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Albert Michel et Pierre Magnier
Albert Prejean et Claude Genia
Albert Prejean et Yves Deniaud
Claude Genia et Albert Prejean
Jean Servais et Albert Prejean
Jean Servais et Helene Constant
Louis Sainteve et Albert Prejean
Maurice Escande et Aime Clariond
Noel Roquevert et Albert Prejean
Yves Deniaud et Albert Prejean
Albert PRÉJEAN Albert Maulette Claude GÉNIA Hélène de Lormel Aimé CLARIOND Monsieur de Lormel Jean SERVAIS Roland de La Chaume Maurice ESCANDE Roger de Boieldieu Jean PÂQUI François de Lormel Roger KARL Maître de Merly, avocat d'Hélène Yves DENIAUD Gaston, valet de chambre d'Albert Yolande LAFFON Gabrielle de Lormel Noël ROQUEVERT Maître Marion, avocat d'Albert Hélène CONSTANT Denise de La Chaume Claude NOLLIER Aline Pierre MAGNIER l'oncle évêque Marcel CARPENTIER Gasparini Paul DELAUZAC l'antiquaire Louis VONELLY le général Gustave GALLET un actionnaire Léon WALTHER Célestin, valet des de Lormel Julienne PAROLI Madame de Merly Louis SAINTÈVE le tailleur Albert MICHEL un ecclésiastique Marguerite de MORLAYE une dame Roger VINCENT un invité
« La vie de plaisir » a joué de malchance : tourné à l’automne 43, il sort en mai 44 et, bien que produit par la Continental, déchaîne la colère des critiques collabos, certains allant jusqu’à parler d’« une entreprise de démolition de la famille et de la société française ». Dans le même temps, la Résistance dénonce « une volonté systématique de salir et de diminuer la France. » Comme « Le Corbeau » et « Les inconnus dans la maison », le film sera interdit à la Libération et, en le revoyant aujourd’hui, on peut se demander pourquoi…
Dès 1941, Charles Spaak eut l’idée du scénario : « Raconter un divorce au cours duquel l’homme et la femme apprendraient l’un sur l’autre des choses de leur vie intime qu’ils s’étaient cachées et qui font qu’au moment où le tribunal rendait la sentence de divorce, eux avaient acquis la certitude qu’ils s’aimaient. » La construction du film est intéressante avec les éclairages successifs des deux avocats, ce qui rappelle l’excellent « Marie-Martine », précédent film d’Albert Valentin.
Albert Préjean est très à l’aise en patron de « la vie de plaisir », la boîte de nuit à la mode à laquelle il doit renoncer pour épouser une jeune aristocrate interprétée par Claude Génia dans son premier rôle important. Aimé Clariond et Maurice Escande – tous deux « de la Comédie Française » - représentent parfaitement l’aristocratie hypocrite et méprisante et Jean Servais complète le tableau dans un rôle antipathique. Tout ce beau monde est à son meilleur dans quelques scènes caustiques dont celle où le jeune Jean Pâqui exprime avec sincérité, devant le tribunal familial, son amour pour l’une des danseuses de « La Vie de Plaisir » : « J’espérais de vous, Monseigneur, une bénédiction pour ma femme et mon enfant. Je m’en passerai puisque c’est aux chiens que vous l’avez réservée ! » lance-t-il à son oncle évêque qui vient de bénir la meute au matin d’une chasse à courre. La Centrale Catholique ne goûta guère cette scène et attribua au film la mention « A rejeter » ! Au rayon des seconds rôles, on remarque Noël Roquevert en avocat ironique et Yves Deniaud, maître d’hôtel de « la vie de plaisir » qui se désole de voir son patron singer les nobles décadents.
Injustement sanctionné à la Libération, Albert Valentin ne pourra diriger de nouveaux films avant 1948, année où s’achève sur deux titres mineurs sa carrière de réalisateur ; toutefois il revint avec succès à son métier de scénariste qu’il exercera pendant vingt ans encore au service de Jean Grémillon, Christian-Jaque ou Henri Decoin.
Jean-Paul Briant, Juillet 2023