Jean Parédès | Naissance : 1914 Décès : 1998 | Partager cette page sur Facebook : | Commentaire |
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1939
La charrette fantôme
1941
L'assassinat du Père Noël
1941
Premier rendez-vous
1941
Caprices
1942
Lettres d'amour
1943
Le camion blanc
1944
Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs
1944
L'aventure est au coin de la rue
1945
La vie de bohème
1945
Trente et quarante
1946
120 Rue de la gare
1950
Et moi j'te dis qu'elle t'a fait d'l'œil...
1950
Le gang des tractions-arrière
1952
Fanfan la Tulipe
1952
Plaisirs de Paris
1952
Adorables créatures
1952
Les belles de nuit
1952
Le plus heureux des hommes
1954
French cancan
1954
Madame du Barry
1954
L'air de Paris
1954
Cadet Rousselle
1956
Michel Strogoff
1956
La famille Anodin : Table ouverte (2)
1956
Si Paris nous était conté
1956
La famille Anodin : Table ouverte IV
1957
La famille Anodin : Pas de titre (2)
1957
L'amour est en jeu
1959
Oh! Qué mambo
1962
Les petits matins
1962
Vincent Scotto
1962
Fantasio
1963
Du mouron pour les petits oiseaux
1963
Arlequin poli par l'amour
1963
L'esprit et la lettre : Jacques le Fatal...
1964
La ronde
1964
Commandant X
Le dossier c...
1965
Histoire pittoresque : Le billard et la ...
1965
Le roi
1965
Le lit à deux places
1965
Angélique et le roy
1965
Rhinocéros
1966
La maison du passeur
1966
La Fille du tambour-major
1966
La cuisine des anges
1967
Les sept de l'escalier 15
1967
La vie parisienne
1967
Johnny Banco
1968
La bonne éducation
1969
Minouche
1969
La fiancée du pirate
1970
Les six jours
1971
Papa les petits bateaux...
1972
Comme il vous plaira
1973
La tête des autres
1974
Au plaisir des dames
1974
L'amour masqué
1974
Un curé de choc : La femme du percepteur...
1974
Malaventure : Monsieur seul
1975
Salvator et les mohicans de Paris
1977
Les samedis de l'histoire: La banquerout...
1977
D'Artagnan amoureux
1977
Recherche dans l'intérêt des familles : ...
1978
Violette Nozières
1981
La mémoire courte
1982
L'émir préfère les blondes
1986
La bague au doigt
1987
Les enquête...
Monsieur Gal...
1988
Chouans
1989
La grande cabriole
Jean PARÉDÈS
Elève de H.E.C catapulté du jour au lendemain second rôle comique dans « Trois de Saint-Cyr » (1938), Jean Parédès se découvre un goût pour le théâtre et c’est bien sur les planches qu’il connaîtra ses plus grandes joies : Louis Jouvet le recrute comme chambellan dans « Ondine » de Giraudoux alors qu’il paraît au cinéma dans de petits rôles : un garçon de café dans « Le veau gras » (1938), un salutiste dans « La charrette fantôme » (1939) ou un sacristain dans « L’assassinat du père Noël » (1941). A la fin des années 50, il crée « Hibernatus » et se régale en bagnard évadé de Cayenne dans « La cuisine des Anges » ; à l’Odéon, Jean-Louis Barrault le mettra en scène dans « Rhinocéros » ou « La Cerisaie ». Pendant son demi-siècle d’activité théâtrale, Molière, Feydeau et Anouilh pourront toujours compter sur ses loyaux services.
Au cinéma, les silhouettes cocasses deviendront vite de vrais seconds rôles. Pensionnaire indocile de « Premier rendez-vous » (1941), il croque son professeur sur le tableau noir. Dès « Caprices » (1941), précieux et volubile, ses manières de majordome stylé qui ne sourit jamais irritent Danielle Darrieux au point qu’elle lui botte les fesses avant toutefois de lui claquer la bise. « La nuit fantastique » (1941) ne lui réussit guère : promis à Micheline Presle, le pauvre Cadet est appelé « le rossignol, le récusé, l’indésirable » par un Fernand Gravey amoureux de la belle. Pour Jules Berry, il serait plutôt « le jongleur » ou « l’acrobate » : ami de François Périer, le conducteur du « Camion Blanc » (1942), il parvient tout de même à dérider une austère Marguerite Moreno devenue reine des gitans. Sur un scénario de Robert Desnos et Henri Jeanson, il joue Zéphyr, le « ténor sans voix » de « Bonsoir Mesdames, Bonsoir Messieurs » (1943). Si l’on ajoute les personnages de Désiré Ledru dans « Lettres d’amour » (1942) ou d’Hippolyte Castrito dans « L’extravagante mission » (1945), sans oublier ses rôles de comparse farceur ou trouillard dans « L’aventure est au coin de la rue » (1943) et « 120, rue de la gare » (1945), les années 40 lui auront bien réussi.
Encore maigrelet, Parédès parade en vicomte tenté par « La vie de bohème » (1942) ou, plus empâté, en comte de Wardes pour « Les trois mousquetaires » (1953). Ses manières précieuses l’amènent à fréquenter la cour, qu’il soit le médecin incompétent de Charles VII dans « Si Paris nous était conté » (1955), le surintendant des plaisirs du roi dans « Madame du Barry » (1954) ou M. de Saint-Amon dans « Angélique et le Roy » (1965). Tout en jabot et gloussements, le capitaine de la Houlette de « Fanfan la Tulipe » (1952) résume à lui seul la guerre en dentelles ; aussi, lorsqu’André Hunebelle tente un copié-collé du film dans « Cadet Rousselle » (1954), il propose à Parédès de reprendre à l’identique son rôle. Lorsqu’il perd ses titres de noblesse, il se reconvertit en maître d’hôtel à la Tour d’Argent, excédé par les caprices de Martine Carol, l’une des « Adorables créatures » (1952) de Christian-Jaque.
Concierge mal rasé, il a tout du suspect idéal dans « Scandale aux Champs-Elysées » (1948) où il meurt sous les balles de la police mais cet emploi fait exception. En 1949, Robert Dhéry lui abandonne le rôle du borgne Filochard dans « Le trésor des Pieds-Nickelés » et le voici promu tête d’affiche de quelques nanars comme « Et moi j’te dis qu’elle t’a fait de l’œil » (1950), « Le chéri de sa concierge » (1951) et « Les deux Monsieur de Madame » (1952) où il hérite de rôles de benêts jacassant. Son goût pour le travestissement s’affirme dangereusement avec « Après vous, Duchesse » (1953), un navet où il joue un plombier déguisé en grande duchesse pour complaire à un gendre snob. Heureusement, René Clair en fait le pharmacien moqueur qui s’amuse du Gérard Philipe rêveur de « Belles de nuit » (1952). Couturier tête à claques, il hume « L’air de Paris » (1954) chez Carné ou goûte en amateur éclairé le « French cancan » (1954) de Renoir. Si dans « La garçonne » (1957), son numéro de cabotin vantard est lassant, il se rachète en campant un excellent Alcide Jolivet, le journaliste français de « Michel Strogoff » (1956). Au nombre de « Messieurs les ronds-de-cuir » (1959), il figure en bonne place en chapelier ruiné « par la crise du melon » recyclé en fonctionnaire inutile.
Marcel Carné aurait pu éviter de tourner « Du mouron pour les petits oiseaux » (1962) et Jean Parédès d’y paraître dans une piteuse caricature d’homosexuel gluant. En revanche, la fréquentation de la craquante Bernadette Lafont - « La fiancée du pirate » (1969) - est hautement recommandée au nouveau Jules César puisque c’est bien lui qui lui prête sa voix dans « Astérix et Cléopâtre » (1968). Lorsque le cinéma le néglige, la télévision lui réserve encore de belles créations : il joue l’écrivain Brantôme auprès de Patrick Dewaere alias « Jean de la Tour Miracle » (1968) ou retrouve Jean-Pierre Aumont dans « Comme il vous plaira » (1972). Certes, ni « Le bourreau des cœurs » (1983) ni « L’émir préfère les blondes » (1983) n’ajoutent rien à sa gloire mais il chante pour Chabrol la complainte de « Violette Nozière » (1978) et on saura gré à Philippe de Broca de s’être souvenu de lui pour le petit rôle du chapelain dans « Chouans ! » (1988), histoire de nous quitter sur une note reluisante, confirmée par sa dernière apparition chez Nina Companeez dans « La grande cabriole » (1991), juste avant celle qui l’entraîna dans l’inconnu.
Jean-Paul Briant