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  •  Julien Carette  

      Naissance : 1897   Décès : 1966   Partager cette page sur Facebook :
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    A la belle Frégate

    Premières armes

    Paris, Palace Hôtel
    Petit par la taille, immense par le talent. L’un des plus fameux excentriques qui fit la gloire du cinéma Français. 140 films, chefs d’œuvre et personnages inoubliables chez Renoir, Autant-Lara ou Carné : braconnier Marceau de La règle du jeu, compagnon de captivité vibrionnant de Gabin dans La grande illusion, encore associés dans la locomotive de La bête humaine, assassin mielleux de L’auberge rouge, père de famille pathétique des Portes de la nuit ...

    Tous les acteurs sur notre livre
    ICI

    Années 30

    1932
    Julien Carette
     
    L'affaire est dans le sac

    1934
    Julien Carette
     
    Le billet de mille

    1936
    Julien Carette
     
    Aventure à Paris

    1936
    Julien Carette
     
    Marinella

    1937
    Julien Carette
     
    La fessée

    1937
    Julien Carette
     
    La grande illusion

    1937
    Julien Carette
     
    Battement de coeur

    1937
    Julien Carette
     
    La marseillaise

    1937
    Julien Carette
     
    Gribouille

    1938
    Julien Carette
     
    Je chante

    1938
    Julien Carette
     
    La bête humaine

    1938
    Julien Carette
     
    Café de Paris

    1938
    Julien Carette
     
    Entrée des artistes

    1938
    Julien Carette
     
    Le récif de corail

    1938
    Julien Carette
     
    L'accroche-coeur

    1938
    Julien Carette
     
    Lumières de Paris

    1939
    Julien Carette
     
    La règle du jeu

    1939
    Julien Carette
     
    Derrière la façade

    1939
    Julien Carette
     
    La famille Duraton

    Années 40

    1940
    Julien Carette
     
    Tempête

    1941
    Julien Carette
     
    Fromont jeune et Risler aîné

    1942
    Julien Carette
     
    Lettres d'amour

    1943
    Julien Carette
     
    Adieu Léonard

    1943
    Julien Carette
     
    A la belle Frégate

    1943
    Julien Carette
     
    Monsieur des Lourdines

    1943
    Julien Carette
     
    La bonne étoile

    1944
    Julien Carette
     
    Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs

    1944
    Julien Carette
    nouveau 
    Le merle blanc

    1945
    Julien Carette
     
    Sylvie et le fantôme

    1946
    Julien Carette
     
    Messieurs Ludovic

    1946
    Julien Carette
     
    Les portes de la nuit

    1947
    Julien Carette
     
    Histoire de chanter

    1948
    Julien Carette
     
    Une si jolie petite plage

    1948
    Julien Carette
     
    Le mannequin assassiné

    1949
    Julien Carette
     
    Occupe-toi d'Amelie..!

    1949
    Julien Carette
     
    Branquignol

    1949
    Julien Carette
     
    Ronde de nuit

    Années 50

    1950
    Julien Carette
     
    La Marie du port

    1950
    Julien Carette
     
    Premières armes

    1951
    Julien Carette
     
    L'auberge rouge

    1951
    Julien Carette
     
    Sans laisser d'adresse

    1952
    Julien Carette
     
    La fête à Henriette

    1952
    Julien Carette
     
    Agence matrimoniale

    1953
    Julien Carette
     
    Le bon dieu sans confession

    1953
    Julien Carette
     
    L'amour d'une femme

    1953
    Julien Carette
     
    Au diable la vertu

    1954
    Julien Carette
     
    Sur le banc

    1954
    Julien Carette
     
    Pas de coup dur pour Johnny

    1955
    Julien Carette
     
    La môme Pigalle

    1956
    Julien Carette
     
    Crime et châtiment

    1956
    Julien Carette
     
    Rencontre à Paris

    1956
    Julien Carette
     
    Si Paris nous était conté

    1956
    Julien Carette
     
    Coup dur chez les mous

    1956
    Julien Carette
     
    Paris, Palace Hôtel

    1957
    Julien Carette
     
    Les trois font la paire

    1958
    Julien Carette
     
    Le temps des oeufs durs

    1958
    Julien Carette
     
    Le miroir à deux faces

    1958
    Julien Carette
     
    Le joueur

    1959
    Julien Carette
     
    La jument verte

    1959
    Julien Carette
     
    Pantalaskas

    1959
    Julien Carette
     
    Archimède le clochard

    Années 60

    1960
    Julien Carette
     
    La 1000eme fenêtre

    1961
    Julien Carette
     
    Vive Henri IV... Vive l'amour

    1962
    Julien Carette
     
    Mon oncle du Texas

    1963
    Julien Carette
     
    La foire aux cancres

    1964
    Julien Carette
     
    Les pieds nickelés

    Document sans titre

    Julien CARETTE
     
    « Comment vas-tu-yau d’poêle ? Si t’es gai-ris-donc ! » C’est sur ces jeux de mots approximatifs que le soldat Carette fait son entrée dans « La grande illusion ». Jean Gabin remarque aussi sec : « Dis-donc, t’es un drôle de p’tit comique, toi ! » Incarnation accomplie du titi parigot, Carette ne fut jamais avare de pitreries ni de bons mots. Bon copain rigolard en début de carrière, il vire ensuite au philosophe désabusé qui aime dispenser, la clope au bec et l’air détaché, de drôles de répliques aigres-douces signées Prévert ou Aurenche, Spaak ou Jeanson. Si les belles rencontres sont nombreuses dans un parcours riche de plus de 130 titres, l’ami Carette parvient à susciter notre enthousiasme même dans ses films les plus anodins. 

    Né, comme il se doit, à Paname, le jeune Victor Julien est un élève médiocre qui s’ennuie au Lycée Chaptal. Attiré par le théâtre, il se démène en attendant la consécration : engagé à l’Odéon, il fait de la figuration et remplace le souffleur ou le machiniste à l’occasion. Jacques Copeau l’accueille au Vieux-Colombier où il apprend son métier. Comédien complet, il chante l’opérette « Passionnément » en 1926 ou joue « Le roi masqué » de Jules Romains sous la direction de Jouvet. La notoriété venue, le cinéma l’emporte mais il jouera encore après-guerre deux pièces de Michel Duran, «  Liberté provisoire » (1947) et « Faites-moi confiance » (1953).

    Pour ses vrais débuts à l’écran, il anime quelques courts-métrages drolatiques comme « Gonzague » (1933) signé Jean Grémillon et surtout « L’affaire est dans le sac » (1932), une loufoquerie  des frères Prévert où l’on ne sait trop s’il joue un chapelier doublé d’un voleur ou un kidnappeur devenu bouffon ! A l’exception des « Gaietés de l’escadron » (1932) où on l’aperçoit à peine, on cherche un titre valable dans sa filmographie pléthorique des années 1930-1936. Retenons tout de même « Ferdinand le noceur » (1934), « 27 rue de la Paix » (1936) ou « Fanfare d’amour » (1935) : il y forme avec Fernand Gravey un duo de musiciens au chômage contraints de se déguiser en femmes pour intégrer un orchestre féminin. C’est Jean Renoir, en quatre films, qui le fait entrer au panthéon du cinéma français. Il anime de sa verve impayable le camp de prisonniers de « La grande illusion » (1937) en chantant devant les troufions « Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite… » Révolutionnaire en puissance dans « La Marseillaise » (1937), il joue Pecqueux, le mécanicien fidèle, dans « La bête humaine » (1938). « La règle du jeu » (1939) lui propose sa plus belle partition : rempailleur de chaises devenu braconnier (« Pour nourrir ma vieille mère ! »), Marceau fait du gringue à la mutine Paulette Dubost, au grand dam de son garde-chasse de mari, apportant une note bienvenue de vaudeville avant que la fête ne vire au tragique. Renoir l’adorait pour deux qualités essentielles, sa drôlerie et sa fidélité. Quant à Paulette Dubost, elle se souvenait du tournage en Sologne où Carette était « suivi sans arrêt de son épouse, Nénette, qui le surveillait » et lui interdisait de boire. Son penchant pour l’alcool caractérisera plus tard certains de ses personnages comme le pêcheur de « La Marie du Port » (1949) ou le père de Marina Vlady dans « Crime et châtiment » (1956). Pour faire bonne mesure, le bedeau breton de « L’amour d’une femme » (1953) cultive sa nostalgie du ratafia en constatant, l’air dégoûté : « Maintenant, je chante Minuit Chrétien et je bois de l’eau ! »
        
    Carette assume en priorité des métiers modestes : domestique, vendeur, concierge et même jockey dans « Premières armes » (1949). En vertu de l’adage qui veut que le cordonnier soit le plus mal chaussé, il joue un blanchisseur qui se salit sans cesse dans « Messieurs Ludovic » (1945). Représentant de commerce à petite moustache dans « Une si jolie petite plage » (1948), il est pour une fois aussi sinistre que la pension où il loge. Chez Carné, on se souvient de Monsieur Quinquina, flanqué de sa nombreuse marmaille et réglant ses comptes avec son propriétaire collabo dans « Les portes de la nuit » (1946) où il se vante d’avoir été dans sa jeunesse « un drôle de roucouleur »  avant de conclure, l’air sinistre : « Et puis j’ai rencontré ma femme. Et nous avons été heureux… » Il est vrai que passé le temps où il draguait Janie Marèse, Gaby Basset ou Paulette Dubost, le bonhomme Carette s’est rangé des voitures : marié à d’imposantes matrones comme Mady Berry ou Germaine Michel, il les adore mais ça rigole moins lorsque l’heureuse élue s’appelle Françoise Rosay : dans « L’auberge rouge » (1951), les deux comédiens forment un couple terrible d’aubergistes assassins et le plus diabolique des deux est bien le petit Carette, avec sa barbe des mauvais jours et sa haine du clergé. Autant-Lara en fera son interprète fétiche puisqu’il l’emploie à huit reprises, maître à danser le quadrille dans « Lettres d’amour » (1942), domestique de Pierre Larquey dans « Sylvie et le fantôme » (1945) ou maire du village dans « La jument verte » (1959). Monté sur ressort, il était excellent et survolté en père soucieux des intérêts de sa coquine de fille dans « Occupe-toi d’Amélie » (1949).

    Marc Allégret, qui l’a dirigé dans plusieurs courts métrages dès 1931, lui donne à deux reprises le même nom, Lurette : dans « Gribouille » (1937), juré d’assises au procès de Michèle Morgan, il n’a « rien compris » à l’affaire si l’on en croit Raimu ; dans « Entrée des artistes » (1938), il est journaliste amateur de scoops comme dans « Café de Paris » (1938) d’Yves Mirande. Bon copain de Danielle Darrieux dans « Battement de cœur » (1939), il suit les cours de vol à la tire dispensés par l’extraordinaire Saturnin Fabre. Il participe à deux rares tentatives françaises de science-fiction - « Le monde tremblera » (1939) et « Croisières sidérales » (1941) – mais rate l’aventure Pagnol car « La prière aux étoiles » (1941) reste inachevé. Il a la chance de jouer, sur un scénario de Desnos, « Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs (1943) et, la même année, un rôle écrit pour lui par l’ami Prévert : dans  « Adieu Léonard » (1943), il est un triste sire, marchand de farces et attrapes, poussé au crime par un escroc. La victime potentielle étant Charles Trénet, on peut soupçonner un désir légitime de mettre fin à la carrière cinématographique du fou chantant, déjà son partenaire dans « Je chante » (1938) et « La route enchantée » (1938), d’autant qu’il a dû subir aussi les médiocres prestations de Tino Rossi dans « Marinella » (1936) et « Lumières de Paris » (1937) ! Signé Cami, le scénario du film de Gilles Grangier, « Histoire de chanter » (1946), est tout de même amusant puisque l’épicier Carette devient un don juan le jour où Noël Roquevert lui greffe les cordes vocales de… Luis Mariano !

    Partenaire de Robert Dhéry dans « Le château de la dernière chance » (1946), il le retrouve à la mise en scène pour « Branquignol » (1949) où il joue un machiniste et… Julien Carette ! Le voilà même premier rôle d’un film sans importance : concierge et père de famille, il traverse Paris en triporteur, portant sur son dos un matelas déplumé destiné à une « Drôle de noce » (1951). A la même époque, Luigi Zampa le dirige dans deux coproductions franco-italiennes, l’associant à Aldo Fabrizi dans « Rome-Paris-Rome » (1951) et, une nouvelle fois à Gabin, dans « Pour l’amour du ciel » (1951) où il excelle en mauvais pauvre. Il arrive que ses partenaires soient simplement heureux de le regarder faire son numéro et c’est l’impression que nous donne Bernard Blier dans certaines scènes d’« Agence matrimoniale » (1951). Comme il paraissait improbable que le plus célèbre des titis parisiens ne figure pas au générique de « Si Paris nous était conté » (1955), il y fait une apparition en cocher de la Belle-Epoque. Petit truand déguisé en flic dans « La fête à Henriette » (1952), il trouve un dernier personnage conséquent dans « Le temps des œufs durs » (1957) où il a maille à partir avec cet allumé de Darry-Cowl. Il faut dire que l’instant des adieux se pointe : il fait un dernier salut à son pote Gabin alias « Archimède le clochard » (1958), ramène encore une fois sa fraise chez Autant-Lara dans « Vive Henri IV, vive l’amour ! » (1960) et paraît brièvement dans « La foire aux cancres » (1963). Malade, Carette se retire et passe les dernières années de sa vie, veillé par la fidèle Nénette, dans son appartement du Vésinet. Impotent, il s’endort un jour, son éternelle cigarette encore allumée, et meurt des suites de ses brûlures, une triste fin pour le joyeux drille qui nous a si souvent réjouis.  

    Jean-Paul Briant

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