Toutes les images sont cliquables pour les obtenir en plus grand.
Janine Crispin et Pierre Magnier
Jean Servais et Janine Crispin
Jean Servais et Princesse Khandou
Pierre Mingand et Janine Crispin
Pierre Mingand et Jean Servais
Raymond Cordy et Alexandre Rignault
Jean SERVAIS Prieur Janine CRISPIN Gloriette Pierre MINGAND Lieutenant d'Armençon Alexandre RIGNAULT Faggianelli Raymond CORDY Badar Gina MANÈS la chanteuse Pierre MAGNIER le commandant Edmond POUSSARD le copain de Prieur et Faggianelli Princesse KHANDOU Fatima Gaston MODOT Bianchi, le patron du café Nino PAVESE le sergent Franck MAURICE un légionnaire François VIGUIER le syrien Georges TEROF un colon Yvonne CLAUDIE la girl
Les trois premiers films de Jacques Séverac - « L’âme du bled » (1929), « Sirocco » (1930) et « Razzia » (1932) - avaient déjà pour décor le désert marocain. Avec « Les réprouvés », on retrouve le même cadre et le contexte traditionnel à l’époque de l’empire colonial menacé par les guérillas. Le film est adapté, nous dit le générique, du « célèbre roman d’André Armandy couronné par l’Académie Française » : le moins que l’on puisse dire est que ce fameux roman est aujourd’hui enseveli dans les sables du Sahara !
L’intrigue met en scène un jeune homme de bonne famille (Pierre Mingand) qui, pour échapper à la ruine, s’est engagé dans la légion étrangère. Nommé lieutenant, il doit tenir un fortin perdu dans le désert avec sous ses ordres les têtes brûlées du bataillon (Jean Servais et Alexandre Rignault en premier lieu). Gloriette (Janine Crispin), chanteuse à Paris et petite amie du lieutenant, est bien décidée à le retrouver : bravant toutes les interdictions, elle débarque à dos de chameau dans le fortin isolé… Peut-être venait-elle de voir Marlene Dietrich dans « Morocco » ?
L’argument fait aujourd’hui sourire et la réalisation n’est signée ni Sternberg ni Duvivier puisqu’on pense aussi à « La Bandera ». Jean Servais et Alexandre Rignault sont nettement plus convaincants que Pierre Mingand et l’on remarque un comédien totalement oublié, Edmond Poussard, dans un personnage gouailleur proche de ceux d’Aimos. On s’apitoie sur Gina Manès, qui tenait encore le premier rôle au début du parlant, mais écope ici d’un rôle sacrifié de chanteuse triste qui ne vaut pas Fréhel dans « Pépé le Moko » !
Pour des raisons qui nous échappent, Raymond Cordy devient au milieu du film inséparable du trio de copains –Servais, Rignault, Poussard – alors qu’on ne l’avait pas remarqué jusque là. Lorsqu’il fait la danse du ventre sur l’air de « Travadja la moukère », on se dit qu’il aurait aussi bien fait de ne pas débarquer en cours de tournage !
Jean-Paul Briant, avril 2024