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Distribution :
Si les fiches que je réalise pour BDFF pèchent parfois par leur non-exhaustivité côté distribution, c'est que je n’ai pu réunir le nom de tous les acteurs, faute de preuves.
En effet, la passion du cinéma qui m’anime ne m’assure pas toujours les moyens d’investigations suffisants, aussi certaines fiches pourront-elles sembler bien incomplètes aux cinéphiles qui les consulteront. Elles ont cependant le mérite de se baser sur des éléments dûment vérifiés.
Images du film :
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Document sans nom
Jacques DUMESNIL Paul-Louis Courier Claude GÉNIA Herminie Courier Pierre RENOIR le procureur du Roi Pierre PALAU le juge d'instruction Alfred ADAM Symphorien Dubois Aimé CLARIOND Marquis de Siblas Georges GREY Pierre Dubois Jacques DUFILHO François, l'innocent Héléna MANSON La Michèle, épouse Frémont Arthur DEVÈRE Frémont, le garde-chasse Jean VILAR l'homme au chapeau gris René GÉNIN le maire d'Azay Marcel PÉRÈS Coupeau Georges BEVER le maire de Luynes Albert MALBERT un paysan Julien MAFFRE un paysan HARRY-MAX
Document sans nom
Sur le tournage de "La dame d'onze heures" en 1947, Jean Devaivre se voit confier le scénario de "La ferme des sept péchés", écrit par Janine Grégoire et René Méjean, deux universitaires fascinés par le personnage de Paul-Louis Courier, fameux pamphlétaire mystérieusement assassiné au début du XIXe siècle. Immédiatement séduit par le sujet, Devaivre entreprend avec ses deux scénaristes un long travail de recherche à la Bibliothèque Nationale.
Le début du film est original : le générique est supprimé et tour à tour apparaissent les principaux personnages qui s'adressent au public et donnent leur sentiment sur Courier, homme avare et égoïste ou, au contraire, un défenseur des libertés. Le dernier à paraître est Paul-Louis Courier lui-même qui se retourne vers le spectateur et lui lance : "Ne dites pas un mot de tout cela dans vos familles : ce ne sont pas des contes à faire devant les enfants !" L'action démarre aussitôt lorsque l'on entend le coup de feu fatal. Deux ans avant "Rashomon" de Kurosawa, le scénario va proposer sept témoignages contradictoires sur les circonstances qui ont entraîné la mort de Courier.
Charles Boyer, qui semble bien convenir au rôle, doit être recalé : trop cher ! Intéressé, Louis Jouvet doit décliner la proposition. Moins prestigieux, Jacques Dumesnil trouve ici son plus beau rôle à l'écran. De même, Claude Génia remplace Maria Casarès dans le rôle de l’épouse volage. Devaivre recrute de nouveau Pierre Renoir qui jouait déjà dans "La dame d'onze heures" comme Marcel Pérès et Arthur Devère, sans parler de Palau, une vieille connaissance qui lui devait son meilleur rôle puisque c'est Jean Devaivre qui avait suggéré son nom à Maurice Tourneur pour le rôle du diable en chapeau melon dans "La main du diable". Autre solide second rôle, Alfred Adam sera Symphorien, le valet unijambiste qui déteste son maître comme le fait aussi la Michel, fielleuse servante campée par l'austère Héléna Manson. Aimé Clariond, dont Devaivre admire "l'élégance, l'acuité de jeu remarquables", sera le Marquis de Siblas, seul ou presque à défendre la mémoire de Courier. Quant au mystérieux "homme en gris", il sera joué par Jean Vilar dont l'intensité fascine le cinéaste. La plupart des comédiens accepte de travailler en participation. Jacques Dufilho trouve ici son premier rôle marquant, celui de François, l'innocent : son interprétation fut très remarquée, en particulier lors d'une cascade impressionnante qui le voit suspendu au cheval d’Herminie, le temps de la folle chevauchée finale ; le tournage de cette scène sera très éprouvant pour le comédien qui, "pendant les deux jours qui ont suivi cette séquence, ne put plus remuer les bras".
Une fois terminé, le film reste en boîte pendant près d'un an... Les distributeurs refusent le titre original - "Assassinat par souscription" - qui pouvait se lire, selon eux, comme une incitation au meurtre ! Les premiers commentaires sont pourtant élogieux : "Il est parfait votre film mais vous aurez du mal : vous avez cinquante ans d'avance !" Présenté au Festival de Locarno, le film obtient le Voile d'or du Grand Prix pour "ses qualités d'évocation historique, d'expression poétique" et sa "valeur symbolique". Finalement la sortie eut lieu en plein été et le film ne rencontra pas le public.
En 1958, la fameuse série "la caméra explore le temps" proposait "L'étrange mort de Paul-Louis Courier", une dramatique signée Stellio Lorenzi qui retrouvait peu ou prou les conclusions du film de Devaivre ; la thèse de l'assassinat politique était évoquée mais le mystère de l'assassinat de Courier demeurait entier. Moins dynamique, la fiction télévisée apportait une preuve supplémentaire, s'il en était besoin, de l'inventivité et du talent de Jean Devaivre. Comme il l’explique dans ses passionnants souvenirs parus en 2002 sous le titre « Action ! », de tous ses films, c'est celui qu'il préférait ; pourtant, "La ferme des sept péchés" reste encore une œuvre méconnue.
Jean-Paul Briant, novembre 2020
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dumesnil avec claude genia et georges grey
Jacques DUMESNIL Paul-Louis Courier Claude GÉNIA Herminie Courier Pierre RENOIR le procureur du Roi Pierre PALAU le juge d'instruction Alfred ADAM Symphorien Dubois Aimé CLARIOND Marquis de Siblas Georges GREY Pierre Dubois Jacques DUFILHO François, l'innocent Héléna MANSON La Michèle, épouse Frémont Arthur DEVÈRE Frémont, le garde-chasse Jean VILAR l'homme au chapeau gris René GÉNIN le maire d'Azay Marcel PÉRÈS Coupeau Georges BEVER le maire de Luynes Albert MALBERT un paysan Julien MAFFRE un paysan HARRY-MAX
Sur le tournage de "La dame d'onze heures" en 1947, Jean Devaivre se voit confier le scénario de "La ferme des sept péchés", écrit par Janine Grégoire et René Méjean, deux universitaires fascinés par le personnage de Paul-Louis Courier, fameux pamphlétaire mystérieusement assassiné au début du XIXe siècle. Immédiatement séduit par le sujet, Devaivre entreprend avec ses deux scénaristes un long travail de recherche à la Bibliothèque Nationale.
Le début du film est original : le générique est supprimé et tour à tour apparaissent les principaux personnages qui s'adressent au public et donnent leur sentiment sur Courier, homme avare et égoïste ou, au contraire, un défenseur des libertés. Le dernier à paraître est Paul-Louis Courier lui-même qui se retourne vers le spectateur et lui lance : "Ne dites pas un mot de tout cela dans vos familles : ce ne sont pas des contes à faire devant les enfants !" L'action démarre aussitôt lorsque l'on entend le coup de feu fatal. Deux ans avant "Rashomon" de Kurosawa, le scénario va proposer sept témoignages contradictoires sur les circonstances qui ont entraîné la mort de Courier.
Charles Boyer, qui semble bien convenir au rôle, doit être recalé : trop cher ! Intéressé, Louis Jouvet doit décliner la proposition. Moins prestigieux, Jacques Dumesnil trouve ici son plus beau rôle à l'écran. De même, Claude Génia remplace Maria Casarès dans le rôle de l’épouse volage. Devaivre recrute de nouveau Pierre Renoir qui jouait déjà dans "La dame d'onze heures" comme Marcel Pérès et Arthur Devère, sans parler de Palau, une vieille connaissance qui lui devait son meilleur rôle puisque c'est Jean Devaivre qui avait suggéré son nom à Maurice Tourneur pour le rôle du diable en chapeau melon dans "La main du diable". Autre solide second rôle, Alfred Adam sera Symphorien, le valet unijambiste qui déteste son maître comme le fait aussi la Michel, fielleuse servante campée par l'austère Héléna Manson. Aimé Clariond, dont Devaivre admire "l'élégance, l'acuité de jeu remarquables", sera le Marquis de Siblas, seul ou presque à défendre la mémoire de Courier. Quant au mystérieux "homme en gris", il sera joué par Jean Vilar dont l'intensité fascine le cinéaste. La plupart des comédiens accepte de travailler en participation. Jacques Dufilho trouve ici son premier rôle marquant, celui de François, l'innocent : son interprétation fut très remarquée, en particulier lors d'une cascade impressionnante qui le voit suspendu au cheval d’Herminie, le temps de la folle chevauchée finale ; le tournage de cette scène sera très éprouvant pour le comédien qui, "pendant les deux jours qui ont suivi cette séquence, ne put plus remuer les bras".
Une fois terminé, le film reste en boîte pendant près d'un an... Les distributeurs refusent le titre original - "Assassinat par souscription" - qui pouvait se lire, selon eux, comme une incitation au meurtre ! Les premiers commentaires sont pourtant élogieux : "Il est parfait votre film mais vous aurez du mal : vous avez cinquante ans d'avance !" Présenté au Festival de Locarno, le film obtient le Voile d'or du Grand Prix pour "ses qualités d'évocation historique, d'expression poétique" et sa "valeur symbolique". Finalement la sortie eut lieu en plein été et le film ne rencontra pas le public.
En 1958, la fameuse série "la caméra explore le temps" proposait "L'étrange mort de Paul-Louis Courier", une dramatique signée Stellio Lorenzi qui retrouvait peu ou prou les conclusions du film de Devaivre ; la thèse de l'assassinat politique était évoquée mais le mystère de l'assassinat de Courier demeurait entier. Moins dynamique, la fiction télévisée apportait une preuve supplémentaire, s'il en était besoin, de l'inventivité et du talent de Jean Devaivre. Comme il l’explique dans ses passionnants souvenirs parus en 2002 sous le titre « Action ! », de tous ses films, c'est celui qu'il préférait ; pourtant, "La ferme des sept péchés" reste encore une œuvre méconnue.
Jean-Paul Briant, novembre 2020
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