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Jacqueline Champi et Odette Joyeux
Jean Debucourt et Odette Joyeux
Jean Paredes et Francois Perier
Odette Joyeux et Francois Perier
Odette Joyeux et Jean Debucourt
Odette Joyeux et Simone Renant
Simone Renant et Ariane Muratore
Simone Renant et Francois Perier
Odette JOYEUX Zélie Fontaine François PERIER François de Portal Simone RENANT Hortense de la Jacquerie André ALERME Marquis de Longevialle Julien CARETTE Loriquet, le maître à danser Jean DEBUCOURT Napoléon III Louis SALOU Monsieur de Mortemort Jean PAREDES Désiré Ledru Robert VATTIER Maître Boubousson Robert ARNOUX Monsieur de la Jacquerie, le préfet Jacqueline CHAMPI Marinette, servante de Zélie Ariane MURATORE Charlotte, amie d'Hortense Martial REBE le président du tribunal Henri DE LIVRY le ministre de la Justice Gilles QUEANT l'amateur de danse Yves DENIAUD le maire Georges PALLY Daronne, le braconnier Jean-Pierre KERIEN le postillon Huguette DONGA Germaine STAINVAL Eugène YVERNES Geo FORSTER Henri FARTY
Deuxième des quatre films tournés entre 41 et 45 par Claude Autant-Lara avec Odette Joyeux en vedette, « Lettres d’amour » est le plus méconnu de ce joli quartette : s’il n’a pas le charme mélancolique du « Mariage de Chiffon » ou de « Sylvie et le fantôme » ni surtout la noirceur satirique de « Douce », le film ne manque pas d’atouts.
Certes l’intrigue n’est qu’un prétexte : la préfète d’Argenson trompe son mari avec un jeune avocat parisien, François de Portal. Les lettres du jeune homme sont adressées à Zélie Fontaine, la maîtresse de poste d’Argenson, une jeune veuve qui va dès lors passer pour une femme légère. Largué par sa belle maîtresse au moment où il est nommé substitut à Argenson, François tombe amoureux de Zélie. Celle-ci se retrouve impliquée dans une cabale montée par le Marquis de Longevialle, tenant de « la société » à savoir les gens dits comme il faut qui tiennent le haut du pavé, opposés à « la boutique » c’est-à-dire les petites gens et commerçants...
La satire sociale reste limitée, l’enjeu essentiel étant de savoir qui de « la société » ou de « la boutique » dansera le mieux le quadrille ! L’action se déroule sous Napoléon III mais on n’est pas chez Zola. L’empereur apparaît au début du film sous les traits aimables d’un Jean Debucourt très sensible au charme d’Odette Joyeux. C’est elle qui mène le film aux côtés de François Périer et leur duo plaisant a séduit la critique et le cinéaste puisqu’on les retrouve ensemble à l’affiche de « Sylvie et le fantôme ». Le scénariste Jean Aurenche, qui s’est inspiré d’une nouvelle écrite par son oncle Henri Aurenche, garde un bon souvenir de ce film comme il l’évoque dans « La suite à l’écran » paru chez Actes Sud : « Lara a fait un excellent travail, délicat, inventif, léger. Odette Joyeux était la grâce personnifiée. L’entente était parfaite entre Lara et elle, Claude ne jurait que par elle et elle l’aimait beaucoup. »
Le plaisir que l’on prend aujourd’hui au film vient essentiellement des comédiens : quelle troupe ! En préfète volage, Simone Renant est aussi belle que bonne comédienne. Les seconds rôles sont de haute volée : on attend beaucoup d’Alerme en marquis comploteur et de Carette en maître à danser – M.Loriquet, que le marquis appelle sans cesse L’Iroquois ! - et l’on n’est pas déçu lorsqu’on les voit danser ensemble le quadrille mais il faut reconnaître qu’ils en font des tonnes. Moins tapageurs, Louis Salou, Jean Parédès et Robert Vattier sont savoureux de même qu’Yves Deniaud et Jean-Pierre Kérien dans des rôles fugitifs. Un film un brin démodé mais plaisant.
Jean-Paul Briant, Décembre 2021