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  •  Aimé Clariond  

      Naissance : 1894   Décès : 1960   Partager cette page sur Facebook :
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    Sans famille

    Fantômas contre Fantômas

    Le petit chose
    Sociétaire de la Comédie Française. Grand excentrique à partir des années 30.Cynique, hautain, concupiscent ,tel est son office . Directeur inquiétant des Disparus de Saint Agil, incarnation de Fouché pour Madame sans gêne, face à Arletty , de Concini dans Le Capitan, de Villefort du Comte de Monte-Christo, adversaire privilégié de Raimu ( Monsieur La Souris, Le Colonel Chabert, L’homme au Chapeau rond).

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    Aimé CLARIOND

     Issu d’une lignée de comédiens itinérants, il paraît sur scène à deux ans dans le rôle d’Aurore de Nevers ! Recalé trois fois à l’entrée du Conservatoire, ceci ne l’empêche pas d’être engagé à l’Odéon en 1921 puis en 1936 à la Comédie Française dont il deviendra le 398e sociétaire. Chérissant le théâtre, il y mène une carrière de grande classe, alignant les rôles prestigieux comme celui d’Alceste en 1936, Arnolphe dans « L’école des Femmes » en 1942, Don Salluste dans « Ruy Blas » en 1944 ou Othello en 1950, sans parler de l’aventure enthousiasmante du « Soulier de Satin » mis en scène par Jean-Louis Barrault en 1943. La création des « Mal-Aimés » (1945) de François Mauriac comblera ses attentes, contrairement au cinéma dont il disait qu’il avait l’avantage « d’assurer la matérielle ».  

    Comédie-Française oblige, les adaptations littéraires seront très tôt sa tasse de thé : il débute à l’écran dans « Les Frères Karamazoff » (1931). Suivront un célèbre Feydeau, « Occupe-toi d’Amélie » (1932), puis « Le Petit Chose » (1938), « La duchesse de Langeais » (1941) ou « Les affaires sont les affaires » (1942). Il est un excellent Procureur de Villefort, signant sans état d’âme l’incarcération au Château d’If d’Edmond Dantès et finalement anéanti par la vengeance du « Comte de Monte Cristo » (1942). Il n’hésitera jamais à se montrer antipathique au possible, plein de morgue prétentieuse dès « Crime et Châtiment » (1934) ou « Sans famille » (1934). Un de ses personnages les plus célèbres aujourd’hui, le bienveillant principal du collège dans « Les disparus de Saint-Agil » (1938), cache le chef d’une bande de faux-monnayeurs. « La vie de plaisir » (1943) en fait un aristocrate méprisant un futur gendre roturier tout en n’hésitant pas à lui vendre sa fille pour se renflouer. Il se rattrape dans « Le voile bleu » (1942) en juge bienveillant, attentif aux mille et un chagrins de Gaby Morlay.  

     Il représente l’aristocratie dans « La Marseillaise » (1937) de Jean Renoir, un second rôle qui sera sa légion d’honneur dans un début de carrière cinématographique décevant malgré un premier rôle dans l’adaptation de « La belle de nuit » (1934), film très coté à l’époque. Les années 40, où il se dépense sans compter, inversent la tendance. Au sommet de son art, il affronte Raimu à trois reprises pour de mémorables duels d’acteurs : « Monsieur La Souris » (1942) le soupçonne d’avoir assassiné son frère ; « Le Colonel Chabert » (1943) compte sur lui pour défendre sa cause auprès de son épouse ; mais c’est dans « L’homme au chapeau rond » (1946) qu’il fait jeu égal avec le grand Jules : son air halluciné et ses cheveux blancs lui confèrent une aura fantomatique très impressionnante. La même année, il joue de nouveau les séducteurs dans « Le Café du Cadran » (1946) dont la jolie patronne se laisse prendre à son numéro de violoniste sentimental. 

     Lorsque Clariond claironne, il peut irriter tant et si bien que Charles Vanel, lassé de ses effets de manche, plaide lui-même la cause de son fils dans « Les Roquevillard » (1943). A l’inverse, dans un autre film de Jean Dréville, « Les affaires sont les affaires » (1942), c’est Clariond qui nous émeut en marquis ruiné soumis au bon vouloir du terrible Isidore Lechat. Son phrasé théâtral et son maintien aristocratique le destinent aux éminences – comme l’évêque royaliste du « Baron Fantôme » (1942) – ou aux personnages historiques. Le fin Machiavel de « Lucrèce Borgia » (1935) déteint sur les ministres retors de « Katia » (1938) ou « De Mayerling à Sarajevo » (1940) sans parler du Fouché de « Madame Sans-Gêne » (1941) ou du Richelieu de « Monsieur Vincent » (1947). Embrigadé d’office dans les fresques de Guitry, il sera Joseph Bonaparte dans « Le destin fabuleux de Désirée Clary » (1942), Rivarol dans « Si Versailles m’était conté » (1953), Corvisart, médecin de « Napoléon » (1954), puis Beaumarchais dans « Si Paris nous était conté » (1955). Son prénom le destinait à camper le Bien-Aimé, un Louis XV vieillissant, au début de « Marie-Antoinette » (1956). C’est probablement le favori de Marie de Médicis, l’infâme Concini, dans « Le Capitan » (1945), qui nous laisse les meilleurs souvenirs : avec son âme damnée, jouée par Lise Delamare, ils forment un tandem de monstres, plus vils l’un que l’autre, l’accent italien en prime pour un Clariond très en forme. « Les aventures de Casanova », tourné l’année suivante, lui donne peu ou prou le même emploi, cette fois en infâme grand seigneur espagnol.

     Jean Devaivre qui apprécie son « acuité de jeu remarquables » lui propose après-guerre le rôle du Marquis de Siblas, le seul à défendre Paul-Louis Courier dans « La ferme des sept péchés » (1948), un film où il porte toujours beau comme, le monocle vissé à l’œil droit, dans « Monsieur Grégoire s’évade » (1946). Ceci ne l’empêche pas de diriger en sous-main une bande de malfrats car, à cette époque, il s’encanaille plus souvent qu’à son tour, fréquentant, pistolet au poing, le « 56, rue Pigalle » (1948) ou la «  Rue des Saussaies » (1950). « Derrière la façade » (1939), le démon de midi le tentait déjà ; dix ans plus tard, dans « L’épave » (1949), il couve, l’œil concupiscent, la petite Françoise Arnoul qu’il propulse sur la scène d’un boui-boui. « Fantômas contre Fantômas » (1948) lui réserve un personnage ahurissant de chirurgien criminel fabriquant des zombies pour le génie du Mal ! On ne peut pas dire que ses derniers rôles ajoutent à sa gloire mais on savoure sa participation à deux Gabin des années 50, « Voici le temps des assassins » (1955), un grand Duvivier où il cumule les maîtresses, de préférence jeunes et sottes, puis « Les grandes familles » (1958) dont il fait nécessairement partie.

     Toujours sensible aux charmes féminins, il lorgne Martine Carol alias « Nathalie » (1958), film où il porte le nom remarquable de Comte Auguste Claude Superbe de Lancy. Son âme donjuanesque dut se réjouir que le dernier titre de sa filmographie s’appelle « Une fille pour l’été » (1959). 

    Jean-Paul Briant

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