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Emile Prudhomme accordeoniste chanteur
Francois Perier et Gaby Sylvia
Francois Perier et Robert Vattier
Gaby Sylvia et Francois Perier
Jacqueline Champi et Jacques Jansen
Julien Carette et Francois Perier
Louis Salou et Francois Perier
Marcel Loche et Francois Perier
François PERIER Dominique Verdelet Gaby SYLVIA Micheline Tessier Jacques JANSEN Gérard Mercadier Julien CARETTE Sullivan Jean PAREDES Zéphyr Louis SALOU Stephen Morizot Robert VATTIER Couland Jacqueline CHAMPI Odette Mercadier Jacky FLYNT Charlotte, l'amie de Sullivan Claude MARCY Léa Lise Jean DUNOT Jim Cascade Paul DEMANGE Colonel Chandelier Paul OETTLY le directeur du théâtre Robert LE FORT Cornet, technicien à Radio-Globe Christiane BARRY Germaine, secrétaire de Morizot Jacqueline MARBAUX Simone, cliente de Sullivan Luce FABIOLE "l'accorte soubrette" de Dominique Emile PRUDHOMME l'accordéoniste-chanteur Marcel LOCHE le portier de Radio-Globe Jane PIERSON une spectatrice au cinéma Charles VISSIERES le concierge du théâtre
Seconde réalisation de Roland Tual - après "Le lit à colonnes" (1942) - "Bonsoir Mesdames, bonsoir Messieurs", a été tourné en 1943 sur un scénario de Robert Desnos. Par un hasard tragique, le film sortit en février 1944 alors que le poète et résistant venait d'être arrêté par la gestapo ; il mourra du typhus en juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt.
A mille lieues de ce contexte dramatique, le film est une comédie sentimentale fantaisiste dans les coulisses du média le plus populaire de l'époque, la radio. Desnos connaissait bien ce milieu puisqu’il avait transposé pour Radio-Paris en 1933 « La complainte de Fantômas » inspirée des fameux romans d’Allain et Souvestre.
Dominique Verdelet, jeune publicitaire farfelu, travaille pour Radio-Globe dont la vedette du moment est Zéphyr, le "ténor sans voix" ! La diffusion quotidienne de ses mélodies sirupeuses horripile Gérard Mercadier, un jeune sculpteur dont l'épouse ne jure que par Zéphyr. Mercadier, qui possède, lui, une belle voix de baryton, parvient à se faire engager par Morizot, le directeur de la radio, et devient un redoutable concurrent pour Zéphyr, recevant des centaines de lettres d'admiratrices dont celle de son épouse... Pendant ce temps, Dominique a rencontré une jeune danseuse, Micheline, dont il est tombé amoureux sans se l’avouer vraiment ; son ami Sullivan, photographe de son état, va s'ingénier à faire le bonheur des deux tourtereaux.
Egalement connu sous le titre « Les ondes joyeuses », le film est léger mais plaisant, prétexte aussi à la découverte du monde de la radio, de ses animateurs et techniciens. Jacques Jansen, interprète du personnage assez improbable de baryton-sculpteur, avait doublé Alain Cuny pour les chants du troubadour des "Visiteurs du soir". Une séquence amusante le voit traverser Paris – ses rues, ses escaliers, son métro – sans cesser de chanter sur un air d’opéra au grand étonnement des passants. Le couple vedette, François Périer et Gaby Sylvia, était déjà à l'affiche, deux ans plus tôt, dans "Premier bal" de Christian-Jaque : ils sont naturels, dynamiques et charmants.
Henri Jeanson, interdit de travail sous l'occupation, participe à l’adaptation et aux dialogues mais n'est pas nommé au générique : c'est Claude Marcy qui est citée comme co-scénariste du film. Cette comédienne n'apparut que dans quatre films mais on se souvient que c'est elle qui doubla Marie Bell pour le personnage de la prostituée Irma, l'un des deux rôles qu'elle incarnait dans "Le grand jeu" ; ici elle joue Léa Lise, une chroniqueuse radio qui se consacre sur les ondes aux règles du savoir-vivre mais n'applique pas vraiment ses propres injonctions : c'est ainsi qu'elle n'hésite pas à gifler en pleine rue le pauvre Colonel Chandelier qui l'a bousculée par mégarde. C'est Paul Demange, tout frétillant à son habitude, qui écope de la gifle ! Du côté des seconds rôles, on se régale. Jean Parédès est vraiment drôle en "ténor sans voix" qui n'attend qu'une chose : gagner assez d'argent pour se mettre au vert. On apprécie Carette en photographe amical et dragueur, Louis Salou en directeur facile à manipuler ou Robert Vattier en mauvais collègue de Périer. Ce rôle de délateur détesté de tous est probablement une allusion – la seule, en fait – aux tristes réalités du moment : on apprécie d’autant plus le moment où cette tête à claques se fait baffer par François Périer !
Jean-Paul Briant, janvier 2021