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Armand Lurville et Maurice Escande
Gabrielle Robinne et Claude Genia
Huguette Duflos et Pierre Renoir
Huguette Duflos joue Marie de Medicis
Jean Tissier et Sophie Desmarets
Lise Delamare et Georges Marny
Lucas Gridoux et Lise Delamare
Lucas Gridoux et Sophie Desmarets
Pierre Renoir et Armand Lurville
Robert Manuel et Sophie Desmarets
Sophie Desmarets et Alexandre Rignault
Sophie Desmarets et Jean Tissier
Sylvettte Sauge et Alexandre Rignault
Jean PAQUI Adhémar de Capestang Aimé CLARIOND Concino Concini Claude GENIA Giselle d'Angoulême Lise DELAMARE Léonora Galigaï Pierre RENOIR Duc d'Angoulême Sophie DESMARETS Marion Delorme Jean TISSIER Cogolin Huguette DUFLOS Marie de Médicis Alexandre RIGNAULT Rinaldo Serge EMRICH Louis XIII Robert MANUEL Hercule de Nels Lucas GRIDOUX Samuel Maurice ESCANDE Prince de Condé Georges MARNY Richelieu Marcel CARPENTIER Gros-Guillaume Armand LURVILLE Zaphora, père d'Hercule de Nels Gabrielle ROBINNE la mère supérieure Alfred PASQUALI le partenaire de Gros-Guillaume Pierre MAGNIER le médecin du roi Maurice SCHUTZ De Souvre, le vieux conseiller Philippe OLIVE le gouverneur de la Bastille Edmond BEAUCHAMP le procureur du roy Françoise MOOR Anne d'Autriche Paul FAIVRE l'aubergiste Geneviève MOREL la servante d'auberge Philippe LEMAIRE
LE CAPITAN, tourné en 1945, est un film de Robert VERNAY tiré du roman de Michel ZEVACO paru en 1906. Bernard Zimmer écrivit les dialogues comme il l'avait fait l'année précédente pour "Le père Goriot" du même Robert Vernay. Le film comporte deux époques de 85 minutes chacune : "Flamberge au vent" et "Le chevalier du Roy".
Bordeaux 1615 : le jeune Louis XIII épouse Anne d'Autriche. Sa mère, Marie de Médicis, est régente mais les véritables maîtres du royaume sont ses favoris, Concino Concini et Léonora Galigaï. Menée par le prince de Condé et le duc d'Angoulême, une partie de la noblesse prépare un coup d'état afin de mettre un terme à la tyrannie des Concini. Adhémar de Capestang, jeune gentilhomme provincial, se retrouve mêlé malgré lui au complot : amoureux de la belle Giselle d'Angoulême, il l'a sauvée d'une tentative d'enlèvement et l'a suivie jusqu'au repaire des conjurés. Pris pour un traître par Giselle, il refuse pourtant l'offre de Léonora Galigaï qui lui propose d'espionner le duc d'Angoulême. Rinaldo, le sbire de Concini, a pour mission de tuer Capestang - surnommé le Capitan - mais l'amitié du jeune roi le sauve. Léonora Galigaï demande à l'astrologue Samuel de lui confectionner un poison qui la débarrassera de Louis XIII et permettra à Concini de s'installer sur le trône : le Capitan voit Léonora verser le poison et prévient à temps le roi. Toutefois, le couple Concini retourne la situation avec l'appui de la régente : le duc d'Angoulême est embastillé et sa fille Giselle recherchée pour complicité d'empoisonnement. Epaulé par ses amis Marion Delorme et Cogolin, le Capitan se cache sous le masque de Matamore dans la troupe de Gros-Guillaume. Lorsqu'il parvient à faire sortir Angoulême de la Bastille, il a définitivement conquis l'amour de Giselle. Reste à débarrasser le royaume des Concini et restaurer le pouvoir de Louis XIII...
Agé de 24 ans au moment du tournage, Jean Pâqui est parfaitement à l'aise lors des nombreuses cascades voulues par le rôle : n'oublions que trois ans plus tard, il obtiendra une médaille de bronze en équitation aux Jeux Olympiques de Londres, ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre sa carrière au cinéma jusqu'en 1958. Le début du film est très amusant puisque le mariage de Louis XIII est commenté en voix off comme s'il s'agissait d'une cérémonie princière contemporaine. Jean Tissier dans le rôle de Cogolin et Sophie Desmarets en Marion Delorme ne sont pas étrangers à l'humour de nombreuses scènes. Les allusions à l'histoire récente ne manquent pas : ainsi, à la fin de la première partie, lorsque l'on croit que le jeune roi est mort, les sbires de Concini le saluent comme l'auraient fait les fascistes italiens en criant : "Viva il Duce della Francia !" A noter la présence au nombre des figurants de Philippe Lemaire - impossible à repérer - et, selon certaines filmographies, de Danièle Delorme (mais ne s'agit-il pas d'une confusion avec le personnage de Marion Delorme qui a d'ailleurs inspiré son pseudonyme à la jeune comédienne ?).
Les critiques de l'époque furent dans l'ensemble positives ; ainsi celle de Georges Sadoul dans "Les Lettres Françaises" : "Vivent les films commerciaux quand ils ont l'entrain, la verve et la qualité du Capitan !" On ne pourra pas en dire autant du remake en couleurs tourné par André Hunebelle en 1960. Jean Marais (âgé alors de 47 ans !) succède à Jean Pâqui et Bourvil à Jean Tissier, le personnage de Cogolin devenant beaucoup plus important. Deux comédiens de la première version se retrouvent au générique : Edmond Beauchamp dans des rôles mineurs et Lise Delamare qui passe du rôle essentiel de Léonora Galigaï - elle y est prodigieuse - à celui, moins intéressant, de Marie de Médicis. Si le film d'André Hunebelle est le plus connu, c'est la version de Robert Vernay qui s'avère la plus fidèle à l'esprit de Michel Zévaco, surpassant d'avance également les plates adaptations de la saga de "Pardaillan" par Bernard Borderie dans les années 60.
Jean-Paul Briant, juillet 2018