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assia noris et marguerite ducouret
guillaume de sax et gabrielle dorziat
jean desailly et alexandre rignault
jean desailly et gabrielle dorziat
louis seigner et jean desailly
marie helene daste et hubert prelier
serge reggiani et gabrielle dorziat
serge reggiani et jean desailly
simone valere et jean desailly
Jean DESAILLY Gilles Mauvoisin Assia NORIS Colette Mauvoisin Gabrielle DORZIAT Géraldine Eloi Jules BERRY Plantel Guillaume de SAX Babin Alexandre RIGNAULT Rinquet Louis SEIGNER Maitre Hervineau Simone VALERE Alice Lepart Serge REGGIANI Bob Eloi Roger KARL Penoux Rataud Mona DOL Jaja Marguerite DUCOURET Mme Rinquet Hubert PRELIER Docteur Sauvaget Jacques CASTELOT Jean Plantel Martial REBE Lepart Marcel DUHAMEL le juge d'instruction Marie-Hélène DASTE Mme Sauvaget Eugene YVERNES le capitaine du navire Gabrielle FONTAN l'aubergiste Paul FRANKEUR le mecanicien Albert REMY un ivrogne Guy DECOMBLE Robert Jean DAURAND un marin Leon LARIVE le restaurateur Rene BLANCARD le directeur du theatre Simone SIGNORET une amie d'Alice
LE VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT, c'est Gilles Mauvoisin qui revient à La Rochelle après la mort de ses parents, un couple d'artistes de music-hall renié par une famille de notables bien pensants. Gilles est l'héritier de son oncle Octave, ce qui suscite inquiétudes et convoitise. En effet, Octave Mauvoisin dirigeait le Syndicat qui semble régner sur la ville. Dans son coffre-fort, dont nul ne connaît la combinaison, il détenait des documents compromettants pour les notables passés sous sa coupe : l'armateur Plantel, le notaire Maître Hervineau, l'entrepreneur Babin ainsi que Gérardine Eloi, la tante de Gilles. Colette, l'épouse du défunt, est rejetée par le Syndicat car elle n'était qu'une ouvreuse de cinéma avant son riche mariage et qu'elle est la maîtresse du docteur Sauvaget. Gilles, installé dans la demeure de son oncle, s'attache à Colette. La mort de la femme neurasthénique du docteur Sauvaget fait peser de forts soupçons sur son époux ainsi que sur Colette qui est même accusée par la presse à la solde du Syndicat d'avoir empoisonné son mari. Gilles va essayer de découvrir la vérité...
Adapté par Marcel Aymé d'un roman de Georges Simenon, le film est la troisième réalisation de Louis Daquin qui a su rendre l'atmosphère trouble et brumeuse de la ville en novembre. Selon Jacques Siclier dans TELERAMA, "il y a là un réalisme qui n'est pas loin de celui du "Corbeau" de Clouzot, une approche attachante du mystère de certains comportements, un trouble allant au-delà des apparences et la critique acérée d'un syndicat bourgeois".
L'interprétation est remarquable : Jean Desailly, qui tient son premier rôle au cinéma, est touchant et son jeu sensible n'a pas vieilli ; c'est sur le tournage de ce film qu'il rencontra son étenelle compagne, Simone Valère, interprète ici d'une petite provinciale assez sotte et désireuse de se faire épouser par un riche héritier ; Serge Reggiani, après trois apparitions à la fin des années 30, y fait aussi ses vrais débuts, dans un rôle de jeune crapule qui annonce son interprétation de collabo dans "Les portes de la nuit" ; l'actrice italienne Assia Noris joue Colette, l'épouse malheureuse du riche Mauvoisin. Bien sûr, ce sont les interprètes des notables corrompus qui brillent plus particulièrement, à commencer par Jules Berry, cynique et volubile, et Gabrielle Dorziat, impériale en mère prête à tout pour assurer l'avenir de ses enfants ; Louis Seigner est un notaire onctueux et retors ; Roger Karl est un patron de presse prêt à publier les pires infamies pour discréditer les ennemis du Syndicat ; moins célèbre, Guillaume de Sax est très bon en propriétaire d'une entreprise de transports, lui aussi impliqué dans les magouilles du Syndicat mais décidé à se racheter en aidant Gilles dans sa quête.
Petit plaisir supplémentaire, on aperçoit quelques secondes Simone Signoret dans une de ses toutes premières apparitions : elle n'a pas de texte mais paraît dans deux courtes séquences avec Simone Valère et Jacques Castelot.
Jean-Paul Briant, janvier 2020