départ du « Patron » pour l’Amérique du Sud, Alexandre Rignault fréquentera l’Athénée où il aura le privilège de participer à la création des grandes œuvres de Giraudoux : « Amphitryon 38 » (1929), « Intermezzo » (1933) ou « Ondine » (1939). Au cinéma, on le retrouve aux côtés de son mentor en joyeux drille dans une première version de « Knock » (1933) ou en capitaine vénitien déshérité par son vieux grigou de père dans « Volpone » (1940).

Gangster ou gendarme, garde-chasse ou bûcheron, lutteur ou simple costaud, on ne le voit pas vraiment en critique d’art et c’est pourtant son premier emploi à l’écran dans « La chienne » (1931) de Jean Renoir. Sa haute taille, sa carrure, sa voix rugueuse le destineront plutôt aux rôles de brute, et ce dès « La tête d’un homme » (1932) où il joue Joseph Heurtin, coupable idéal destiné à la guillotine. Chef de bande napolitain opposé à « Justin de Marseille » (1934), il se paye une baston avec Charles Boyer dans « Liliom » (1934), meurt au cours d’un duel au trident dans « Les filles du Rhône » (1937), joue un géant brutal dans « La charrette fantôme » (1939) et la version moderne du monstrueux Morholt dans « L’éternel retour » (1943). Au nombre des belles crapules que le cinéma lui proposera, on retient surtout le pleutre Caderousse, marin envieux et criminel qui dénonce Edmond Dantès et subit la vengeance du « Comte de Monte Cristo » (1942). Dans « Pontcarral, colonel d’Empire » (1942), le brave facteur qu’il incarne est en fait un mouchard. Ancien forçat défiguré au vitriol, il est maléfique à souhait en Maître d’Ecole au cœur des « Mystères de Paris » (1943) et excelle dans le rôle de Rinaldo, redoutable sbire du sinistre Concini, vaincu par « Le Capitan » (1945) au terme d’un duel enflammé. On ne voit que lui pour incarner Goulatromba, le brigand fracassant de « Ruy Blas » (1947), et, dans « Le rouge et le noir » (1954), le père violent et analphabète de Julien Sorel. Sans doute impressionnée par ce palmarès maléfique, Martine Carol s’effraie de la véracité de son jeu lors du tournage d’une scène d’agression dans « Un caprice de Caroline chérie » (1952).

Contrairement à Marcel Pérès dont il partage l’emploi, ses personnages sont assez conséquents pour que son nom apparaisse fréquemment sur l’affiche, et ce dès 1934. Dans « Fantômas » (1946), il côtoie au-dessus du titre Marcel Herrand et Simone Signoret : il faut dire qu’il joue l’inspecteur Juve, dans une version placide, bien éloignée de la frénésie ultérieure de Louis de Funès. Le succès du film amène une récidive, « Fantômas contre Fantômas » (1948), et quelques rôles de policiers débonnaires comme dans le beau film fantastique de Georges Franju, « Les yeux sans visage » (1959) ; dans « Brelan d’as » (1952), il est l’inspecteur Janvier, l’adjoint de Maigret joué ici par Michel Simon. Il s’essaie à la comédie avec « Bibi Fricotin » (1950) où on le voit en Tartazan, magicien raté doté d’une épouse rondelette et surexcitée. Colosse barbu juché sur un âne, il paraît en plein Sahara sous le nom prometteur de Ben Napoléon mais son rôle dans « Torrents » (1946) est d’une brièveté regrettable. Sur son versant sympathique, il peut incarner Gouget, le forgeron qui tombe amoureux de Gervaise dans « L’assommoir » (1933), Razoumikhine, l’ami fidèle de Raskolnikov dans « Crime et Châtiment » (1935), et sutout le tonitruant Henri VIII de « François 1^er » (1937) qui découvre, grâce au Petit Larousse de Fernandel, qu’il aura « Six femmes ! Trois Catherine » !

Misanthrope taciturne entouré d’animaux empaillés dans « Le furet » (1949), Alexandre Rignault sut tisser des liens fidèles avec certains partenaires et cinéastes. Chez Duvivier, on le retrouve en bon papa à l’affiche de « La fête à Henriette » (1952), en concierge obséquieux de « Pot-Bouille » (1957) ou en entraîneur de boxe dans « Boulevard » (1960), sans parler d’une nouvelle prestation auprès de Fernandel dans « Le retour de Don Camillo » (1952). Alors que sa présence au cinéma se raréfie – il paraît en bûcheron dans « La route joyeuse » (1957) de Gene Kelly et en aubergiste dans « Le bossu » (1959) - Jean Gabin - son rival dans le cœur de Madeleine Renaud à l’époque de « Maria Chapdelaine » (1934) – se souvient de son solide partenaire et c’est ainsi qu’on l’aperçoit dans « Le Baron de l’Ecluse » (1959), « Les vieux de la vieille » (1960) ou « Le gentleman d’Epsom » (1962).

Fort d’une carrière de 120 films en trente ans, Alexandre Rignault n’en tournera plus qu’une quinzaine dans les vingt dernières années de sa vie. Quelques perles dans cette fin de parcours, et en tout premier lieu « La sentinelle endormie » (1965), savoureux film de Noël-Noël et Jean Dréville, « Les guichets du Louvre » (1974) de Mitrani et le chef d’œuvre d’Alain Resnais, « Mon oncle d’Amérique » (1980), où il joue un grand-père bonhomme. Il fait même la rencontre inattendue de Godard en 1972 et joue un vieil oncle égrillard dans le décapant « Y a-t-il un français dans la salle ? » (1982) de Mocky. A la télévision où il incarne le bon géant Grandgousier, père de « Gargantua » (1962), on repère sa présence rugueuse et familière dans « La maison des bois » (1971) de Pialat, « Lucien Leuwen » (1972) d’Autant-Lara ou « Les rois maudits » (1972) de Claude Barma ; père de Beaumarchais ou compagnon de « Molière pour rire et pour pleurer », il avait eu la joie de jouer en 1957 le rôle éponyme de « Vautrin », dramatique inspirée de Balzac où, s’il ne fait pas oublier Michel Simon, on peut dire qu’il ne démérite jamais, compliment qui vaut pour l’ensemble de sa carrière.

Jean-Paul Briant

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