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  • Yves Deniaud

    Naissance : 1901
    Décès : 1959
     
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    Yves Deniaud
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    Yves DENIAUD

    De camelot à comédien, il n’y a qu’un pas, allègrement franchi par Yves Deniaud, fort du soutien de Jacques Prévert et des membres actifs du Groupe Octobre où il côtoie Fabien Loris avec qui il s’associe pour un duo de comiques barbichus au cabaret à la fin des années 30. L’ami Prévert préside à ses débuts à l’écran puisqu’on l’aperçoit en ouvrier imprimeur dans « Le crime de Monsieur Lange » (1935) de Renoir et en policier moustachu dans « Drôle de drame » (1937) de Carné ; plus tard, on le retrouve en garçon de café ensommeillé pour « Adieu Léonard » (1943) de Pierre Prévert ou prêtant sa voix au chef de la police dans « La bergère et le ramoneur » (1952) de Paul Grimault.

    Bonimenteur pour « Les gens du voyage » (1938) ou « La tradition de minuit » (1939), quincailler dans « Le récif de corail » (1938), camelot dans « Fausse alerte » (1940), Deniaud garde de son premier métier la faconde de ses sketches gouailleurs et de ses reprises parodiques des Fables de La Fontaine. Sa silhouette ronde et son crâne dégarni ne font que passer dans « Le comte de Monte Cristo » (1942) ou « Lettres d’amour » (1942), mais qu’il soit serveur, valet de pied ou truand à la mie de pain, on l’apprécie, éberlué ou goguenard, à chaque apparition. Journaliste friand de scandale dans « Le bienfaiteur » (1942), patron de boîte de nuit dans « Florence est folle » (1944), otage dans « Jéricho » (1945), mauvais garçon reconverti dans « Fantomas » (1946) ou cabotin chargé de jouer Frère Laurent dans « Les amants de Vérone » (1948), on peut difficilement lui échapper puisqu’il tourne une cinquantaine de films dans les années 40. Le voilà pickpocket raté dans « L’extravagante mission » (1945) ; le kidnapping d’Odette Joyeux dans « Leçon de conduite » (1945) ne lui réussit pas davantage, d’autant qu’avec son acolyte Jean Tissier il propose un numéro de duettistes barbus qui déclenche le fou-rire. Impresario véreux démasqué par Bourvil, qui n’est décidément « Pas si bête » (1946), il n’est guère plus reluisant en hôtelier louche de « L’armoire volante » (1948). « L’héritier des Mondésir » (1939), à savoir Fernandel, le prend à son service et l’embauche à nouveau pour « On demande un assassin » (1949) où, maître d’hôtel déconcerté par les pulsions suicidaires de son patron, il n’arrive jamais à raconter jusqu’au bout ses histoires drôles. Petit artisan serrurier, il est tout surpris de découvrir que des aristos naïfs appellent Bernard Blier, son futur gendre, « Monseigneur » (1949).

    Clochard suicidaire dans « Millionnaires d’un jour » (1949) ou patron de bistrot pour « Un homme marche dans la ville » (1949), il reçoit d’excellentes critiques mais son bâton de maréchal est une paire de baguettes de tambour de ville : c’est avec képi et moustaches que Deniaud atteint les sommets lorsque Louis Jouvet alias « Knock » (1950) lui lance l’immortelle réplique de Jules Romains : « Est-ce que ça vous chatouille ou est-ce que ça vous gratouille ? » Pour Carlo Rim, il joue Monsieur Mouffe, un fabricant de corsets qui philosophe sur l’infidélité féminine dans « La Maison Bonnadieu » (1951) puis un gangster affligé d’un fils qui a vraiment mal tourné puisqu’il est devenu « professeur de lettres à Aix-en-Provence » : la rencontre d’Yves Deniaud et de Darry-Cowl dans « Ce joli monde » (1957) vaut vraiment le détour. Les années 50 lui apportent les premiers rôles dont il rêvait, lorsque l’idée vient aux producteurs de consacrer un film à « Monsieur Leguignon, lampiste » (1951), le personnage qui l’a rendu célèbre sur les ondes. Le succès amènera une suite, « Leguignon guérisseur » (1954), où Deniaud donne une incarnation sympathique du français moyen. Il s’improvise « Chasseur de chez Maxim’s » (1953), malfrat pour rire dans « On deménage le colonel » (1955) ou - un comble pour cet anar ! – prêtre en soutane dans « Mon curé chez les riches » (1955) et « Mon curé chez les pauvres » (1956). Ces comédies font de leur interprète un comédien apprécié du public, aussitôt convoqué par Sacha Guitry pour son grand défilé historique : au début de « Si Versailles m’était conté » (1953), le voilà en paysan matois face au roi Henri IV.

    Douanier belge désabusé dans « Le banquet des fraudeurs » (1951), il joue l’inspecteur principal Bonnardel qui mène flegmatiquement l’enquête dans « Ouvert contre X » (1952) et côtoie Michel Simon en tête de générique pour « L’étrange désir de Monsieur Bard » (1953) avant d’incarner « Crainquebille » (1953), le marchand des quatre saisons maltraité par la police, un beau rôle qui semble écrit pour lui par Anatole France. Garçon d’étage railleur dans l’antichambre de l’Enfer, il prend plaisir à narguer les damnés de « Huis clos » (1954) et, accessoirement, à dire un texte de Sartre. A la même époque, la télévision lui confère l’honneur de succéder à Raimu dans « Monsieur Brotonneau ». Son dernier rôle, un cow-boy d’opérette dans le médiocre « Sérénade au Texas » (1958), n’apporte rien à sa gloire mais sa mort prématurée suscite l’émotion : « Le monde Libertaire » salue un « pote, gai et spirituel, un vieil anar qui n’a rien renié de ses convictions ».

        Jean-Paul Briant

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    2 Commentaires

    duVercors

    Date : 06-08-2018 Heure : 09:23:47



    Particulièrement remarquable pour ses rôles dans KNOCK avec Louis Jouvet réal.Guy Lefranc et dans CRAINQUEBILLE réal. Ralph Habib

    Christian Souque

    Date : 07-12-2018 Heure : 10:24:53



    59 ans ce jour que nous quitta Yves Deniaud, soit plus de temps qu’il a vécu pourtant il demeure au cœur comme un membre de la famille, un grand oncle ou cousin qui offrait des bonbons étant petit. Son jeu sobre tout en finesse, sa bonne mine pataude ou roublarde selon les rôles, ce timbre de voix toujours si juste m’ont toujours ébloui. Le retrouver au hasard d’un rôle est toujours un plaisir infini, une joie immédiate, toute simple et pure telle une évidence. Comme j’aime notre grand comédien ! Il n’est pas de mon temps, la belle affaire, Mozart ou Beethoven non plus et je ne vous parle même pas de Tiepolo ou Racine. Quand on aime, le temps n’a pas de prise. Je ne suis pas de ces troupeaux qui ne fréquentent que dernières quenouilles ou celles de leurs quinze ans. Et m’en félicite grandement ! On trouve chez anciens comédiens de divines partitions, amusements inépuisables. Yves fait partie, membre éminent, de cette grande famille tant aimée que l’on retrouve tel âtre en hiver. Il est toujours si bon de croiser ce vieux cousin, ce voisin de palier drôle et inspiré… 7 décembre 2018